Après s'être acheté Sarkozy, Kadhafi se paie Le Figaro
En visite en France, Kadhafi use de son pouvoir d'achat sur le Président comme sur Le Figaro, où il a publié une publicité pour son site. Bon commerçant, le quotidien lui réserve un traitement de faveur.
Après avoir appris que cinq jours de location de Nicolas Sarközy coûtaient 10 milliards d'euros, Mouammar Kadhafi a prouvé ce mercredi que celle du Figaro pour une journée revenait à 40 000 euros. Il s'agit environ du prix net de l'espace publicitaire que le « Colonel » s'est payé en page 10 du quotidien (63 000€ brut), suivant les tarifs de sa régie publicitaire, Publiprint. Renseignement pris, aucun des trois principaux quotidiens généralistes (Libération, Le Monde et Le Parisien/Aujourd'hui en France) ne se sont vus proposer l'encart contenant le « Message d'Al-Gathafi », en fait une simple présentation du site du dirigeant libyen assorti d'un extrait de discours.
En bas à gauche de la page 10 du Figaro du 12 décembre 2007.
Libye, pays de Cocagne
Dans toutes les régies publicitaires, y compris celle du Figaro, on assure que « les pubs à caractère politique ou polémique sont systématiquement soumises à la rédaction pour validation. » Une responsable du Parisien note même que « les annonces politiques sont presque automatiquement refusées : le journal ne veut pas prendre parti. » Le Figaro a pour sa part pris la voie d'un engagement qu'il assume jusque dans ses pages Débats, où une tribune de Calixhe Beyala dénonce « l'anathème » français sur Kadhafi. Elle y vante un pays de Cocagne où chacun se voit offrir un appartement tout équipé dès 25 ans et où les femmes bénéficient d'un traitement remarquable pour un pays musulman. Tout bien réfléchi, la dernière information n'a rien de nouveau : le « Colonel » aime tant les femmes qu'il en a fait commander 200 dès sa descente d'avion à Orly !
La fabuleuse disparition de l'opposition
Selon Publiprint, l'annonceur, en l'occurrence l'ambassade de Libye, s'est manifesté la semaine dernière et ne souhaitait promouvoir que le site Internet du chef d'Etat. Curieuse coïncidence : depuis samedi, le traitement de la visite de Kadhafi dans Le Figaro a été d'une confondante bienveillance. Mardi 11 décembre, point de « Malaise » comme dans Le Parisien, et pas d'alarmisme quant au « Silence », comme dans Libération. Non, Le Figaro, lui, ne gâche pas la fête : les critiques des Bayrou, Royal, et autre opposant bruyant, sont condensés en trois petites colonnes en pied de page. Des choix éditoriaux francs qui attisent l'inquiétude de certains journalistes de la rédaction, déjà soucieux de l'arrivée d'Etienne Mougeotte à la direction. Selon le service publicité, c'est précisément au nouveau patron du journal qu'a été soumise la demande d'autorisation pour l'annonce concernant le site Internet du « Colonel ». Au moment où nous écrivions ces lignes, ni lui, ni le directeur adjoint Jean-Michel Salvator, n'était disponible pour répondre à nos questions.
Dans toutes les régies publicitaires, y compris celle du Figaro, on assure que « les pubs à caractère politique ou polémique sont systématiquement soumises à la rédaction pour validation. » Une responsable du Parisien note même que « les annonces politiques sont presque automatiquement refusées : le journal ne veut pas prendre parti. » Le Figaro a pour sa part pris la voie d'un engagement qu'il assume jusque dans ses pages Débats, où une tribune de Calixhe Beyala dénonce « l'anathème » français sur Kadhafi. Elle y vante un pays de Cocagne où chacun se voit offrir un appartement tout équipé dès 25 ans et où les femmes bénéficient d'un traitement remarquable pour un pays musulman. Tout bien réfléchi, la dernière information n'a rien de nouveau : le « Colonel » aime tant les femmes qu'il en a fait commander 200 dès sa descente d'avion à Orly !
La fabuleuse disparition de l'opposition
Selon Publiprint, l'annonceur, en l'occurrence l'ambassade de Libye, s'est manifesté la semaine dernière et ne souhaitait promouvoir que le site Internet du chef d'Etat. Curieuse coïncidence : depuis samedi, le traitement de la visite de Kadhafi dans Le Figaro a été d'une confondante bienveillance. Mardi 11 décembre, point de « Malaise » comme dans Le Parisien, et pas d'alarmisme quant au « Silence », comme dans Libération. Non, Le Figaro, lui, ne gâche pas la fête : les critiques des Bayrou, Royal, et autre opposant bruyant, sont condensés en trois petites colonnes en pied de page. Des choix éditoriaux francs qui attisent l'inquiétude de certains journalistes de la rédaction, déjà soucieux de l'arrivée d'Etienne Mougeotte à la direction. Selon le service publicité, c'est précisément au nouveau patron du journal qu'a été soumise la demande d'autorisation pour l'annonce concernant le site Internet du « Colonel ». Au moment où nous écrivions ces lignes, ni lui, ni le directeur adjoint Jean-Michel Salvator, n'était disponible pour répondre à nos questions.
(Source: Marianne2)
A quand Le FIGARO
-FATMA ?
Nous pensons aux familles des victimes des attentats terroristes, aux opposants politiques pendus haut et court, et à ces malheureuses infirmières bulgares emprisonnées et torturées pendant 8 ans dans ce pays de Cocagne... Libérées mais toujours coupables pour la Justice libyenne!
Commentaires
Bien trouvé le titre, Gaëlle.
Au figaro, on sait que l’argent n’a pas d’odeur. Et comme « l’immonde » et bien d’autres, c’est ce genre de journal qu’on lit d’un derrière distrait…