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Chère interview...

Une peine de cinq mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 euros ont été requises vendredi contre Jean-Marie Le Pen, absent de ce procès devant le tribunal correctionnel de Paris où étaient examinés ses propos sur l'Occupation allemande qu'il avait jugée "pas particulièrement inhumaine".

Poursuivi pour complicité "d'apologie de crimes de guerre" et "de contestation de crime contre l'Humanité", le président du Front national (FN) avait tenu les propos incriminés en janvier 2005 dans le journal Rivarol.

Sont également poursuivis le journaliste qui l'avait interviewé, Jérôme Bourbon, et la directrice de publication de l'hebdomadaire d'extrême droite, Marie-Luce Wacquez.

En premier lieu, plusieurs associations, ainsi que la commune de Villeneuve-d'Ascq (Nord), reprochent à M. Le Pen d'avoir présenté une version choquante du massacre d'Ascq, perpétré dans la nuit du 1er au 2 avril 1944.

Dans Rivarol, le leader politique racontait qu'"un lieutenant allemand, fou de douleur que son train de permissionnaires ait déraillé dans un attentat, causant ainsi la mort de ses jeunes soldats, voulait fusiller tout le village: il avait d'ailleurs déjà tué plusieurs civils. Et c'est la Gestapo de Lille, avertie par la SNCF, qui arriva aussitôt pour arrêter le massacre".

Partie civile au procès, le maire socialiste de Villeneuve-d'Ascq, Jean-Michel Stievenard, a rappelé à la barre que la réalité avait été bien différente. Sa version est la suivante:

"Un petit groupe de résistants avait bien saboté un aiguillage, faisant dérailler deux wagons, mais il n'y avait eu aucun blessé. Quant au lieutenant allemand, il avait fait rafler les hommes du village d'Ascq et en avait fait fusiller 86, avant que la gendarmerie allemande, et non la Gestapo, n'interrompe le massacre".

"Ces propos sont pour nous une nouvelle manière de rayer Ascq de la carte de France", a fait valoir M. Stievenard.

La procureure de la République, Anne de Fontette, a déploré, elle, que Jean-Marie Le Pen ait transformée la Gestapo, jugée criminelle par le tribunal de Nuremberg, en "une autorité protectrice". Il est à craindre, a-t-elle dit, que "certains esprits peu enclins à la critique" ne voient ensuite dans la Gestapo "des Soldats de la Paix" ou encore "les Casques bleus des années 40". !!!

Pour ce qui est de la "contestation de crime contre l'humanité", M. Le Pen est poursuivi notamment pour un passage où il déclare: "En France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés."

Vendredi, la directrice de Rivarol a déclaré ne pas avoir "été choquée par de tels propos". "Si l'on exclut la déportation", l'Occupation en France "a été tout de même modérée par rapport à ce qui s'est passé en Belgique et aux Pays-Bas", a affirmé Mme Wacquez. (La France était alors sous le régime de Vichy... pour rappel)

Partie civile au procès, Serge Klarsfeld, le fondateur de l'association des Fils et filles des déportés juifs de France (FFDJF), a dénoncé "une dénaturation complète de la réalité historique", voyant en M. Le Pen "un multirécidiviste". Celui-ci a notamment déjà été condamné pour avoir vu dans les chambres à gaz "un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale".

Une bonne partie de la défense de Me Wallerand de Saint-Just, l'avocat de M. Le Pen, a consisté à présenter les propos poursuivis comme "une conversation à bâtons rompus", que Rivarol n'aurait pas dû publier. Par conséquent, son client ne peut être poursuivi.

Pour Mme de Fontette, "cette ficelle est un peu grosse". Quelques heures plus tôt, le journaliste avait confirmé que les propos faisaient bien partie de l'interview.

La 17e chambre rendra son jugement le 8 février.

Commentaires

  • Merci Gaëlle pour cette information. Sur les « grands médiats » aujourd’hui il a été dit que Le Pen avait été condamné, présentant cette réquisition comme une condamnation. Qui sont les menteurs ? Mais qui traîne-t-on devant les tribunaux ? Nous sommes en démocratie…

  • Cher abad, on dit menteur comme un avocat mais on ne dit pas menteur comme un breton. Mais sachant ce que je sais, je n'aurais pas publié cette interview.En 2005! - A quoi bon?
    Arno Klasfeld... C'est son fonds de commerce, que voulez-vous!

    Que cette époque est triste!

    Le Pen multirécidiviste...


    Amitiés! - pour nous détendre, la neige, un peu d'Hyperborée, la délicatesse des flocons...

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