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Europe: l'année des méduses

Bruxelles sarkozy 20 juin 2008.jpg

Le traité de Lisbonne censé rendre l'Europe plus efficace paraît plus menacé que jamais une semaine après le non irlandais, en raison des risques qu'il court en République Tchèque et de problèmes de dernière minute dans la ratification britannique.

Les dirigeants européens, qui espéraient prouver lors de leur sommet de 24 heures à Bruxelles que le texte résisterait au rejet irlandais de la semaine dernière, n'ont pas atteint leur objectif.

Ils ont dû accepter la demande du Premier ministre irlandais de ne pas chercher à surmonter la crise avant quatre mois, date du prochain sommet européen d'octobre.

Brian Cowen a également jugé impossible à ce stade de "dire s'il y aura un autre référendum sur cette question", alors que les dirigeants espèrent soumettre le traité "aménagé" à un nouveau référendum dans les mois qui viennent.

Les dirigeants n'ont même pas pu appeler clairement à accélérer dans l'intervalle la ratification du traité dans les sept autres pays encore en suspens.

Vu le risque de voir le traité rejeté par le Parlement tchèque - "Je ne parierais pas 100 couronnes sur sa ratification au Parlement", a reconnu le Premier ministre Mirek Topolanek - Prague a refusé toute formulation trop contraignante.

Si le communiqué final adopté par les 27 note que 19 Parlements des Etats membres ont déjà ratifié le traité et que le processus "se poursuit" dans les autres pays, il reconnaît aussi que la ratification tchèque ne "pourra pas être terminée sans avis favorable de la Cour constitutionnelle", où un recours a été déposé.

Autre déconvenue: le Premier ministre britannique Gordon Brown a reconnu que la ratification dans son pays annoncée jeudi ne serait pas définitive tant que la Haute cour de Londres n'aurait pas rendu un jugement sur un recours introduit par un citoyen réclamant un référendum.

Même si cette anicroche s'avérait de courte durée - la Cour doit se prononcer la semaine prochaine - elle est venue renforcer l'impression que le sauvetage du traité de Lisbonne est mal engagé.

D'autant que le Premier ministre polonais Donald Tusk n'a pas exclu que le président Lech Kaczynski fasse lui aussi maintenant des difficultés pour signer le traité déjà ratifié par le Parlement polonais.

Les dirigeants, qui voulaient prouver l'utilité de l'Europe lors de ce sommet, n'ont pas apporté non plus de réponse aux "problèmes concrets" des citoyens, comme ils se l'étaient promis.

Face à la flambée des prix du pétrole, ils ont au contraire affiché leurs divergences. Le président français Nicolas Sarkozy s'est ainsi dit ouvertement en désaccord avec l'Allemagne sur la question de la fiscalité des produits pétroliers, qu'il veut voir plafonner alors que Berlin refuse.

Paris va néanmoins examiner, avec la Commission, la faisabilité de plusieurs idées de mesures pour lutter contre le pétrole cher, y compris celle sur la TVA.

Cette présidence s'annonce difficile pour le président français, en raison de la crise du traité mais aussi de tensions entre la France et la Commission, qui se sont mutuellement accusées durant le sommet d'avoir contribué au non irlandais.

M. Sarközy semble néanmoins décidé à user de son énergie légendaire - il doit aller à Dublin dès le 11 juillet - et de pressions si nécessaire pour surmonter la crise.

Il a ainsi agité la menace d'un report de l'adhésion de la Croatie à l'UE, attendue en 2010, pour pousser les Tchèques, très favorables à la poursuite de l'élargissement de l'UE, à ratifier le traité. Une menace qui a été soutenue par certains, mais dénoncée par Donald Tusk comme "inacceptable". (AFP).

Commentaires

  • Les britanniques peuvent signer n’importe quoi, ils n’en font qu’à leur tête : ils ont refusé l’euro et gardent bien précieusement leur Livre ! Alors ils peuvent toujours faire semblant d’être dans l’UE.
    Mais l’UE continue de s’acharner contre les peuples : maintenant c’est au tour des Croates d’être envahis !
    Quel panier de crabes, cette méduse !

  • Qu'il est laid ce nain, j'ai vraiment du mal à le regarder. Le problème c'est qu'on le voit partout même quand on a pas la télévision ou qu'on ne lit pas les journaux. Comme si on voulait habituer peu à peu nos yeux à cette disgrâce.
    "Paris va néanmoins examiner, avec la Commission, la faisabilité de plusieurs idées de mesures pour lutter contre le pétrole cher, y compris celle sur la TVA." Là, çà rassure tout le monde. Ils pensent à la possibilité éventuelle de solutions à tenter (si possible) afin de lutter contre quelquechose qu'ils ne controlent pas tout à fait, avec à l'extrême, le projet difficile de racketter un tout petit peu moins les populations.
    Ouah ! Quelle énergie et quelle rapidité de décision !
    Nous sommes légitemement en droit de nous demander à quoi servent tous ces parasites.

  • A propos du prix de l'essence, M. Fillon déclarait récemment "que baisser le prix de l'essence serait un contre-sens historique puisqu'il faut s'habituer à l'énergie chère" (après Mme Lagarde qui suggérait il y a quelques semaines de faire de la marche à pied !!!)
    Voilà de dignes représentants de l'intérêt populaire ! on hésite entre incompétence et haute trahison, dilettantisme ou "foutage de G". M. Fillon a-t-il oublié que 80% du prix de l'essence était constitué de taxes, lesquelles sont modulables (TIPP flottante par ex.).
    Mme Lagarde pourrait également l'éclairer sur les pratiques spéculatives du fameux "loophole" entrenues depuis Londres, habile système d'organisation offshore échappant à la régulation des marchés des matières premières et permettant de conclure d'énorme contrats d'achat pétroliers financés par trois grandes banques américaines ... pratique pour organiser une semi-pénurie et accuser la Chine et autres fadaises.
    Mais vous avez raison M. Fillon, il ne faudrait pas que l'Etat perde ses grasses recettes ni que les camarades de Mme Lagarde perdent quelques milliards tout de même !

  • @Décée
    Excellentes précisions, merci.

  • Cette pseudo-europe a de moins en moins de légitimité à mesure que le temps passe. Qui se sentira obligé par les signatures et les décisions de gens que nous ne connaissons pas et qui prétendent parler et décider en notre nom, quels que soient les manoeuvres et les artiifices utilisés ? En dernier recours, seule la force fera obéïr et ils le savent.

    Il faut sortir du tout pétrôle (c'est techniquement facile), ceux qui ont intérêt à ce que nous continuions à dépendre s'accrocheront à leur rente comme un parasite à un organisme sain jusqu'au bout.

    Nous verrons le bout du tunnel de notre vivant, qu'ils débouche sur un mur ou à la lumière, j'en suis convaincu.
    Ca ne se fera pas tout seul mais nous ne sommes pas impuissants bien qu'ils aient intérêt à ce que nous le pensions.

  • @Voyageur
    "Nous verrons le bout du tunnel de notre vivant"... J'en suis convaincu, tout à fait d'accord. L'accélération (la précipitation) est presque palpable.
    "Il faut sortir du tout pétrôle (c'est techniquement facile)"... Très pertinent aussi.
    Salutations.

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