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Toujours du vent pour les marins pêcheurs!

Nicolas Sarközy aurait-il parlé trop vite ? En promettant, mardi, aux marins pêcheurs du Guilvinec (Finistère) un mécanisme « durable qui intègre le coût du gazole dans le prix du poisson vendu à l'étal », le président de la République, a peut-être été un peu vite en besogne. Car pour l'instant, du côté de Bruxelles, c'est « niet » ! Jeudi soir, c'est une sévère mise en garde qu'a adressé à la France, la Commission européenne, cette dernière estimant que ce mécanisme de compensation pouvait s'apparenter à une aide d'Etat illégale du point de vue communautaire. En clair, pas de subventions déguisées !

Hier, dans l'entourage de Michel Barnier, le ministre de la Pêche, on s'efforçait de calmer le jeu : « Nous allons transmettre dans les prochains jours à Bruxelles les différentes solutions envisagées. Et bien évidemment, nous veillerons à ce qu'elles soient euro-compatibles. » Il n'empêche, ce coup de semonce tombe mal pour le gouvernement. Chez les marins pêcheurs, il a fait l'effet d'une bombe. Hier, le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) s'est alarmé de la « volte-face de la Commission européenne ». C'est que les marins pêcheurs craignent de se retrouver à la case départ.

Ce mécanisme de compensation constitue en effet la principale mesure du plan d'aide proposé par le chef de l'Etat aux marins pêcheurs. Pour les aider à surmonter la flambée du prix du gazole, Nicolas Sarközy leur a promis deux mesures. D'abord, l'exonération pendant six mois de charges sociales (à la fois patronales et salariales). Histoire de retrouver un peu d'oxygène. Le temps aussi de mettre en oeuvre ce fameux dispositif. Son objectif : compenser le surcoût du gazole au-delà de 30 centimes d'euros le litre. A partir de ce seuil, les marins pêcheurs (qui payent actuellement 50 centimes d'euros le litre), perdent en effet de l'argent quand ils partent en mer.


Mais reste à convaincre Bruxelles. Pas gagné, car l'exécutif européen a déjà eu maille à partir avec la France. Justement, sur le même dossier du gazole et des marins pêcheurs. Les difficultés des marins pêcheurs liées au pétrole ne sont pas nouvelles. Déjà en 2004, le gouvernement français avait mis en place un fonds de prévention des aléas pêche (FPAP). Il permettait aux professionnels de payer le carburant moins cher, et était abondé par une avance de l'Etat. Déjà Bruxelles avait tempêté pour cause « d'aide d'Etat illégale ». Résultat, ce fonds avait été supprimé le 1e r janvier 2007.

« Un antécédent fâcheux », reconnaît-on dans l'entourage de Michel Barnier où l'on s'efforçait, hier, de se sortir de l'imbroglio. A l'étude, deux scénarios : le premier, évoqué par Nicolas Sarközy, consisterait à répercuter le surcoût du gazole directement sur le prix de vente du poisson. Pas terrible pour le pouvoir d'achat. Le second consisterait à rétrocéder aux marins pêcheurs une partie de la TVA (5,5 %) perçue sur la vente de poisson. « Une mesure de compensation sera bien soumise au Parlement avant la fin de l'année », insiste-t-on au ministère de la Pêche.

En attendant, les marins pêcheurs, eux, sont de nouveau sur le qui-vive. Les promesses n'ont pas tenu deux jours...

(Source: Le Parisien 10.11.07)

Depuis des années, on aide la pêche française à mourir... après avoir cassé de nombreux chalutiers sur ordre de Bruxelles. On comprend la colère des marins pêcheurs du Guilvinec, et sur toutes les côtes de France.

Commentaires

  • Les marins n'ont pas encore compris que ce n'est pas Sarko ou Barnier qui décide mais bruxelles.

  • Bruxelles, avec la complicité des gouvernements français, a commencé par la destruction d’une grande partie de nos industries, dont la métallurgie, et bientôt le nucléaire. Puis ce fut le tour de l’agriculture : ce que l’on trouve sur les marchés provient pour la moitié de l’étranger et en grand surface c’est pratiquement les trois-quart, alors que l’agriculture française a toujours satifait tous les besoins du pays, et que seuls venaient de l’étranger des produits spéciaux ou exotiques. Et maintenant petit à petit c’est la pêche que l’on veut faire disparaître, en attendant la viticulture. C’est le triomphe de la politique du « diviser pour régner ». Quand donc comprendront-ils qu’ils doivent tous s’unir pour leur résister ? Mais peut-être faudrait-il d’abord qu’ils se débarrassent de leurs syndicats qui les trahissent, car ils sont au service des multinationales et non à celui des agriculteurs.

  • Très juste, abad! merci.

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