Pris à partie par un groupe de jeunes qui pensaient qu'on les photographiait, Jean-Claude Irvoas a été battu à mort en plein jour à Epinay-sur-Seine, en octobre 2005. Les quatre auteurs présumés de l'agression comparaissent à partir d'aujourd'hui.
Il y a deux ans, le 27 octobre 2005, Jean-Claude Irvoas est mort d'avoir photographié l'endroit où il n'aurait pas dû se trouver, d'avoir peut-être vu ce qu'il ne devait pas voir, dans le quartier d'Orgemont, qualifié par certains habitants de « supermarché de la drogue ». C'était à Epinay-sur-Seine, un jour où se sont télescopées deux tragédies qui allaient mettre les banlieues en ébullition durant plusieurs semaines : le passage à tabac mortel de ce consultant d'une société d'éclairage public, puis, quelques heures plus tard, la mort de deux adolescents dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). (Les deux événements ne sont pas comparables au regard de la loi: le premier est un assassinat, le second un accident!)
Ce 27 octobre 2005 reste une plaie difficile à cicatriser pour les habitants.
Elle ne se refermera jamais pour la femme et la jeune fille qui feront face, à partir d'aujourd'hui, aux agresseurs d'un mari et d'un père. Jusqu'à vendredi, quatre personnes âgées de 21 à 25 ans sont jugées devant la cour d'assises de Bobigny : Benoît Kusonika, Samba Diallo et Icheme Brighet comparaissent pour « vol suivi ou accompagné de violences ayant entraîné la mort », ainsi que Sébastien Beliny pour « complicité ». Tous risquent trente ans de réclusion criminelle.
Il était environ 15 h 30, ce jeudi 27 octobre 2005. Groupés, un peu en retrait dans un recoin de la rue de Marseille, ils étaient en pleine « transaction » de cannabis lorsqu'ils ont aperçu ce quinquagénaire, arrivé en voiture avec sa fille et son épouse, se planter dans la rue et sortir son appareil numérique. Jean-Claude Irvoas venait là, sans méfiance, photographier les réverbères fraîchement posés par une société cliente, en vue du nouveau catalogue. Il fallait ne pas connaître Orgemont et son marché parallèle pour oser photographier son quotidien faussement anodin... Jean-Claude Irvoas dérangeait sans le savoir, il l'a payé d'invectives puis de coups, n'a pas survécu à l'empoignade des trois jeunes qui lui sont littéralement tombés dessus, sous le regard du quatrième. Il est mort surtout du très violent coup de poing assené, en plein thorax, par « un jeune avec des tresses », que décriront les tout premiers témoignages et la bande vidéo d'une caméra de la police municipale. A 15 h 15, la caméra tournait. Ses images ont largement aidé les débuts de l'enquête de la brigade criminelle de Paris. (Mais un policier municipal, au moins un, regardait-il l'écran durant ce lynchage?)
Après l'arrestation, dès le lendemain, de deux premiers suspects - Samba Diallo et Sébastien Beliny - les enquêteurs mettront très vite un nom sur l'auteur du coup, a priori unique mais assez fort pour plonger Jean-Claude Irvoas dans un coma irréversible. Ce nom, c'est celui de Benoît Kusonika, dont le visage et l'avis de recherches sont restés placardés dans tous les commissariats de France durant plus de dix jours. Jusqu'à ce qu'il se rende, dans un commissariat de Limoges, sa ville d'origine où il s'était enfui.
Ses aveux ont précisé le scénario et confirmé le récit de la fille d'Irvoas, formelle dans la description du principal agresseur de son père. Plus tard enfin, c'est une trace ADN, relevée sur une canette de soda jetée dans une poubelle de la rue, qui mènera au quatrième acteur de l'agression meurtrière. C'est l'ADN d'Icheme Brighet , arrêté en janvier 2006, plus de deux mois après les faits.
Des quatre jeunes, Benoît Kusonika est-il le plus violent et le plus impliqué ? Exonérant ses complices, il a d'emblée affirmé avoir été le seul à frapper le consultant. Assurant aussi n'avoir infligé qu'un seul coup. Les médecins légistes ont pourtant relevé tant de lésions, tant d'hématomes sur les bras, le torse et le visage de Jean-Claude Irvoas que cette version risque fort d'être battue en brèche au cours du procès qui s'ouvre ce matin.
Commentaires
Il est chaudement recommandé de se déplacer partout muni d'un bon couteau Bowie ou tournevis taillé en pointe ou une chaîne,si l'on part du principe qu'il vaut mieux être vivant et dans l'illégalité que mort en ayant respecté la loi (liberticide par essence ).
En plus,équipé de la sorte et avec un minimum de sang- froid,on peut se sortir de situations très difficiles.
Heureux texans qui peuvent arborer et posséder des armes de tous types!
Qu'attend-on pour signer une pétition en faveur de ces 4 victimes de... de... victimes quoi ! hein ?