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Poutine, "petit-fils spirituel de Staline"?

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 C'est du moins ce qu'affirme l'écrivain Vladimir Fédorovski qui s'inquiète des "dérives autoritaires" de Poutine.

On commémore le 70e anniversaire des « grandes purges staliniennes » de 1937. Vous avancez un nombre de victimes qui fait froid dans le dos...

Vladimir Fédorovski.
Alexandre Yakovlev (NDLR : l'idéologue de la perestroïka sous Gorbatchev) parlait lui-même de près d'un million de personnes exécutées d'une balle dans la tête. En août 1937, Staline met en chantier un véritable « génocide » en réprimant tous les « éléments antisoviétiques et socialement dangereux ». Il les fait éliminer physiquement ou les envoie au goulag. Staline, qui a signé de sa propre main l'ordre d'exécution d'au moins 40 000 personnes, a même envoyé au goulag des enfants de 12 ans, là où l'espérance moyenne de vie n'excédait pas trois ans...

Dans quel but ?

Il voulait ainsi anéantir toutes formes d'opposition au sein même du Parti comme dans l'ensemble du pays. Ce n'était pas un délire, mais une stratégie calculée. Staline ne fut pas l'inventeur du système concentrationnaire soviétique mis en place dès 1922 par Lénine et Trotski, mais il sera leur parfait exécuteur testamentaire. Comme il a régné sur l'URSS près de trente ans (NDLR : de 1924 à 1953), il reste comme l'un des plus grands assassins du XXe siècle. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : plus de 25 millions de victimes, selon Yakovlev. La famine organisée en Ukraine au cours de l'hiver 1933 a fait, à elle seule, 7 millions de morts.

Pourquoi Poutine se montre-t-il aussi discret à propos de cet anniversaire ?

« Celui qui ne regrette pas l'URSS n'a pas de coeur. Celui qui la regrette n'a pas d'intelligence », a dit un jour Poutine, qui réhabilite actuellement le passé soviétique, en établissant une continuité entre l'empire des Tsars, l'Union soviétique de Staline et la Russie d'aujourd'hui. « La Russie est une forteresse assiégée », disait Staline. Poutine, qui dit la même chose, est en quelque sorte son petit-fils spirituel, même si on n'est plus à l'époque de la terreur de 1937. Bien des éléments expliquent le silence des autorités russes sur une des pages les plus tragiques du XXe siècle. Savez-vous, par exemple, que le grand-père de Poutine fut le cuisinier de Lénine, puis de Staline ?

Poutine n'est pas au moins un adepte de la "repentance perpétuelle" comme nos gouvernants.

Photos:  1) Poutine en visite chez Soljenitsyne en 2007- 2) Poutine au cours d'une partie de pêche cet été en Russie -3) L'écrivain dissident russe, Alexandre Soljenitsyne, né le 11 décembre 1918, envoyé au goulag par Staline.

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