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  • Oui, le Front National est le premier parti de France !

    Gilles LEBRETON , Député français au Parlement européen, rappelle que le Front national est bel et bien devenu le 1er parti de France.

  • SYRIE | « Le Croissant Rouge ne donne absolument rien aux chrétiens (…), et ce, depuis quatre ans »

     

     

    Revenant sur le récent enlèvement de près de 100 chrétiens en Syrie, Mgr Jacques Behnan Hindo, évêque syro-catholique d’Hassaké, que RadioVatican a réussi à joindre au téléphone, révèle que le Croissant Rouge ne fournit aucune aide aux chrétiens depuis le début du conflit, alors que l’association reçoit de l’argent de la Croix Rouge. Les aides qu’il reçoit viennent de l’Œuvre d’Orient, du Vatican et de la Congrégation orientale, affirme-t-il.

     

    Transcription complète de l’entretien téléphonique :

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    Que savez-vous de cette attaque de l’Etat islamique dans la région d’Hassaké ?
    Daesh, qui est aux alentours d’Hassaké, à l’Est de la rivière Khabur, tient la montagne d’Abd al-Aziz. Ils ont commencé par le premier village, Chamiram, puis ils ont pris onze villages sur la rive Ouest du Khabur, de Chamiram jusqu’à Tel Hermoz. Nous savons qu’à Chamiram, ils ont encerclé à peu près une trentaine de familles. Un autre petit village, Tal Jazeera, a aussi été encerclé. Il y a une trentaine de familles qui ont été déportées vers la montagne. Ils ont pris à peu près tous les villages. Les gens ont fui. Ils ont brûlé l’église de Tel Hermoz. Hier (lundi), nous avons eu toute la journée les gens qui venaient, à bord d’un tracteur ou de tout ce qu’ils trouvaient comme véhicule de fortune. Nous avons à peu près une centaine de personnes qui sont arrivées hier midi ainsi que toute la journée. Il y en a autant qui se sont réfugiées dans les villages vers l’Est. À Hassaké elle-même, les gens sont reçus et ils ont été logés, dans les églises ou dans les maisons. Les choses vont un peu mieux. Seulement, il y a cette peur, cette crainte.

    Les gens que vous avez vu fuir vous ont-ils raconté comment cela s’est passé ? Pourquoi est-ce qu’ils ont enlevé ces chrétiens ? Est-ce que ce sont tous des chrétiens ? Est-ce qu’ils demandent quelque chose ?
    Nous savons que tous les villages occupés maintenant sont des villages assyriens. Donc ils sont tous chrétiens. Ils avaient déjà émigré. Pourquoi ? Apparemment parce que de temps en temps les djihadistes venaient faire des incursions, demandant qu’on enlève les croix et ainsi de suite. Mais cette fois-ci, ils ont décidé de mettre la main sur ces villages-là et peut-être, peut-être, attaquer Hassaké. En septembre, j’avais écrit une lettre à sa Sainteté, à Obama, à Rohani en Iran, à Poutine et au président de Chine, leur demandant d’intervenir pour combattre les terroristes en Syrie. J’avais même lancé un SOS avant Noël parce que Daesh commençait à perdre un petit peu de terrain en Irak. Aujourd’hui, ils viennent s’installer dans la Mésopotamie syrienne. Maintenant, ils sont aussi en train de perdre le nord d’Alep. Ils sont en train de s’installer dans notre région. Dans cette région, il y a maintenant un nombre énorme de « Daeshiens ». Daesh est au Nord, à peu près à 7 km d’Hassaké, 5-7 km de Kahtanieh et des autres villes le long de la frontière turque. Cela pose un sérieux problème parce qu’ils peuvent attaquer en grand nombre. Nous, les chrétiens, les Kurdes et les Arabes, nous sommes à peu près un million et demi de personnes. En plus, il y a 300.000 réfugiés des zones de Raqqa et autres, qui sont maintenant dans la région d’Hassaké, Kameshli et ailleurs. On n’aura pas de refuge. Comme on sait que Daesh a une dent contre les Kurdes, tous les Kurdes sont massacrés. Elle a une dent contre les chrétiens sauf que les chrétiens ont trois alternatives : devenir musulman, payer la dîme ou bien, partir. Mais où ? La situation commence vraiment à être très dangereuse.

    Vous êtes évêque à Hassaké. Combien de chrétiens reste-t-il ? Quelle est la situation au quotidien sachant que la menace djihadiste se fait de plus en plus pressante ?
    Nous étions trois évêques. L’évêque syriaque orthodoxe est aujourd’hui en Europe depuis six, sept mois. Nous restons donc deux évêques : moi-même, syrien catholique et l’évêque assyrien. C’est sa communauté qui trinque, c’est cette communauté qui souffre. Nous souffrons tous avec elle. Nous devons être à peu près 120.000-130.000 habitants chrétiens dans la région, éparpillés un peu partout. La majorité est à Hassaké et à Kameshli. Il y en a pas mal qui ont émigré. Depuis quatre ans que la guerre dure, il y a à peu près 20-25% qui ont émigré. On ne peut vraiment pas avoir un chiffre exact parce que tous les jours, il y a des familles qui émigrent. La seule voie, c’est par avion, de Kameshli à Damas pour pouvoir partir ailleurs. Et même pour tout, il faut aller à Kameshli : pour prendre l’avion et sortir de ce blocus que nous avons tout autour de nous. Au Nord, la Turquie a tout fermé, absolument tout fermé. Elle laisse seulement passer les camions, les « Daeshiens », les troupes de Daesh, le pétrole volé à la Syrie, le blé, le coton. Tout cela peut passer la frontière mais personne ne peut passer.

    Quel est l’état d’esprit des chrétiens qui restent, de cette communauté dont vous êtes le pasteur ?
    Tout le monde est très mal à l’aise. Depuis Noël, on était beaucoup plus tranquilles. Daesh était à 17 km, ils n’avançaient pas. Tout allait bien dans la ville parce que c’était calme. Mais depuis hier, on sent que Daesh peut à tout moment franchir facilement ces 17 km. À chaque fois que nous avons un problème, le nombre d’émigrés augmente. Maintenant, par exemple, quand cela sera fini – je l’espère d’ici demain, parce que les Kurdes se renforcent pour aller les combattre – vous verrez après cela les avions qui seront remplis de chrétiens, de Kurdes. Tout le monde fuit. Les gens ont peur, c’est absolument normal. Surtout que Daesh a une tactique, une stratégie : elle envoie la peur, la terreur devant elle. Les gens fuient cette terreur. D’ailleurs, ce qui m’exaspère, c’est quand je vois les télévisions en Occident qui ne font que diffuser des égorgements et toutes les exécutions possibles. Ils les diffusent toute la journée. Nous aussi, on les voit et puis, tout le monde a peur. Chacun dit : « je ne veux pas être égorgé, je ne veux pas être brûlé vif ».

    Vous êtes donc encerclés, sous pression islamiste. Est-ce qu’il y a quand même une quelconque aide humanitaire qui arrive à vous parvenir ?
    Il y a une chose que je voudrais dire : la Croix Rouge aide, fournit de l’argent au Croissant Rouge. Or, le Croissant Rouge ne donne absolument rien aux chrétiens. Hier, il y a eu le Croissant Rouge, UNHCR, etc, qui se sont baladés devant les télévisions, qui ont parlé comme s’ils avaient aidé les gens. Or, ils n’ont distribué, même pas une livre syrienne. Jusqu’à maintenant, le Croissant Rouge n’a rien donné aux chrétiens, et ce depuis quatre ans (ndlr : le début de la guerre). Je l’ai dit sur une grande chaîne arabe et là, je vous le dis aussi. Il faut que la Croix Rouge le sache. Il faut qu’il le sache. Ici, les responsables sont tous des Frères musulmans ou apparentés. Je le dis à voix haute parce que cela m’exaspère et me révolte.

    Alors de qui provient l’aide que vous recevez ?
    Par exemple, de l’Œuvre d’Orient, du Vatican, de la Congrégation orientale. Sinon, la Croix Rouge ne donne rien puisqu’elle donne tout au Croissant Rouge et le Croissant Rouge, ici, ne distribue même pas un milliardième de ce qu’il reçoit, rien aux chrétiens.

    Que se passe-t-il par exemple, lors d’une grande distribution, si une personne s’avance et dit qu’elle est chrétienne ?
    À chaque fois qu’un chrétien se présente chez eux, ils disent « rien ». Tandis que nous, à l’Église, Caritas, etc, nous donnons aux chrétiens, aux musulmans, à tout le monde. Eux ne donnent rien. 

     NDF

  • Culture écolo du chanvre indien, le programme d’Esther Benbassa

     
    Proposition de loi d'Esther Benbassa autorisant... par publicsenat

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    27/02/2015 – PARIS (NOVOpress) - Esther Benbassa, sénatrice membre d’Europe Écologie Les Verts, ne se contente pas de se coiffer avec un pétard, elle veut le légaliser par tous les moyens.

    Le 4 février dernier, lors d’une discussion générale à l’Assemblée sur la proposition de loi autorisant l’usage contrôlé du cannabis, la sénatrice s’est enflammée dans un long et fervent plaidoyer en faveur de cette drogue.

    Aux Pays Bas, la détention et la vente de cannabis ne sont pas légales, mais elles sont tolérées sous certaines conditions. La Hollande n’a jamais légalisé la production du cannabis sur son territoire, et ne s’intéresse pas aux sources d’approvisionnement des coffee shops qui relèvent d’une réglementation nationale. On y dénombre moins de 9 000 interpellations pour infractions relatives aux drogues douces en 2012 pour l’ensemble du pays, 18 300 pour l’ensemble des drogues, soit dix fois moins qu’en France.

    Ce que la dame omet de dire, lorsqu’elle compare une consommation plus forte en France qu’en Hollande où la substance n’est pas prohibée, c’est que nous sommes dans un pays comprenant une immigration en provenance des pays producteurs presque deux fois supérieure à celle de la Hollande. Ce qui ne saurait être sans causes et conséquences sur l’usage du cannabis et sa propagation.

    En France, la consommation et la culture du cannabis sont interdits. Qu’en est-il d’encourager sa consommation ? La logique voudrait que les propos d’Esther Benbassa tombent sous le coup de la loi…

       

     Crédit photo : Matthieu Riegler via Wikimedia (cc)


     

     

  • Des milices chrétiennes organisent la résistance face à l'Etat Islamique

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    26/02/15 à 15:59 - Mise à jour à 16:39

    Face à l'État Islamique, de nombreuses milices chrétiennes organisent désormais la résistance. En leur sein, des centaines d'Occidentaux, partis en croisade "pour éviter la fin du monde."

     

    © Reuters

    Ils viennent des États-Unis, de Suisse, d'Allemagne, voire de Belgique. Ce sont, au choix, d'anciens Marines, de jeunes vétérans militaires ou des citoyens "simplement" chrétiens. Souvent, ils ont tout sacrifié pour s'offrir le voyage, à l'image de Tim Locks, ce businessman britannique qui a vendu son immense demeure "avec piscine intérieure et télévision dans chaque pièce", avant de prendre l'avion pour l'Irak. Pour chacun, l'objectif est identique : rejoindre une milice chrétienne afin de combattre l'État Islamique.

    Fréquemment victimes des atrocités perpétrées par Daesh, les chrétiens du Moyen-Orient ont entrepris de s'organiser pour tenter de contrer les islamistes sur "leurs" terres. Un des premiers groupes armés, le Conseil militaire syriaque (CMS), créé début 2013, compte aujourd'hui en ses rangs plus de 1 500 combattants.

    Une initiative qui fait des émules. Depuis plusieurs mois, de nombreux Occidentaux prennent effectivement le chemin de l'Irak ou de la Syrie, sans forcément partager la même idéologie. "Je ne souhaitais pas spécialement rejoindre tel ou tel groupe, mais juste aider les civils", avance, au Métro anglais, Tim Locks, qui a quant à lui rallié "Dwekh Nawsha", une milice active dans le nord de l'Irak et "prisée" par les étrangers. Pour ces premiers jours, il fut assigné aux travaux de construction, en attendant d'être jugé apte à monter au front. Tatouage de Jésus sur le bras droit, Brett, lui, se bat bel et bien : il est un des piliers de "Dwekh Nawsha". "Le terrorisme entrave les libertés. Nous nous battons pour que les gens puissent vivre en paix, sans persécution", annonce-t-il.

    Ancien Marine, Louis fut parmi les premières recrues de "Dwekh Nawsha". Pour lui, affronter Daesh, c'est avant tout défendre les intérêts de son pays, les États-Unis. "Je suis terriblement patriotique. Si mon gouvernement ne veut pas combattre l'EI, je le ferai, moi".

    Esprit de croisade

    "Ces Occidentaux qui partent combattre au nom d'une religion sont dans une logique apocalyptique", analyse Myriam Benraad, spécialiste de l'Irak et du monde arabe, interrogée par Le Parisien. "C'est la fin du monde qui se joue et il faut défendre la civilisation judéo-chrétienne. Ce phénomène grandissant est une réponse à l'idéologie fondamentaliste du groupe État islamique." Selon elle, il existe désormais une "sacralisation" du combat. "Ils partent rejouer l'Histoire, c'est une grande aventure au nom de la religion. Ils assument l'esprit de croisade. Au-delà de la nationalité, "c'est cause contre cause, civilisation contre civilisation". Ce n'est pas là le fait d'être Américains ou Britanniques qui rassemble mais "c'est la religion qui crée la coalition"."

    L'État Islamique ne constitue toutefois pas le seul "ennemi" des milices chrétiennes syriennes. Se trouve également dans leur ligne de mire : Bachar El-Assad. "Son régime est responsable des malheurs actuels du peuple syrien. Il a renforcé les islamistes aux dépens de l'ASL (l'Armée Syrienne Libre) et poussé certains à renoncer, par désespoir, aux aspirations démocratiques de la Révolution", argumente à Slate Ibrahim, président de l'Union des partis syriaques. "Le clan Assad a soumis tout un peuple à la terreur et marginalisé les chrétiens, alors qu'il prétend défendre les minorités."

    En pratique, les combats contre l'armée se font cependant assez rares, et les deux camps restent plutôt en "statu quo". Une situation expliquée, en partie, par la position de l'Église, plutôt favorable au régime.

    A contrario, les affrontements avec l'EI sont, eux, quotidiens. De quoi rebuter les "nouveaux venus" occidentaux ? Pas Tim Locks, en tout cas : "Je n'ai aucune raison de rentrer tant que le boulot ici n'est pas terminé. Je n'envisagerai mon retour que quand Daesh sera totalement éradiqué." (A.V.)

  • [Tribune] Médias, Français de souche et Grand Remplacement, ou le sophisme du Tas

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    Il faut combien de générations pour faire un Français de souche ? Deux, trois, quatre ? Et celui qui a une grand-mère italienne ? Un arrière-grand père russe ? Médias et politiciens du système sont tout fiers, ces temps-ci, d’avoir retrouvé les vieux sophismes d’Eubulide de Milet, il y a deux mille cinq cents ans. C’est l’argument du Sorite (du tas) : un grain de blé fait-il un tas ? non bien sûr. Et deux grains ? Et trois ? Et mille grains ? Si mille grains font un tas, quid de 999, 998… ? Et l’argument du Chauve : si l’on arrache un cheveu à quelqu’un, est-il chauve ? Puis deux, puis trois etc.

    Mathématiquement, bien sûr, il n’y a pas de réponse. On ne peut assigner un seuil exact à un processus de ce genre.

    Reste qu’un homme se rend bien compte qu’il devient chauve ; qu’un paysan voit bien que les rats lui ont mangé sa récolte ; et qu’il suffit de prendre le RER Gare du Nord pour comprendre ce qu’est un Français de souche – ou, si l’on préfère, un Français de souche européenne – et constater qu’il est aujourd’hui, sur la terre de France, en passe de devenir minoritaire.

     

    Les plus savants des demi-savants médiatiques, pour renforcer le sophisme, recensent toutes les invasions depuis Vercingétorix : les Romains, les Burgondes, les Francs, les Vikings… Ils en concluent triomphalement que les Français de souche n’existent pas et que la France n’a jamais été peuplée que de sang-mêlés. Mais personne n’a jamais prétendu que les Gaulois – ni aucun peuple d’Europe – se seraient conservés sans aucun mélange depuis les origines. Les racistes les plus patentés, au temps du racisme le plus débridé, ont tous reconnu – il n’est que de lire Le mythe du sang d’Evola – qu’il n’y avait plus en Europe, stricto sensu, de peuple ethniquement pur (de Celtes purs, de Germains purs, de Saxons purs…).

    Nos grands mythes d’origine ne parlent que de peuples conquérants arrivés en Europe et qui y fondèrent leurs colonies en épousant des femmes indigènes. Les Athéniens étaient seuls parmi les Grecs à se revendiquer littéralement autochtones, nés de la terre même de l’Attique : et leur cité était justement la plus ouverte aux étrangers. Les Spartiates, eux, se faisaient gloire d’être venus d’ailleurs.

    Le peuple français, qui n’est pas ethniquement pur, n’est pas non plus autochtone au sens étymologique du terme : cela ne l’empêche pas d’exister et d’être bien distinct de ceux qui, depuis plusieurs décennies, en toujours plus grand nombre, l’envahissent et le colonisent.

    Une identité, toute l’histoire le confirme, ne se donne un nom, par une sorte de malheureuse nécessité, que lorsqu’elle est menacée par d’autres. Au sein du christianisme, les fidèles n’éprouvèrent le besoin de se dire catholiques que lorsque apparurent des hérésies. Dans un passage fameux des Mémoires d’espoir, le général de Gaulle décrit le gouverneur général du Canada, le Québécois Georges Vanier : « Il est, ainsi que sa femme, entièrement français de souche, d’esprit, de goût, bien que sa race ne se soit maintenue qu’en luttant sans relâche contre toutes les formes d’oppression ou de séduction déployées par les conquérants pour la réduire et la dissoudre ». Sans ce projet d’ethnocide, le fait d’être « français de souche » ne serait qu’une circonstance anecdotique.

    Les médias qui ont cru discréditer le terme de « Français de souche » en l’accusant d’être lié à celui de « Grand Remplacement », ont donc dit, pour une fois, les choses comme elles sont. C’est bien l’évidence de celui-ci qui impose celui-là, au point que l’agent-chef de l’administration remplaciste, faute de trouver un autre mot pour se faire comprendre, n’a pu, l’autre jour, se dispenser de l’employer.

    Dire ce qu’on voit est vital et ce n’est pas hasard si le plus grand écrivain de notre XXe siècle français en fut aussi le prophète, resté halluciné pour avoir eu, le tout premier, la vision du génocide des Français – devenu désormais celui de tous les Européens. J’ai relu dernièrement la lettre de Céline à Henri Poulain, du 15 juin 1942 : lettre excessive, outrancière, délirante, tout ce que vous voudrez, mais qui a pris aujourd’hui, dans son évocation de « la France idéal St-Domingue », une actualité saisissante. Le Grand Remplacement y est déjà tout entier, la chose et le nom (« remplacés immédiatement »). Aussi cette lettre qui est, d’un strict point de vue littéraire, une des plus travaillées de Céline, a-t-elle été trouvée trop forte, il y a cinq ans, pour figurer dans l’édition de la Pléiade, même derrière la double barrière de l’érudition universitaire et du prix du volume. On a craint son effet, on l’a omise purement et simplement (1).

    Céline parle le plus souvent d’« indigènes ». Mais il emploie une fois – et sauf erreur, une fois seulement – le terme de « Français de souche », dans L’École des cadavres. « Nous sommes, Français de souche, asservis, brimés, opprimés, cocufiés, dépouillés, minimisés, ridiculisés, à chaud, à vif, autant qu’il se peut, admirablement, implacablement, frénétiquement, trahis il faut ajouter, minutieusement, perpétuellement, inlassablement… »

    Flavien Blanchon

    (1) Voir cette lettre à Henri Poulain dans Louis-Ferdinand Céline, Lettres des années noires, éd. Philippe Alméras, Berg International, 1994, p. 29-35, et comparer Céline, Lettres, éd. Henri Godard et Jean-Paul Louis, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2009.