Marie Mennessier-Nodier, femme de lettres (1801-1893)
Sonnet d'Arvers
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire;
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle:
"Quelle est donc cette femme ?" et ne comprendra pas.
"Mes heures perdues"
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle:
"Quelle est donc cette femme ?" et ne comprendra pas.
"Mes heures perdues"
Félix Arvers, poète et dramaturge français, (Paris 1806-1850) est célèbre pour ce sonnet publié en 1833, inspiré, comme on le présume, par son amour secret pour Marie Nodier, la fille du poète et écrivain Charles Nodier.
Commentaires
Merci Gaëlle, pour ce très beau poème que je ne connaissais pas, ni son auteur d’ailleurs.
Merci, également, Gaëlle pour avoir pensé à ce sonnet un peu perdu dans l'oubli et tjrs aussi mystérieux.
La réponse de plusieurs femmes en pastichant ce sonnet est très intéressante aussi.
J’ai mis l’un de ces pastiches dans mon blog en remaniant mon poème en sonnet.
A bientôt, je l’espère!