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« Made for sharing » : Qui « partage » encore le respect de la langue française ? Par Pierre-Emile Blaison

 

C’est emblématique : Le français devint la langue officielle des nouveaux Jeux Olympiques et l’anglais la langue de secours lorsque Pierre de Coubertin décida de rénover les Jeux de la Grèce antique en 1894. Et voilà que le Comité de candidature Paris 2024 choisit un slogan en anglais pour défendre les couleurs de la capitale française : made for sharing, « fait pour être partagé », un slogan (au demeurant idiot) qui n’est pas vraiment made in France.

Un collectif d’associations de défense de la langue française a intenté une action en justice contre le Comité, estimant que ce slogan constitue une « insulte caractérisée à la langue française », démarche soutenue par le consensuel et inamovible Pivot.

Depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, la langue française, issue du latin et mâtinée de vieux gaulois, s’est affermie et embellie jusqu’à devenir, à partir du XVIIIe siècle, la langue des toutes les cours d’Europe.

Quand a commencé le déclin de la langue française ? Peut-être dès la Révolution française, avec l’apparition du monde et du mode bourgeois, qui se souciaient surtout de … compter. Plus sûrement avec la catastrophique pseudo-révolte de mai 68 dont sont issus nos gouvernants actuels et qui n’avait de cesse de faire table rase de l’identité française.

Nous écoutons encore avec émotion ces reportages des années 60 où l’on entend s’exprimer des Français de condition modeste avec une élégance de langage avec laquelle peu d’universitaires de nos jours sauraient rivaliser.

Que s’est-il passé ? Pour quelles raisons notre langue a-t-elle perdu si rapidement son aura dans le monde mais aussi… en France ? Les responsables du désastre sont nombreux, à commencer par l’Education nationale, quand elle a remplacé l’Instruction publique, les évolutions techniques des moyens de communication, la dégradation des mœurs politiques, la mondialisation qui a imposé l’universel globish, sorte d’anglais rudimentaire, les jargons de spécialistes dans le monde de l’entreprise ou de la communication, le « multiculturalisme », la vanité des intellectuels, cuistres qui ont oublié le précepte de Montaigne : « La recherche des phrases nouvelles et des mots peu connus vient d’une ambition puérile et pédantesque. Puissé-je ne me servir que de ceux qui servent aux Halles de Paris. » Montaigne, qui avait rassemblé dans une même phrase les deux extrémités du spectre linguistique, serait effaré de constater que le langage des Halles actuelles occupées par des bandes ethniques se limite à quelques borborygmes et onomatopées.

La langue française était devenue, au fil des siècles, un splendide instrument de précision, minutieusement codifié, où chaque mot a une histoire, comme un être humain, dont la physionomie actuelle reflète tout un passé marqué d’épreuves et d’aventures.

La langue est l’ossature et la fierté d’un peuple. Tout peuple qui renie sa langue disparaît.

Pierre-Emile Blairon

 

Commentaires

  • le plus gros problème auquel est confrontée la langue française est celui de l'invasion de l'anglo-américain dans tous les domaines d'activités. DLF-Pays de Savoie en a fait la priorité de son action

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