Kévani Wansale, 20 ans, poursuivi pour tentative d'assassinat au couteau sur sa professeur d'un lycée professionnel d'Etampes, est revenu hier sur les faits. Devant sa victime, il a reconnu « avoir fait beaucoup de mal ».
A-T-IL PRÉMÉDITÉ son acte ? Pour la cour d'assises de l'Essonne, l'essentiel des débats tourne autour de cette question. Le procès de Kévani Wansale s'est ouvert hier à Evry et devrait se prolonger jusqu'à samedi matin. Ce jeune homme de 20 ans, qui comparaît en tant que détenu et qui risque la réclusion criminelle à perpétuité, est poursuivi pour tentative d'assassinat.
Il est accusé d'avoir porté plusieurs coups de couteau à l'encontre de Karen Montet-Toutain, sa professeur d'arts appliqués, alors âgée de 27 ans, en pleine salle de cours au lycée professionnel Louis-Blériot d'Etampes, le 16 décembre 2005.
« préméditation?»
De fines lunettes posées sur son nez qui lui donnent l'air d'un étudiant sérieux, Kévani Wansale sort du box, à la demande du président, et s'avance à la barre. D'une voix hésitante, il revient sur les faits. « La veille, ma mère m'a reproché mon comportement de voyou après un entretien avec Mme Montet-Toutain, qui lui a appris que j'avais été exclu une semaine avant. Elle a menacé de me mettre à la porte. J'étais en plein désarroi, j'ai pris un couteau dans la cuisine et j'ai ruminé tous mes soucis dans ma chambre. Je savais qu'il allait se passer quelque chose le lendemain. »
Une façon d'admettre la préméditation ? Pas directement. « Tout était confus dans ma tête, poursuit l'accusé. Il y avait un cumul de soucis, il fallait que ça explose. Mais ça ne m'a jamais traversé l'esprit d'ôter la vie à quelqu'un, hormis la mienne. Je reconnais que tous les coups que j'ai portés étaient volontaires. » Une version qui évolue par rapport celle donnée au moment de l'enquête, puisqu'il affirmait alors que les derniers coups de couteau avaient été donnés dans la confusion. « Depuis que je suis en prison, j'ai entrepris une thérapie pour comprendre mon geste, confie Kévani Wansale en s'essuyant les yeux, et visiblement sincère. J'ai fait beaucoup de mal, et je demande pardon. Pardon à M m e Montet-Toutain, à son mari, à ses deux filles, mais aussi aux élèves présents en classe. Ce que je leur ai fait vivre est atroce et ça les marquera toute leur vie, comme la mienne. Je demande aussi pardon à ma famille, à mes petits frères. Tous les soirs, je pense à mon geste. Si je pouvais revenir en arrière, je ne referais jamais ça. »
(Photo AFP: Kévani Wansale en 2005)
(Le Parisien 28.02.08)
Commentaires
Gaëlle, je pense qu’il y a une erreur dans la légende de la photo : il ne s’agit pas de la victime Karen, mais de l’agresseur avec ses deux avocats. Pouvez-vous la corriger ? Merci.
Cher abad, j'ai changé la photo, mais je ne pense pas qu'il y avait une erreur: il est détenu, il ne peut pas se promener librement dans le hall du tribunal avec ses avocats... et la jeune femme ressemble à Karen Montet-Toutain, qui a un avocat noir -sans doute celui qui porte des lunettes. C'était d'ailleurs la légende sous la photo. J'ai vérifié deux fois cette légende. Car j'étais intriguée, moi aussi, mais je crois bien qu'il n'y avait aucune erreur.