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Des contrats fabuleux... pour Pékin !

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Avec environ 20 milliards d'euros de contrats pour sa première visite officielle en Chine, Nicolas Sarkozy aura fait deux fois plus fort que Jacques Chirac, dont le dernier passage à Pékin à l'automne 2006 s'était soldé par 11 milliards de contrats. Si Alcatel, Alstom ou CMA-CGM ne repartiront pas les mains vides, les deux principaux bénéficiaires, Airbus et Areva, n'auront toutefois emporté la mise qu'au prix de lourdes contreparties. Dans le cas d'Areva, sa présidente Anne Lauvergeon aura mené trois ans de négociations acharnées pour signer « le plus grand contrat de l'histoire du nucléaire civil ».

Les Chinois ont certes mis 8 milliards d'euros sur la table mais ils s'offrent pour ce prix deux réacteurs de troisième génération EPR, la livraison du combustible nécessaire jusqu'en 2026 et, surtout, le transfert à une société franco-chinoise de la technologie de l'EPR. Enfin, le groupe s'est engagé à vendre à Pékin un tiers de la production d'uranium de sa filiale canadienne UraMin et à participer à la construction d'une usine de retraitement des déchets nucléaires.

Du côté d'Airbus, une commande géante de cent dix A-320 et cinquante A-330 pour une facture globale de 17,4 milliards d'euros - au prix catalogue, sachant que les remises peuvent être très importantes - a bien été passée. Mais, grosse déception, la Chine a boudé le superjumbo A-380 et le dernier-né d'Airbus, l'A-350. Une partie des A-320 seront de plus assemblés à partir de 2008 à l'usine de Tianjin, en cours de construction au nord de Pékin. A l'occasion d'une précédente commande, Airbus avait en effet promis d'implanter en Chine sa seule chaîne d'assemblage hors d'Europe.

Une contrepartie assimilable pour beaucoup à un marché de dupes. « Je ne vois pas pour quels motifs, demain, on empêcherait les clients d'acheter en Chine si les avions qu'on y assemble sont moins chers », s'était ainsi interrogé fin 2006 l'ancien ministre de l'Economie Jean Arthuis. Et - coïncidence - les déclarations alarmistes hier du patron d'EADS, Louis Gallois, présent au côté de Nicolas Sarkozy à Pékin, sur la « menace » que constitue un euro fort pour la survie à terme d'Airbus, a réveillé les craintes des syndicats sur une possible délocalisation dans les pays de la zone dollar comme... la Chine.

Commentaires

  • Chère Gaëlle,
    vous avez parfaitement raison : ces contrats sont des marchés de dupes, de la poudre aux yeux pour ces gogos de Français qui gobent tout ce qu’on leur raconte !
    D’abord, il faudrait savoir ce que recouvre exactement ces « accords ».
    En réalité ce sont les industriels eux-mêmes, c’est à dire les contribuables français, qui paient les Chinois en leur construisant des usines, formant leurs ingénieurs et leurs ouvriers, et en leur passant tout leur savoir-faire ; si bien qu’il y a fort à parier que dans quelques années, c’est AREVA, EADS et AIRBUS qui fermeront leurs usines, comme cela s’est produit avec ALCATEL. Cette société a fermé sa division de téléphonie mobile après avoir investi en Chine : leur usine chinoise, y compris la marque de téléphones ALCATEL, a été reprise par les Chinois et Alcatel ne fait plus de téléphones mobiles. C’est ce qui attend maintenant AIRBUS si ce « fabuleux contrat » se confirme !
    Ce genre d’accord, c’est une forme de trahison de la nation !
    Et vous avez vu comme ces idiots applaudissent ?

  • Cher abad, votre commentaire est extrêmement intéressant et je recommande à tous de le lire attentivement.

    Merci!

  • On avait dit la même chose au sujet de la technologie TGV vendue aux Coréens. Aujourd'hui ils sont incapables de construire les voies ferrées capables d'en exploiter les possibilités, faute d'avoir souscrit à ce contrat. La France continue de former les conducteurs Coréens et Chinois.

    Si fabriquer les mobiles en Chine les rend compétitif mondialement il n'y a pas à hésiter, Siemens et IBM ont déjà lâche le morceau, se réservant les productions exclusives à plus grande valeur ajoutée.

  • le type même d'accords que l'on ne devrait jamais signer avec des pays comme la Chine ou l'Inde.

  • @Paul-Emic: encore une fois, je ne peux qu'approuver.

    Amicalement

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