Trois iTaser
Après le Taser, ce pistolet à impulsion électrique, voici venu l'iTaser. Dévoilé lors du Consumer Electronic Show de Las Vegas, l'appareil est doté d'un nouvel accessoire: un lecteur MP3 de 1Go intégré dans le holster. En France, Olivier Besancenot est parti en guerre contre cette arme, l'accusant d'être responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes outre-Atlantique.
Il est de couleur rose, ou léopard, et permet d'écouter n'importe quel morceau de musique. Mais, attention, ce faux MP3 aux allures de rasoir électrique est aussi capable d'envoyer une décharge de 15 000 volts aux personnes mal intentionnées ! Si les Français ne connaissent pas encore l'iTaser, les visiteurs du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas ont découvert cette semaine cette arme d'autodéfense dernier cri destinée aux Américaines. Grâce à un simple bouton, elles peuvent tirer deux dards électrifiés sur leur agresseur qui s'effondre, victime d'une "incapacité neuromusculaire" de quelques secondes.
Dans un pays où la détention d'armes à feu est inscrite dans la Constitution, l'iTaser est la version branchée du Taser C2, déjà vanté par certaines stars, dont Angelina Jolie, et que certaines femmes achètent lors de réunions à la mode Tupperware...
Impensable chez nous? Et pourtant, baptisée Stoper C2, cette arme, déclinaison grand public du Taser, est discrètement vendue 499 euros, sur commande, en France. "Il est joint un DVD de formation et un numéro de code attribué au seul propriétaire, qui doit montrer patte blanche", précise prudemment Taser France. Si la société garde profil bas dans l'Hexagone, c'est que sa technologie y subit un feu de plus en plus nourri de critiques. Depuis un an, Olivier Besancenot est parti en guerre contre le modèle X26 professionnel, un pistolet à impulsions électriques (PIE) qui délivre des décharges de 50 000 volts et qui équipe 4 000 policiers et gendarmes depuis 2006. Accusé de "diffamation" par Taser France, le porte-parole de la LCR est convoqué demain, devant le tribunal de grande instance de Paris.
Pour le leader d'extrême gauche, cette arme dite non létale serait liée à la mort de plusieurs dizaines de personnes aux Etats-Unis. Avec Noël Mamère, député des Verts, il a appelé, le 14 décembre, à un "moratoire" sur l'utilisation du Taser et à la réalisation d'études indépendantes. Amnesty International a dénombré 291 cas de personnes décédées aux Etats-Unis et au Canada, entre juin 2001 et septembre 2007, après avoir été "électrifiées". L'ONG admet que la plupart étaient des personnes vulnérables, sujettes à des troubles de santé ou sous l'emprise de stupéfiants. Selon elle, les médecins légistes américains auraient tout de même conclu à la responsabilité directe du Taser dans vingt décès.
Cette accusation étonne le docteur Gérald Kierzek, du service des urgences médico-judiciaires de l'Hôtel-Dieu à Paris, qui a examiné une vingtaine de Français "tasés" et épluché la littérature médicale anglo-saxonne pour son étude publiée en septembre. "En général, les personnes décèdent de complications entraînées par leur état d'hyperexcitation, et non à cause du Taser", affirme ce spécialiste qui précise ne pas être payé par le fabricant américain. Ce dernier met en avant d'autres études, favorables, de cardiologues anglo-saxons. "Nous avons gagné les trente procès intentés aux Etats-Unis", assure-t-on chez Taser.
Mais la vidéo montrant un immigrant polonais décédé le 14 octobre à l'aéroport de Vancouver (Canada), après avoir été touché par les deux dards électrifiés, a fait des ravages dans l'opinion publique. Critiquée pour l'emploi excessif de cette arme, la police canadienne vient d'ailleurs de restreindre son usage aux situations "où le sujet manifeste un comportement agressif, ou résiste activement".
"Le problème, c'est la tentation de recourir trop facilement au Taser, au lieu d'utiliser d'autres moyens de coercition moins dangereux", estime Me Antoine Comte, l'avocat d'Olivier Besancenot. Les policiers et les gendarmes bénéficient de deux jours de formation, répond le ministère de l'Intérieur, qui attend la livraison de 3 000 PIE supplémentaires. En 2007, la gendarmerie l'a utilisé à 155 reprises et estime que l'usage d'une arme à feu a ainsi été évité dans 26 cas.
Muni, pour certains modèles, d'une caméra permettant d'enregistrer une scène d'affrontement, le Taser X26, dont le coût oscille entre 1.500 et 2.000 euros, n'a fait pour l'instant l'objet d'aucun recours en justice. La Place Beauvau ne voit donc aucune raison de changer sa doctrine. Mieux, elle envisage d'autoriser les polices municipales à s'en équiper en 2008. Une belle cible de 17.000 agents, que Taser France compte bien ne pas rater. L'arme semble enfin intéresser l'administration pénitentiaire: celle-ci, contre l'avis du comité pour la prévention de la torture du Conseil de l'Europe, teste discrètement une centaine de Taser confiés aux surveillants des équipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris).
Impensable chez nous? Et pourtant, baptisée Stoper C2, cette arme, déclinaison grand public du Taser, est discrètement vendue 499 euros, sur commande, en France. "Il est joint un DVD de formation et un numéro de code attribué au seul propriétaire, qui doit montrer patte blanche", précise prudemment Taser France. Si la société garde profil bas dans l'Hexagone, c'est que sa technologie y subit un feu de plus en plus nourri de critiques. Depuis un an, Olivier Besancenot est parti en guerre contre le modèle X26 professionnel, un pistolet à impulsions électriques (PIE) qui délivre des décharges de 50 000 volts et qui équipe 4 000 policiers et gendarmes depuis 2006. Accusé de "diffamation" par Taser France, le porte-parole de la LCR est convoqué demain, devant le tribunal de grande instance de Paris.
Pour le leader d'extrême gauche, cette arme dite non létale serait liée à la mort de plusieurs dizaines de personnes aux Etats-Unis. Avec Noël Mamère, député des Verts, il a appelé, le 14 décembre, à un "moratoire" sur l'utilisation du Taser et à la réalisation d'études indépendantes. Amnesty International a dénombré 291 cas de personnes décédées aux Etats-Unis et au Canada, entre juin 2001 et septembre 2007, après avoir été "électrifiées". L'ONG admet que la plupart étaient des personnes vulnérables, sujettes à des troubles de santé ou sous l'emprise de stupéfiants. Selon elle, les médecins légistes américains auraient tout de même conclu à la responsabilité directe du Taser dans vingt décès.
Cette accusation étonne le docteur Gérald Kierzek, du service des urgences médico-judiciaires de l'Hôtel-Dieu à Paris, qui a examiné une vingtaine de Français "tasés" et épluché la littérature médicale anglo-saxonne pour son étude publiée en septembre. "En général, les personnes décèdent de complications entraînées par leur état d'hyperexcitation, et non à cause du Taser", affirme ce spécialiste qui précise ne pas être payé par le fabricant américain. Ce dernier met en avant d'autres études, favorables, de cardiologues anglo-saxons. "Nous avons gagné les trente procès intentés aux Etats-Unis", assure-t-on chez Taser.
Mais la vidéo montrant un immigrant polonais décédé le 14 octobre à l'aéroport de Vancouver (Canada), après avoir été touché par les deux dards électrifiés, a fait des ravages dans l'opinion publique. Critiquée pour l'emploi excessif de cette arme, la police canadienne vient d'ailleurs de restreindre son usage aux situations "où le sujet manifeste un comportement agressif, ou résiste activement".
"Le problème, c'est la tentation de recourir trop facilement au Taser, au lieu d'utiliser d'autres moyens de coercition moins dangereux", estime Me Antoine Comte, l'avocat d'Olivier Besancenot. Les policiers et les gendarmes bénéficient de deux jours de formation, répond le ministère de l'Intérieur, qui attend la livraison de 3 000 PIE supplémentaires. En 2007, la gendarmerie l'a utilisé à 155 reprises et estime que l'usage d'une arme à feu a ainsi été évité dans 26 cas.
Muni, pour certains modèles, d'une caméra permettant d'enregistrer une scène d'affrontement, le Taser X26, dont le coût oscille entre 1.500 et 2.000 euros, n'a fait pour l'instant l'objet d'aucun recours en justice. La Place Beauvau ne voit donc aucune raison de changer sa doctrine. Mieux, elle envisage d'autoriser les polices municipales à s'en équiper en 2008. Une belle cible de 17.000 agents, que Taser France compte bien ne pas rater. L'arme semble enfin intéresser l'administration pénitentiaire: celle-ci, contre l'avis du comité pour la prévention de la torture du Conseil de l'Europe, teste discrètement une centaine de Taser confiés aux surveillants des équipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris).
(JDD)
Commentaires
Comme d’habitude, les gauchistes, les verts et plus généralement les mondialistes s’insurgent contre les armes d’auto-défense. Par contre ils ne s’élèvent jamais contre les armes des agresseurs que ce soit les jeunes des quartiers ou les voyous de banlieues.