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ingrid betancourt

  • Ingrid Betancourt n'est pas menacée par la crise...

    Betancourt, une vie discète à paris.gif
    Ingrid Betancourt vit au coeur de Paris, avec sa mère Yolanda
    Menacée de représailles par les Farc après sa spectaculaire libération, l’ex-otage est protégée par des fonctionnaires du service de protection des hautes personnalités (SPHP).
     Pas question pour Nicolas Sarközy de courir le moindre risque : c’est lui qui a souhaité cette mesure de précaution. « Comment va Ingrid ? » demande t-il régulièrement.
     « Elle se remet du choc petit à petit, vit à son rythme avec beaucoup de voyages à l’étranger, de la lecture, des moments passés avec ses enfants, Mélanie et Lorenzo », raconte un proche, qui s’agace du début de polémique sur l’utilisation des fonds de l’Etat pour lui assurer un certain train de vie.
    « A part pour sa protection, Ingrid ne bénéficie de rien, assure Olivier Roubi, responsable de son comité de soutien. Pendant sa captivité elle a continué à toucher son salaire de sénatrice et les droits de son livre. » Aujourd’hui, Ingrid réunit les membres français des comités Betancourt à l’Hôtel de Ville de Paris. Pour les remercier, les réorganiser et leur parler de la fondation humanitaire qu’elle lancera l’année prochaine.
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    Ingrid Betancourt a réuni cet après-midi à l'Hôtel de Ville de Paris les membres français de ses comités de soutien. Après une arrivée discrète, la franco-colombienne a présenté la fondation à but humanitaire qu'elle lancera en 2009. 
    La fédération internationale des comités Ingrid Bétancourt (Ficib) a annoncé qu'elle changeait de nom pour devenir la Fédération internationale des comités libertad pour la libération des otages en Colombie (Ficlloc). «Ingrid Betancourt a souhaité que son nom ne soit plus public et que l'on communique uniquement sur les otages», détaille Yannick Villardier, responsable Ile-de-France.
    Le Parisien - 22.11.08

  • Sortez vos mouchoirs!

    Ingrid un été de liberté.jpg
    Après son arrivée dans l'archipel, Ingrid Betancourt a été reçue par le président des Seychelles, James Alix Michel (au centre), en présencede l'ambassadeur de France (à droite). Au second plan : ses enfants, Mélanie et Lorenzo, avec l'épouse du chef d'État.
    "PLUS SEYCHELLES LA VIE"!

    C'est, toujours, la première chose que l'on se jure de faire sitôt rentré. Ce dont on rêve les yeux fermés faute de pouvoir l'imaginer, vraiment, les yeux ouverts. Retrouver leur visage, forcément changé, glisser instinctivement sa main juste derrière leur nuque. Les embrasser, les respirer, savoir qu'ils sont encore, enfin, et de nouveau, un peu à soi. Leur parler et les faire se raconter, même sans très bien savoir par où commencer. «Je vais être comme un chewing-gum pour mes enfants dans les prochains jours, collée à eux. Ils pourront m'enlacer, me mastiquer à volonté», avait confessé Ingrid Betancourt en foulant le tarmac de l'aéroport militaire de Catam, à Bogota, le 3 juillet dernier. L'ex-otage des Farc aurait-elle, dès lors, pu donner à son été de femme libre, le premier depuis six ans et quatre mois, un autre goût que celui d'une promesse tenue ? «Non», répond en chœur son entourage. «C'était un vrai besoin, intense et intime», «quelque chose de fondamental pour elle», insistent ses proches. «Son premier et immense bonheur était de pouvoir passer du temps avec ses enfants», conclut Fabrice Delloye, ex-époux de la Franco-Colombienne, père de Mélanie et Lorenzo.

    Eux, les fils et fille en manque de mère, n'ont pas imaginé la quitter davantage que l'espace d'une douche chaude. Lorsque, le vendredi 4 juillet, Ingrid Betancourt et les siens poussent les portes de l'hôtel Raphaël, le personnel du palace parisien se fait tout petit. Ingrid qui n'aspirait qu'à un lit, un lit tout bête avec des draps, sans feuilles mortes ni insectes rampants, se voit confier les clés d'«une suite, avec toute sa famille installée autour». L'adresse n'a pas été choisie au hasard par les autorités françaises, en quête pour leur invitée à bout de souffle d'«un endroit le plus intimiste possible». Dans le hall qu'elle traverse chaque jour, sans chercher à se cacher, on remarque «sa sensibilité», «sa grande humanité». L'icône respire l'apaisement mais tout lui donne le vertige, jusqu'à ce luxe soudain inouï de pouvoir décider, le matin, de l'heure de son petit déjeuner. «Les plaisirs que redécouvre Ingrid vont des plus petites aux plus grandes choses, raconte son amie Anne-Colombe de la Taille. Il n'y a de place que pour les moments de vraie vie.» Ceux partagés au Fouquet's, du 7 au 17 juillet, prennent parfois corps à travers un odorant morceau de fromage au lait cru, péché mignon le plus susceptible d'arracher un sourire gourmand à l'ancienne captive.

     

    «Des moments merveilleux»

     

    Pourtant, lorsqu'elle déjeune au restaurant, l'idée ne vient à personne de vérifier son appétit d'oiseau ou sa faim de loup. Quand elle prie à Saint-Sulpice avec ses enfants, se recueille à Lourdes avec Yolanda, sa «Mamita Linda», nul ne cherche à mesurer sa foi, que l'on sait ardente. Dans les salons du Meurice et d'ailleurs, les interviews et les rencontres informelles, elles, se succèdent. Ingrid a du temps. Pour tout et pour tout le monde. Vite, chacun en profite. Elle, n'en abuse jamais. Au milieu des journalistes, la popstar Shakira se faufile en compatriote, verse quelques larmes de joie. Son éditeur, Bernard Fixot, la serre dans ses bras à plusieurs reprises. Les membres de son comité de soutien, qui l'ont apprise par cœur mais qu'elle ne connaît guère, préfèrent «la retrouver au calme». Ingrid Betancourt repart avec un book de photos, compilation de clichés pris sur le vif lors des manifs, genèse exhaustive de leur combat pour sa liberté.

    Puis, enfin, elle ouvre sa parenthèse. Pour ses enfants comme pour elle, le «chewing-gum» devient bulle. Le 21 juillet, Ingrid Betancourt, Mélanie et Lorenzo s'envolent pour les Seychelles. Dans ses valises, une garde-robe complète offerte en toute discrétion par une créatrice française de prêt-à-porter. Un vanity de crèmes onctueuses, aussi, cadeau d'un fabricant de cosmétiques haut de gamme. La marque a hésité, se demandant si ce «geste de femme à femme» n'était pas «un peu futile». Le petit mot de remerciement envoyé peu après par l'intéressée s'est voulu rassurant. «Dans la jungle, je pensais souvent à mes enfants en me disant qu'ils allaient retrouver une vieille maman, a écrit Ingrid Betancourt. Grâce à vous, je vais pouvoir me faire belle pour eux !»

    Surtout, le voyage sur l'archipel de l'océan Indien se veut symbolique. Ingrid Betancourt y a vécu trois ans, de 1985 à 1988, à l'époque où Fabrice Delloye occupait le poste de conseiller économique au sein de l'ambassade de France à Mahé. Derrière les murs de l'hôpital de Victoria, elle a donné naissance à sa fille. Puis nourri de son lait maternel l'enfant d'une femme qui n'en avait presque pas. Un enfant du pays, un fils de ministre : celui de Jacques Hodoul, ex-leader de l'opposition locale. De quoi faire d'Ingrid une citoyenne seychelloise à part entière, sur décret présidentiel. Cet été, avant son arrivée sur l'île, une photo d'elle est parue dans le quotidien Nation. On l'aperçoit, à peine trentenaire, accroupie dans les escaliers de la petite École française, un caméscope à la main. C'est le Noël des écoliers et Ingrid ne veut pas en manquer une miette. «Là-bas, nous avons passé des moments absolument merveilleux, confie Fabrice Delloye. Je comprends qu'elle ait choisi les Seychelles, un pays qu'elle aime infiniment, pour appréhender de nouveau les espaces, la vie pleine et entière.»

    Invitée du gouvernement, elle séjourne quinze jours durant avec ses enfants dans l'une des trente villas du luxueux Hôtel Maia, implanté sur une péninsule privée de Mahé. Sa «très grande simplicité» ne fait pas d'elle une VIP ; et ce jusque sur les coussins du spa, où les massages sont pour elle aussi bons que le simple plaisir de s'enrouler dans un drap de bain immaculé. Pour mieux reconnaître ses enfants, elle ferme les écoutilles. «Elle a éteint son téléphone portable. Même l'Élysée n'arrivait pas à la joindre», s'amuse un proche. Seul l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, son professeur à Sciences Po, la rencontre le temps d'une escale vers le Kenya. Car le repli se veut total, presque animal, mu par une envie de tenir contre soi l'essentiel. De Mélanie et Lorenzo, elle veut plus encore que leur voix, celle que RFI lui envoyait sur les ondes trois fois par semaine. Elle veut pouvoir mémoriser le visage de son «Lolli» autrement que par le biais d'une publicité qu'elle avait découpée dans un journal, il y a longtemps, en s'imaginant que son fils pouvait désormais bien ressembler au mannequin.

    Avec eux, elle file escalader la montagne Trois Frères. Du sommet, on voit Victoria et le port, Praslin et la Digue. «Je me pince parfois pour me demander si je ne rêve pas», confie-t-elle le 23 juillet, reçue à State House par le président James Michel. Elle peut tout, à présent. Prendre soin d'elle, s'étonner encore et encore du confort d'un matelas, mettre une paire de boucles d'oreille, marcher sans chapeau, sur le sable, pieds nus de préférence, mais pas parce qu'on lui a confisqué ses croquenots.

    Le 17 août, le premier fils de Fabrice Delloye, Sébastien, les rejoint. C'est un peu le sien aussi. Ensemble, ils prolongent les retrouvailles à 80 kilomètres de là, sur l'île Desroches. Une maison, construite au cœur d'un resort 5 étoiles, leur a été prêtée. Quinze jours de plus s'écoulent. Ingrid Betancourt n'attendait rien d'au­tre que cet heureux huis clos. «Ce sont mes tout-petits, ma fierté, ma raison de vivre, ma lumière, ma lune, mes étoiles», dit-elle.

     

    "Agir avec Ingrid"

     

    Depuis, Mélanie est retournée à New York, pour suivre ses études de cinéma. Sébastien a regagné la Belgique et sa boîte de production. Lorenzo est à Paris, avec sa mère mais plus à l'hôtel. Mercredi dernier, Ingrid Betancourt était reçue à l'Élysée par Nicolas Sarkozy. Sans doute lui a-t-elle parlé de ses différents projets de livre et de cette pièce de théâtre qu'elle aimerait écrire. Une histoire à raconter sur les planches, pour dire «ce qu'elle a vécu sans le revivre elle-même». Lundi au plus tard, elle quittera la France pour l'Italie et Castelgandolfo, où elle sera reçue par le pape Benoît XVI. Dans la foulée, elle rejoindra sa fille à Manhattan, ignorant encore tout de sa future adresse. Probablement n'y en aura-t-il pas qu'une seule.

    D'ici là, des dizaines d'autres colis auront afflué dans les bureaux parisiens du comité de soutien rebaptisé Agir avec Ingrid. Pour l'ex-otage, des centaines d'anonymes ont déjà envoyé «un nombre incalculable de bibles, d'images et de médailles pieuses». Sans oublier ces dessins d'enfants, confiés par sacs postaux entiers à Ingrid Betancourt. Tous, ou presque, représentent la même scène : une famille se tenant par la main, avec un prénom et une flèche pour chaque personnage. Et plein de soleil autour.

    Le Figaro - 30.08.08

  • Un concert au Trocadéro pour les otages colombiens

    On allait l'oublier...

    Demain, c'est la fête nationale colombienne. A Paris, on pense aux otages, notamment en présence d'Ingrid Betancourt.


    Qu'est ce qu'il va se passer ce dimanche?
    Les Colombiens vont manifester pour demander la libération des 3.000 personnes encore retenues en otages.

    Et à Paris?
    A Paris comme dans le monde entier, des manifestations de soutien vont être organisées. Dans la capitale française, la place du Trocadéro accueillera un concert tout au long de l'après-midi, en présence de Bertrand Delanoë et d'Ingrid Betancourt, fraîchement libérée.

    Qui vient au concert?
    Au menu, on retrouvera Renan Luce, mais aussi Juanes, Yuri Buenaventura, Michel Delpech, Khaled, Camille Bazbaz, Adrienne Pauly, Alain Chamfort, Tcheky Karyo ou encore Hugues Aufray.

    (Source: Europe1)
  • Farc et attrapes

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    Juan Carlos Lecompte, mari d'Ingrid Betancourt, est allé à El Capricho, en  zone Farc

    Juan Carlos Lecompte sur les traces d'Ingrid Betancourt

    Tout à coup, pile le 4x4 de tête. Les commandos sautent du pick-up et se déploient en bordure de jungle, le doigt sur la détente de leurs fusils d'assaut. En plein milieu de l'ocre de la piste, se dresse une petite table de camping en plastique bleu. Dessus, trois bouteilles vides, une vieille musette militaire, des détritus. Drôle d'invitation à déjeuner. Le capitaine de cette unité d'élite de la police donne l'ordre de ne pas s'approcher. «Typique des Farc ! Mascarade ? Piège à l'explosif ? Le problème, c'est qu'on ne sait jamais à l'avance !» , dit-il, très calmement. Dix kilomètres auparavant, nous avons trouvé dans l'herbe un bout de cordon détonant. Il semblait neuf.

    «C'est un message, pour montrer qu'ils tiennent le terrain, qu'ils ont des informateurs partout, qu'ils sont capables de monter en moins d'une demi-heure une telle mise en scène !» , explique Yolver Larrota, le chef de cabinet du maire de San José de Guaviare, à Juan Carlos Lecompte, assis à sa droite, à l'avant du pick-up tout-terrain de la municipalité, qui a pris la deuxième position dans le convoi. Issu d'une vieille famille de savonniers de Carthagène aux lointaines origines françaises, architecte passé à la pub comme créatif, le mari d'Ingrid Betancourt ne joue pas les héros. Il reconnaît que les routes défoncées, la jungle, les moustiques, la guerre, ce n'est pas son truc. Quand on lui demande si c'est son «premier Paris-Dakar», il cite en riant la chanson de Renaud : «Cinq cents connards sur la ligne de départ !» . Même dans les circonstances les plus dramatiques, un gentleman colombien ne perd ni son sens de l'humour ni l'élégance de l'autodérision.

    Le côté cool de Juan Carlos, c'est sans doute ce qui a séduit Ingrid. Leur première rencontre remonte à 1994, lors d'un week-end organisé dans la propriété de Mauricio Villa, un riche ami commun, dans la montagne, à une heure et demi de route de Bogotá. Passionnée d'équitation, Ingrid montait là sa propre jument, presque chaque semaine. Juan Carlos est fasciné par cette jeune députée, élue au Congrès deux mois plus tôt. Elle ne lui prête aucune attention. Obstiné, le jeune homme se fait réinviter chez son ami à chaque fois qu'Ingrid a annoncé qu'elle viendrait. Six mois plus tard, un dimanche soir, elle accepte qu'il la raccompagne à Bogotá. Sur la route serpentant dans la cordillère, le petit Lorenzo, alors âgé de cinq ans, ne cesse de vomir dans la voiture. Ingrid se confond en excuses ; Juan Carlos lui assure que l'incident n'a aucune importance, réconfortant autant qu'il peut le garçonnet, né du premier mariage de la jeune femme avec le diplomate français Fabrice Delloye. Arrivée à Bogotá, Ingrid envoie sa bonne nettoyer la voiture. Juan Carlos, qui habite tout près, propose à Ingrid une virée à moto. C'est le début de leur relation sentimentale. Deux ans plus tard, le 30 janvier 1997, ils se marient, à Moorea (Polynésie française), de retour d'un voyage en Nouvelle-Zélande, où Ingrid, victime de menaces de mort en Colombie, était allée confier ses deux enfants à leur père, alors en poste à Auckland.

    Depuis six ans qu'Ingrid est séquestrée par les Farc, Juan Carlos n'a pas eu de nouvelles de sa femme, hormis les trois vidéos transmises aux médias par les guérilleros (juillet 2002, août 2003, novembre 2007). Dans celle de 2003, figuraient six messages personnels, qu'Ingrid adressait, dans l'ordre, à Lorenzo, à Mélanie, à sa mère, à son mari, à sa sœur Astrid, à Fabrice. Ému, Juan Carlos évoque le sien, une métaphore, caractéristique du tempérament poétique d'Ingrid : «l'amour est comme un fleuve, les eaux peuvent se séparer, mais elles finissent toujours par se retrouver en aval» .

    La jungle n'est pas vide

     

    Le convoi a repris sa progression dans la jungle. Nous sommes partis le matin de San José de Guaviare, minuscule chef-lieu de province lové dans un méandre du fleuve amazonien, pour rejoindre El Capricho, village perdu dans la campagne, en pleine zone traditionnelle des Farc, où Ingrid aurait reçu des soins, à la fin du mois de février 2008. Juan Carlos a l'intention d'entendre lui-même ce que dit la population. Obstruée de gigantesques nids de poule, la piste fend une végétation inextricable. Une marée verte, à perte de vue, striée de minuscules rios. Parfois, émergent les falaises d'énormes rochers noirs, de la taille d'une colline.

    La jungle n'est pas vide. On croise des jinete, les gauchos colombiens, droits sur leurs chevaux. Ils vous jettent un regard bref, ni chaleureux, ni vraiment hostile, impénétrable. On croise aussi des camions du gouvernement provincial, remplis de terre, où il est écrit «Un pacto political y social». Pour éloigner la population de l'emprise des Farc, les autorités multiplient les constructions de routes, d'écoles, de dispensaires.

    Par moments, le relief s'éclaircit, on tombe sur des clairières, où paissent des vaches. Les fincas ne sont que de misérables baraques de planches au toit de tôle. Ca sent la bouse, l'herbe, le brûlis. La déforestation est apparemment anarchique. Deux Indiens, chaussés de bottes en caoutchouc noir, descendent vers la route, le long d'un sentier. «Ce sont des raspachines (ramasseurs de feuilles de coca)», explique Yolver Larrota, le collaborateur du maire. Cinq cents mètres plus loin, on tombe sur une vaste surface, d'un vert plus pâle. C'est un champ de coca, dont les feuilles, pas encore mûres, poussent entre les squelettes de grands arbres calcinés.

    Malgré les campagnes d'épandage aérien financées par les États-Unis, la production de cocaïne n'a pas grandement chuté en Colombie. Elle est toujours de 600 tonnes annuelles, ce qui représente une valeur de 20 milliards de dollars (un sixième du PIB du pays). Les trafiquants ont développé des espèces qui permettent quatre moissons par an. Dans les années 1980, les Farc ont développé une stratégie originale de broker, qui consistait à acheter à prix fixe la pâte de coca aux paysans, à protéger militairement les laboratoires de transformation, puis à vendre la cocaïne aux narcotrafiquants. Pour communiste qu'elle se prétende toujours, la plus vieille guérilla d'Amérique latine est riche.

    Impôt et terreur révolutionnaires

     

    Le problème est que l'argent ne fait pas bon ménage avec le marxisme. Début mars, deux des sept membres du secrétariat (la direction) des Farc ont été tués. Raul Reyes par une bombe de 250 kg guidée au laser, larguée la nuit par l'aviation colombienne, sur son camp secret, situé à deux kilomètres à l'intérieur du territoire équatorien. Ivan Rios fut abattu dans les montagnes de la cordillère centrale, par l'un de ses propres gardes du corps, qui amena ensuite la main coupée de son chef à la police. À l'informateur comme au tueur, le gouvernement versa la prime promise de 5 milliards de pesos (environ 2 millions d'euros).

    Dans un hameau voisin d'El Capricho, on sait tout de suite à quoi s'en tenir. Peinte en noir sur un réservoir d'eau en ciment, une inscription murale proclame : «Unete a las Farc» (rejoignez les Farc). La calligraphie est soignée, on dirait une affiche murale du gouvernement. Ici règnent l'impôt et la terreur révolutionnaires. En mai 2002, les Farc furent capables d'enfermer dans leur église les paysans du village récalcitrant de Bojaya, puis d'y mettre le feu (119 morts, dont 45 enfants).

    Au dispensaire comme à l'école d'El Capricho, le discours tenu à Juan Carlos Lecompte est le même : «Oui, on voit bien passer, de temps en temps, de petits groupes de Farc, mais jamais Ingrid n'est venue ici. Tout ça est le résultat d'un vaste bidonnage journalistique». Lorsqu'on demande à Bertha Ayala comment elle explique la disparition du médecin et de l'infirmière du dispensaire juste après la date de la supposée visite d'Ingrid, ainsi que celle du curé du village, à qui des paysans ayant vu Ingrid se seraient confiés, la sympathique directrice d'école répond en souriant : «Vous savez, dans la vie, les coïncidences existent. Le médecin et l'infirmière avaient fini leur temps réglementaire. Ils voulaient vivre ailleurs. Quant au curé, il est simplement parti en vacances !» Quelque chose cloche dans l'argument de l'institutrice. Dans ce pays profondément catholique, le curé d'El Capricho, parti fin février (et toujours pas revenu le 12 avril 2008), aurait-il manqué la semaine sainte avec ses ouailles, pour simplement «prendre des vacances» ? Cela ne tient pas debout. Cela sent l'omerta à plein nez.

    Revenu fourbu, tard le soir, à San José, Juan Carlos Lecompte ne sait pas à quoi s'en tenir. D'autant plus que Yolver Larrota lui a confié s'être entretenu avec des paysans début mars, bien avant que les médias ne se mêlent à l'affaire, et que tous lui avaient raconté qu'Ingrid avait bien passé une nuit au dispensaire, à la fin du mois de février.

    Le lendemain matin, nous affrétons un petit Cessna 172, pour survoler la jungle en direction du sud, jusqu'à la bourgade de Calamar. Vus du ciel, les ravages de la déforestation sauvage semblent encore plus dramatiques. Assis à la place du copilote, Juan Carlos ouvre sa vitre, pour balancer des tracts illustrés de photos récentes de Mélanie et Lorenzo. Quelque 8 000 tracts, comme autant de bouteilles à la mer. Il fait le pari que les guérilleros en ramasseront plusieurs, et qu'Ingrid finira par en récupérer au moins un. Juan Carlos espère que l'image de ses enfants, maintenant magnifiques jeunes étudiants, redonnera à Ingrid l'envie de vivre, malgré le calvaire que lui font subir les Farc, depuis six très longues années.

    (LE FIGARO - 15 avril 2008)

  • Encore un échec pour Sarközy

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                  Bernard Kouchner à sa sortie du conseil des ministres le 9 avril 2008

    AFP. Le cuisant échec de la mission humanitaire lancée par Paris en Colombie pour Ingrid Betancourt, qui s'ajoute à une longue liste de rendez-vous manqués, renvoie le dossier à la case départ et à de longues négociations diplomatiques pour une libération de l'otage. 

    Prenant acte de l'échec, Paris a décidé mardi soir le retour de l'avion médicalisé et de tous les émissaires envoyés la semaine dernière à Bogota.

    Quelques heures avant, la guérilla des Farc avait adressé une sèche fin de non recevoir à Paris, en jugeant "irrecevable" cette mission et en expliquant refuser d'agir sous "la pression médiatique".
  • Marche blanche à Paris: les FARC doivent mourir de peur...

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    Manipulation des foules... hystérie collective...

    Aux cris de « Libérez Ingrid Betancourt », 5 000 personnes ont défilé hier dans Paris. Et d'autres marches blanches en France ont rassemblé des milliers de manifestants. Pour la famille il s'agit d'une course contre la mort.

    «C'est cette foule qui va la sauver ! » Hier, place de l'Opéra à Paris (IXe), Fabrice Delloye, son ex-mari, remercie au micro les milliers de personnes (5 000 selon la police, 30 000 selon les organisateurs) venues appeler à la libération d'Ingrid Betancourt. Lorenzo, le fils de l'otage franco-colombienne retenue depuis plus de six ans par les Farc (la guérilla marxiste colombienne), souhaite que sa « maman entende les cris des manifestants ». Soutenue par une importante délégation de politiques, de la première dame Carla Bruni-Sarkozy au maire de Paris Bertrand Delanoë en passant par des membres du gouvernement, la famille a rappelé l'état de santé inquiétant d'Ingrid Betancourt.

    « Nous n'arrêterons pas la mission humanitaire que nous avons lancée », leur promet Bernard Kouchner au côté de Cristina Kirchner, la présidente argentine. « Nous n'arrêterons jamais », ajoute le ministre des Affaires étrangères, très applaudi par les manifestants portant des vêtements ou des foulards blancs en signe de paix pour la Colombie.

    Soutien aux autres otages

    Depuis mercredi dernier, la France a envoyé sur place une mission humanitaire pour tenter d'entrer en contact avec la guérilla des Farc. Sans aucun résultat pour l'instant. Mais Carla Bruni-Sarközy, présente au début de la manifestation, assure que son mari « ne renoncera pas ». L'épouse du chef de l'Etat s'est elle-même dite « énormément touchée » par le sort de l'otage. Jean Sarközy, le fils du président, confie « être venu pour Lorenzo ». « J'ai quasiment le même âge et je me sens proche de lui », ajoute-t-il, foulard blanc autour du cou.

    Dans la foule qui a pris la direction de l'Assemblée nationale, beaucoup de parents sont accompagnés de leurs enfants. « C'est sa première manifestation, raconte Crépin au sujet de sa fille Myriam, 9 ans. C'est elle qui m'a convaincu de venir après que je lui ai raconté qui était Ingrid Betancourt et ce qu'elle vivait. » Beaucoup espèrent que le président colombien Uribe et les Farc verront les images de la quinzaine de marches blanches organisées partout en France. « La mobilisation populaire est aussi importante que la mobilisation politique », se réjouit Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture. Un peu plus loin dans le cortège, quatre Colombiennes de Paris sont plus sceptiques sur l'utilité de telles manifestations. Elles ont tenu, malgré tout, à être là et arborent des photos d'autres otages détenus par la guérilla. « On ne parle pas assez d'eux », regrettent-elles. Luis Alfonso Beltran Franco, enlevé le 3 mars 1998, Robinson Salcedo Guarin, le 8 mars 1998... Quelques-uns des portraits des 2 800 personnes prisonnières des Farc (estimation officielle) fleurissent ici ou là dans le cortège.

    Concernant Ingrid Betancourt, les manifestants ont un sentiment d'urgence après les récentes déclarations des enfants de l'otage franco-colombienne qui redoutent le pire. « Les prochains jours seront décisifs », craignent Agathe et Maly, deux étudiantes qui sont venues pour montrer qu'« on n'oublie pas Ingrid ». Entre pessimisme et espoir, chacun reconnaît, comme l'a dit la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, que ce qui se joue actuellement, « c'est une course contre la mort, une course pour la vie ».

    Le curé colombien Manuel Mancera, qui avait révélé la présence d'Ingrid Betancourt dans le département du Guaviare a célébré, hier, une messe pour la libération de la Franco-Colombienne. L'office a eu lieu dans un hameau au nom symbolique : La Libertad.

    (Le Parisien 7 avril 08) 

  • Des sirènes pour Ingrid!

    Elles sonnent chaque premier mercredi du mois, comme un test grandeur nature. Les sirènes d'Ile-de-France sonneront peut-être bientôt régulièrement pour soutenir Ingrid Betancourt.

    Claude Pernès, président de l'association des Maires de l'Ile-de-France (AMIF), a adressé un message au Président de la République Nicolas Sarközy pour lui proposer un acte symbolique : faire mugir dans les prochains jours, le même jour à la même heure, les sirènes de toutes les mairies de la région, voire même, propose l'élu, de toute la France.

    Nul doute que ce tocsin donnera encore plus d'ampleur à la campagne de mobilisation en faveur de l'ancienne sénatrice franco-colombienne, détenue depuis plus de six ans dans la jungle colombienne et dont l'état de santé est devenu extrêmement préoccupant.

    Grotesque!

  • Les FARC se méfient de Sarközy!

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    Camp des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes). Les analystes estiment que les femmes, souvent adolescentes, constituent au moins 30% des effectifs de cette guérilla.

    BOGOTA, jeudi 3 avril 2008 (LatinReporters.com) - La France "capitaliste", "membre de l'OTAN" et gouvernée par un "président de droite" [Nicolas Sarközy] n'inspire pas confiance à la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) si l'on en croit ANNCOL, l'une des agences de presse officieuses des insurgés. Cela semble réduire les chances de succès de la mission humanitaire médicalisée dépêchée en Colombie à l'initiative de la France pour accéder à Ingrid Betancourt, otage de la guérilla depuis plus de six ans et aujourd'hui gravement malade. Mais une éventuelle dissidence ou trahison de guérilleros qui la séquestrent faciliterait sa libération. L'opération humanitaire est-elle basée sur cet espoir?

    ANNCOL qualifiait le 2 avril le président Sarkozy de "naïf" pour se lancer dans une "si dangereuse aventure" dans l'espoir d'une "libération unilatérale" [d'Ingrid Betancourt]. Sous le titre "Faites très attention! Vous ne pouvez pas avoir confiance", comme s'il s'agissait d'un conseil donné aux guérilleros, l'agence officieuse des insurgés a élargi le 3 avril ses considérations sur ce qu'elle appelle "La mission médico-humanitaire du président Sarkozy".

    "Les FARC marcheront avec des pieds de plomb, se souvenant que ce fut précisément un appel de membres [il s'agissait plutôt d'émissaires; ndlr] du gouvernement français, incité par l'esprit criminel du psychiatre Dr Ternura [surnom donné par les FARC au psychiatre et surtout Haut commissaire colombien à la Paix, Luis Carlos Restrepo; ndlr], qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de localiser le camp de Raul Reyes et de le bombarder".

    Raul Reyes, numéro deux des FARC, et une vingtaine de guérilleros et sympathisants ont été tués le 1er mars dernier lors d'un raid de l'armée colombienne contre un camp de la guérilla au nord de l'Equateur. La sénatrice colombienne de gauche Piedad Cordoba affirmait le 19 mars à l'hebdomadaire Cambio que cette attaque "s'est produite deux ou trois jours après une réunion à Panama entre le commissaire Luis Carlos Restrepo, Daniel Parfait, ex-ambassadeur de France en Colombie et époux actuel de la soeur d'Ingrid Betancourt, et Noël Saez, assesseur du gouvernement français". [Mari d'Astrid Betancourt, Daniel Parfait dirige actuellement le département Amériques et Caraïbes au ministère français des Affaires étrangères; ndlr].

    Selon la sénatrice, "la réunion eut lieu pour que Restrepo leur communique que le gouvernement [colombien] les autorisait à parler avec Reyes pour voir comment on pouvait obtenir la libération d'Ingrid ... Les Français ont appelé Reyes par téléphone satellitaire [probablement pour fixer le rendez-vous autorisé par Bogota; ndlr] et c'est là qu'ils l'ont écouté [Piedad Cordoba veut sans doute dire "localisé"; ndlr]. Saez a même dit ces derniers jours à l'un de mes amis qu'il se sentait responsable de la mort de Reyes, car il croyait que c'est suite à son appel que le chef guérillero a été localisé".

    Interlocutrice habituelle des FARC et amie du président vénézuélien Hugo Chavez, la sénatrice Piedad Cordoba est également bien en cour à Paris, au point que l'ambassade de France à Bogota vient de lui demander de faciliter la mission humanitaire. La même ambassade démentait la semaine dernière qu'un appel satellitaire d'émissaires français ait permis l'exécution de Raul Reyes. Mais Piedad Cordoba a confirmé sa version. ANNCOL et sans doute à travers elle des dirigeants des FARC la reprennent désormais à leur compte, estimant donc qu'un appel téléphonique satellitaire du négociateur français Noël Saez au nº2 de la guérilla, Raul Reyes, fut fatal à ce dernier.

    Or Noël Saez, ancien consul de France à Bogota et agent de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), fait partie de la mission humanitaire qui vient d'atterrir en Colombie pour prendre contact avec les FARC et tenter d'accéder à Ingrid Betancourt. Même s'il fut souvent l'interlocuteur de Raul Reyes, qui était l'homme clef de toute négociation sur les otages, on imagine que l'émissaire français ne risque pas aujourd'hui d'être applaudi par les FARC, pour autant qu'elles acceptent encore de le recevoir.

    La méfiance jouxte la paranoïa lorsqu'ANNCOL se demande si en autorisant la mission humanitaire, le gouvernement colombien ne cherche pas, avec la complicité des Etats-Unis, à obtenir les coordonnées exactes de l'endroit où est séquestrée Ingrid Betancourt afin de le bombarder et d'assassiner la Franco-Colombienne. L'agence officieuse des FARC prétend que l'équipe du président Alvaro Uribe voit en Ingrid une éventuelle "sérieuse concurrente" politique qu'il conviendrait d'éliminer.

    "Jusqu'où va la sincérité de Sarkozy?"

    "Nous ne devons pas oublier que la France est un pays capitaliste, que son président est de droite, qu'elle est membre de l'OTAN et que nous ne savons pas jusqu'où va la sincérité de Sarkozy. En outre, il faut rappeler que les pays ont des intérêts, mais non des amis" écrit ensuite ANNCOL. Selon cette agence, "les Etats-Unis et leurs laquais" devraient apprendre "qu'on ne peut pas fermer absolument tous les canaux de communication avec l'ennemi" pour ensuite "envoyer des avions qui attendent inutilement quelqu'un" [Ingrid Betancourt; ndlr].

    Jesus Santrich, commandant des FARC, et Rodrigo Granda, l'ex-"ministre des Affaires étrangères" de la guérilla libéré en juin 2007 par le président Uribe à la demande expresse de Nicolas Sarkozy, écrivaient déjà, le 19 mars dans les colonnes de la même ANNCOL, que l'expérience de la mort de Raul Reyes "nous donne raison quant à la nécessité d'exiger chaque fois plus de garanties pour des rencontres de n'importe quel type. Il n'y aura par exemple aucune rencontre entre le gouvernement et la guérilla sans l'existence d'une zone démilitarisée".

    "Que personne ne fasse l'innocent. Tous les captifs
    [des FARC] sont responsables de l'expansion de la guerre, qu'il s'agisse d'Ingrid [Betancourt] et d'autres et il faut dire qu'aucun d'eux n'est dans de pires conditions que Simon Trinidad et Sonia" [deux chefs des FARC extradés et condamnés aux Etats-Unis; ndlr] ajoutaient Santrich et Granda.

    Ce manque de sensibilité à l'égard de la Franco-Colombienne, considérée comme un rouage du système combattu par les FARC, et la méfiance de la guérilla découlant des circonstances de l'attaque mortelle contre Raul Reyes rendent donc improbable le succès de la mission humanitaire.

    Le diagnostic serait différent si Paris disposait d'informations sur un groupe de guérilleros disposés à trahir leurs chefs pour empocher les primes millionnaires promises par Bogota aux rebelles qui déserteraient en emmenant leurs otages vers la liberté et qui jouiraient de l'asile offert par la France. L'un des sept principaux commandants des FARC, Ivan Rios, avait été abattu en mars par le chef de sa garde personnelle, qui se présenta avec la main coupée de sa victime pour authentifier son droit à la récompense...

    Les révélations d'un prêtre relèvent peut-être de l'hypothèse de la dissidence ou de la trahison de guérilleros. "Les FARC cherchent à libérer Ingrid Betancourt, [à trouver] la manière de la livrer" affirmait dans le quotidien colombien El Tiempo du 31 mars le prêtre catholique Manuel Mancera. Il révélait avoir été contacté le 26 mars par la guérilla, sans préciser le niveau hiérarchique des ses interlocuteurs, et il croit que ce contact est lié à l'ouverture de démarches pour la libération d'Ingrid Betancourt. Coïncidence ou non, des prélats de l'Eglise colombienne étaient reçus à l'ambassade de France à Bogota le même 31 mars, veille de l'annonce par le président Sarkozy de l'envoi de la mission humanitaire.

    Titulaire de la paroisse de la localité de La Libertad, dans le département du Guaviare (450 km au sud-est de Bogota) que contrôlent partiellement les FARC, le père Mancera avait déjà été contacté par les rebelles avant qu'ils ne libèrent Clara Rojas, ex-directrice de campagne et colistière d'Ingrid Betancourt pour l'élection présidentielle de 2002. Les six otages colombiens, dont Clara Rojas, libérés unilatéralement par la guérilla depuis le mois de janvier dernier l'ont tous été dans le département du Guaviare.

    C'est aussi dans le Guaviare que divers témoins affirment avoir aperçu Ingrid Betancourt, en février et mars, lorsque des guérilleros l'auraient amenée dans divers dispensaires pour tenter d'enrayer l'hépatite B, la leishmaniose et le paludisme qui la mettraient au bord d'une issue fatale.

    (Source: LatinReporters.com)

  • Sarközy lance un appel solennel aux FARC

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    Sarközy le 1er avril
    Dans une déclaration télévisée diffusée mardi 1er avril depuis l'Elysée, Nicolas Sarközy a appelé les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) à libérer "immédiatement" Ingrid Betancourt, qui "est en danger de mort imminente", ainsi que les otages les plus affaiblis. S'adressant directement au chef de la guérilla, Manuel Marulanda, comme il l'avait fait lors d'un précédent message le 6 décembre, le chef de l'Etat exige cette libération et précise que la France n'attend qu'un signal pour lancer une mission humanitaire pour venir en aide aux otages.

     

     
    "J'attends de vous la marque d'humanité sans laquelle tout s'enlisera de nouveau", a lancé le président , qui a estimé que le leader des FARC a "maintenant un rendez-vous avec l'histoire". "Par cet acte déclencheur, vous répondrez à l'attente de la famille" de l'otage et "vous rendrez compréhensible votre discours", a-t-il ajouté.

     

    "UNE GRÈVE DE LA FAIM AU MILIEU DE LA JUNGLE, C'EST MORTEL"

    Après s'être entretenu avec des membres du comité de soutien de Mme Betancourt dans l'après-midi, M. Sarközy a confirmé que l'état de santé de l'otage est mauvais, comme l'avait déjà indiqué le gouvernement colombien. "Elle n'a plus la force de résister à une captivité interminable qui s'enfonce dans la tragédie", a-t-il affirmé dans ce message sous-titré en espagnol. Selon le président de son comité de soutien, Arnaud Mangiapan, elle a commencé une grève de la faim le 23 février.

    "Cela fait maintenant un mois. Une grève de la faim en milieu hospitalier, c'est déjà très dangereux. Au milieu de la jungle, c'est mortel", a-t-il déclaré. "Cela fait six ans que nous essayons d'obtenir sa libération. Maintenant ça se joue en jours, voire en semaines mais pas beaucoup plus."

    (le Monde 01.04.08)

  • Ingrid Betancourt sauvée par Sarközy?

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    Ingrid Betancourt en novembre 2007 dans la jungle colombienne
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    L'avion médicalisé (blanc) qui était positionné près de Cayenne...

    AFP. La France a annoncé dimanche 30 mars avoir mobilisé un avion médicalisé, semblant optimiste sur une future libération d'Ingrid Betancourt alors que les tractations s'accélèrent autour du sort de l'otage franco-colombienne, au plus mal selon plusieurs témoignages.

    Le Premier ministre François Fillon a affirmé que la France était prête à accueillir "des militants des Farc" pour accélérer le processus de libération de l'otage, aux mains de la guérilla colombienne des Farc depuis six ans.

    "On sent que progressivement toutes les conditions sont remplies pour cette libération", a ajouté M. Fillon, précisant que la France "redoublait d'efforts" en ce sens face à l'état de santé "de plus en plus difficile" de Mme Betancourt.

    "Pour autant nous n'en savons pas plus ce soir", a-t-il poursuivi.

    La présidence avait auparavant semé la confusion en annonçant dimanche midi avoir "pré-positionné" depuis vendredi un avion médicalisé en Guyane française, quasiment au moment où cet avion repartait. L'Elysée a par la suite expliqué qu'un autre Falcon 900 médicalisé, se tenait près à décoller "si les développements le justifiaient", mais basé en métropole...

    Le président Nicolas Sarközy "a donné l'ordre qu'un avion médicalisé se tienne prêt à tout moment pour emmener Ingrid Betancourt vers un centre hospitalier si elle est libérée", a dit l'Elysée.

    "On ne comprend pas bien ce qui se passe autour de cet avion mais pour nous ça ne change rien aux négociations en cours", a déclaré à l'AFP le vice-président de la fédération internationale de soutien à Ingrid Betancourt, Olivier Roubi, sans plus de précisions.

    "Pour l'instant, aucune information concrète ne laisse espérer une libération imminente. C'est pourquoi nous en appelons à la bienveillance, la sérénité et la discrétion indispensables à la bonne gestion de ce dossier", a aussi souligné le comité de soutien à Ingrid Betancourt.

    Paris, qui joue un rôle de médiateur clef aux côtés d'autres pays dans la crise des otages en Colombie, observe la plus grande discrétion. Néanmoins, selon des sources proches du dossier, les tractations s'accélèrent afin d'obtenir sa libération.

    Et ce d'autant plus que l'inquiétude sur le sort de l'ex-candidate à la présidentielle colombienne, 46 ans, qui souffre notamment d'une rechute d'hépatite B, a été relancée ces derniers jours par les déclarations alarmantes des autorités colombiennes sur son état de santé.

    Si l'essentiel se joue en coulisses, les initiatives publiques se sont multipliées ces dernières semaines, avec notamment la présentation à Paris d'un "plan" élaboré par un ex-otage colombien et les récentes propositions de Bogota d'élargir des guérilleros emprisonnés contre la libération de Mme Betancourt.

    Elle fait partie des 39 otages dits "politiques" que les Farc, en lutte contre les autorités colombiennes depuis 1964, proposent d'échanger contre 500 guérilleros emprisonnés.