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Il était recherché, traqué depuis le 23 août. Il aura donc fallu attendre le 20 octobre pour que Mouammar Kadhafi soit retrouvé à Syrte, ville dans laquelle il est né. Annoncé gravement touché aux jambes en premier lieu, il a ensuite succombé à ses blessures. La mort du Guide libyen met fin à 42 ans de règne. Faisant face à une insurrection sans précédent qui dure depuis plus de quatre mois, le colonel Kadhafi, 69 ans, plus ancien dirigeant arabe et africain, s'était toujours accroché au pouvoir, malgré la pression internationale et les bombardements de l'Otan.
Né, selon sa propre légende, sous une tente bédouine dans le désert de Syrte le 7 juin 1942, Mouammar Kadhafi, fils de berger de la tribu des Kadhadfa, reçoit une éducation religieuse rigoureuse avant d'entrer dans l'armée en 1965. Il a 27 ans quand il renverse le vieux roi Idriss le 1er septembre 1969, sans qu'une goutte de sang ne soit versée. En 1977, il proclame la « Jamahiriya » qu'il définit comme un « Etat des masses » qui gouvernent par le biais de comités populaires élus, et s'attribue le seul titre de Guide de la révolution. Son pouvoir reste intact.
Son style de vie, ses tenues traditionnelles, sa façon fantasque d'exercer le pouvoir sur cet immense et riche pays pétrolier peu peuplé, apparaissent incongrus et imprévisibles pour les Occidentaux, mais aussi pour les Arabes. En saharienne kaki, en uniforme militaire chamarré d'or ou en gandoura, la robe des Bédouins, Kadhafi aime recevoir sous la tente, à Syrte ou dans la cour de la caserne Bab al-Aziziya, à Tripoli. Séducteur, il apprécie la compagnie féminine. Entouré souvent par des femmes en tenue de soldat, ses « amazones », il se nourrit frugalement, notamment de lait de chamelle. Personnage théâtral, il se singularise par des actes et des propos qui ont amusé le monde, distribuant les affronts à ses pairs arabes ou émettant des théories très personnelles sur l'histoire et les hommes.
"Les élections, c'est une mascarade"
Lors d'un sommet arabe en 1988, on le voit la seule main droite gantée de blanc. Il explique qu'il veut ainsi éviter de serrer des « mains tachées de sang ». Au sommet suivant, il se trouve à côté de l'ex-roi saoudien Fahd. Fumant un gros cigare, il se tourne ostensiblement vers son voisin chaque fois qu'il exhale la fumée. Son Livre vert, instituant la « Jamahiriya », affirme que la démocratie ne peut être établie par les urnes. « Les élections, c'est une mascarade », dit-il. Dans les années 1990, Kadhafi, affaibli sur la scène internationale, déçu par ses partenaires arabes, se tourne vers le continent noir.
Elu à la tête de l'Union africaine début 2009, il donne le ton de sa présidence en demandant à ses pairs de l'appeler désormais « Roi des rois traditionnels d'Afrique ». Après une année chaotique où ses prises de position dissonantes brouillent l'image de l'institution, il cède la place au président du Malawi. Traité pendant des décennies de chef d'un Etat « terroriste », il décide de se réconcilier avec l'Occident. En 2003, à la surprise du monde entier, il annonce le démantèlement de ses programmes secrets d'armement. Il reconnaît ensuite la responsabilité de son pays dans les attentats contre un avion américain au-dessus de Lockerbie, en Ecosse (270 morts en 1988) et un avion français au Niger (170 morts en 1989), et verse des indemnisations aux familles des victimes.
Ouverture vers l'Occident
L'ex-paria s'ouvre enfin à l'Occident. Kadhafi reçoit les dirigeants occidentaux, tandis qu'à l'étranger on lui déroule le tapis rouge, comme à Paris puis à Rome, suscitant des polémiques. Fort de son pétrole, il réussit en 2008 à solder son passé avec l'Italie en obtenant des excuses et des dédommagements de Rome pour la période coloniale. Plus récemment, il fait plier la Suisse qui lui présente ses excuses, un an après l'arrestation d'un de ses fils, Hannibal, pour des violences sur ses domestiques.
Et il accueille triomphalement Abdelbasset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie, libéré pour raison de santé. Kadhafi a été confronté à une révolte contre son pouvoir le 15 février. La contestation s'est rapidement transformée en guerre civile et l'ex-leader avait pris la fuite après la chute de son QG à Tripoli en août. La fin de l'histoire s'achève en ce 20 octobre. Une page se tourne pour la Libye.
Actu France-Soir - 20/10/11
Commentaires
certains disent le contraire :
http://snippits-and-slappits.blogspot.com/2011/10/muammar-al-gaddafi-is-alive-and-is.html
Il semblerait bien qu’il a été tué ou blessé mortellement par un bombardement français.
Il parait que c'est la liesse en Libye.
Or, on ne voit que des attroupements d'au grand maximum une quinzaine de personnes, qui ressemblent à des soldats d'opérette.
C'est l'Otan qui a fait la guerre au moyen de drones.
@ Cat: comment pourrait-il y avoir de la liesse à Tripoli, cette belle ville entièrement détruite par l'OTAN, où l'on manque de tout, où les cadavres s'entassent dans les hôpitaux, et où règne la peur des bombardements au phosphore ? Il y avait de la liesse à Berlin en 1945? Non, et je crois que c'est à peu près la même chose à Tripoli, jadis ville riche et heureuse.
Le plus atroce, c'est la participation de la France à ces crimes, à ce chaos de fin du monde.
La Libye ne menaçait personne! Mais ON l'a démolie tout de même... BHL a bien joué son rôle. Sur son site La règle du jeu, il se réjouit en toute indécence! Il faut aller voir ce site sioniste. On y appprend beaucoup de choses...
Les américains et les français n'ont jamais liquidé Khadafi , alors qu'ils l'accusaient , et c'est peut-être vrai, d'avoir fait exploser en plein vol deux avions.
Et maintenant , ils ont détruit la Libye pour s'accaparer ses richesses !
Décidément le sionisme est une plaie qui transforme des peuples civilisés en bandits de grands chemins.
@ Abad: oui, Longuet le dit dans la vidéo. Les tirs français l'ont blessé grièvement, et les rebelles l'ont achevé d'une balle dans la tête, après l'avoir lynché mourant. Une horreur absolue.
La France est coupable de sa mort! Voilà la vérité!
Même Longuet est un peu gêné, dirait-on...
Attentats du mossad, peut-être? Ca n'a jamais été clair...
Quant aux infirmières bulgares qui se réjouissent grassement de la mort du "chien", je revois ce que je pensais à l'époque... Qui sont-elles, ces femmes?