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naufrage du "bugaled breitz"

  • C'était bien un sous-marin

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    Rémy Gloaguen (à Plozevet, Finistère): "On a écrit à deux reprises au président Nicolas Sarkozy pour lui demander une audience et on attend toujours une réponse. Des marins ont été tués et le naufrageur a pris la fuite.

    Après quatre ans d'enquête, la thèse d'un sous-marin qui se serait pris dans les câbles du chalutier est considérée comme l'hypothèse la plus sérieuse par les juges d'instruction de Quimper. Ce que les familles des victimes avaient envisagé dès l'accident.

    Depuis quatre ans, le naufrage du chalutier « Bugaled Breizh », le 15 janvier 2004 au sud du cap Lizard dans les eaux britanniques, reste toujours une énigme. Cinq marins y avaient perdu la vie. Pour les deux juges d'instruction de Quimper (Finistère), Richard Foltzer et Murielle Corre, c'est désormais un sous-marin qui figure au premier rang des suspects.



    « Finalement, l'étau se resserre »

    L'hypothèse « la plus sérieuse », ont-ils écrit dans une note rédigée en février dernier en prévision d'une réunion de coopération judiciaire européenne où ils ont insisté pour obtenir des renseignements précis de leurs homologues britanniques, allemands et néerlandais. Des bâtiments de guerre de ces trois pays auraient pu jouer un rôle dans ce drame puisque, au même moment, avaient lieu des manoeuvres de l'Otan et de la Royal Navy.

    « Les réponses de certains pays lors de l'enquête manquent parfois de précisions. Il fallait clarifier cette situation notamment auprès de la Royal Navy. Mais finalement l'étau se resserre », se félicite Me Christian Bergot, l'avocat des familles des victimes du chalutier. Toutes à l'unisson ont été d'emblée persuadées que ce naufrage « n'était en rien normal », selon le mot de Rémy Gloaguen, le frère du second mécanicien, disparu à bord du bateau de pêche. C'est la première fois que la justice envisage très clairement la piste d'une collision avec un submersible et ce nouvel élément réveille l'espoir chez les familles des disparus d'apprendre un jour la vérité. Ces conclusions provisoires des magistrats vont en effet à l'encontre du rapport du BEA-mer qui avait conclu à un naufrage par accrochage dans le sable.

    En quatre ans d'enquêtes, de multiples rebondissements ont surgi lors des investigations, semant souvent doutes et confusions. Cependant, cette nouvelle vision du dossier est modérée par la procureure de Quimper, Anne Kayanakis, plutôt circonspecte sur les affirmations des juges. « Il y a dans ce dossier des éléments très probants qui permettent aussi d'envisager l'accident de pêche », a-t-elle précisé.