68,2% des suffrages, après dépouillement des bulletins dans 50% des bureaux de vote. Peut-être même plus de 69,5%, selon un sondage de sorties des urnes. Comme prévu, Dmitri Medvedev, 42 ans, successeur désigné de Vladimir Poutine, a très largement remporté dès le 1er tour dimanche l'élection présidentielle en Russie. Car, si les résultats définitifs n'étaient pas encore tombés à 23h, les 109 millions de Russes appelés ce dimanche aux urnes connaissent déjà depuis des mois le nom de leur nouveau président, le 3ème de l'ère post-soviétique, adoubé par Vladimir Poutine. Medvedev prendra ses fonctions le 7 mai. Tandis que Poutine est appelé à une reconversion comme Premier ministre faute d'avoir pu se représenter au Kremlin.
Un non suspense, au point que les deux hommes -à croire qu'ils s'étaient donnés le mot- ont préféré parler météo -avec tous les sous-entendus qu'on peut y voir- après avoir voté, Vladimir Poutine voyant dans "la pluie, un bon signe", son dauphin se félicitant de l'arrivée du "printemps"... Ils se sont ensuite rejoints pour déjeuner. Comme pour minimiser, déjà, le résultat de cette élection en forme de passation de pouvoir, de ce scrutin à l'issue déjà connue, bien avant la fermeture à 19h, heure française, des derniers bureaux de vote de ce pays aux 11 fuseaux horaires.
Le candidat communiste porte plainte!
D'ailleurs, dès dimanche soir, avant les résultats définitifs, Vladimir Poutine a félicité, au cours d'un concert sur la Place rouge, son sucesseur qui à son tour a pris la parole sur la scène. Il a déclaré que la Russie avait choisi "la voie du développement pour une longue période à venir" et que "la politique du président Poutine" serait poursuivi.
Omniprésent à la télévision et fort du soutien de Vladimir Poutine, Dmitri Medvedev, 42 ans, était crédité dans les sondages de 61% à 80% des intentions de vote dès le 1er tour. En face, ses 3 adversaires (le communiste Guennadi Ziouganov, l'ultranationaliste proche du Kremlin Vladimir Jirinovski et l'énigmatique Andreï Bogdanov qui prône l'adhésion de la Russie à l'UE) étaient réduits à la figuration.
Aussitôt les estimations connues dimanche soir, Guennadi Ziouganov, crédité de 17,2% à 19,5%, a dénoncé un scrutin "peu honnête" marqué par des "violations plus cyniques les unes que les autres". Il a annoncé qu'il allait porter plainte pour violations de la loi électorale. En attendant, son score démontre un certain raz-le-bol d'une partie de la population. Il est suivi de l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski, avec de 10,5 à 11,4%, d'après les deux sondages.
Des irrégularités ?
Les rares observateurs occidentaux qui suivent dimanche l'élection présidentielle en Russie ont exprimé leur préoccupation quant à des irrégularités dans le vote et à la campagne qui l'a précédé. Une organisation russe indépendante a en outre dit avoir déjoué des tentatives de bourrage d'urnes dans la région de Moscou avant même le début du scrutin.
En l'absence de candidat de l'opposition libérale, l'élection était qualifiée de "farce" par l'opposant et ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov, qui a boycotté le scrutin. Celui-ci a été empêché dimanche d'accéder à la Place rouge au cours d'une action impromptue contre cette "farce" de la présidentielle. Quatre jeunes militants ont été arrêtés.
Une participation normale
Dans un scrutin joué d'avance, le pouvoir craignait une forte abstention qui diminuerait le poids de la victoire du successeur désigné. Même le patriarche orthodoxe russe Alexis II s'était engagé dimanche, appelant ses compatriotes à voter et à "remercier" le président sortant Vladimir Poutine pour avoir "servi avec dévouement la Russie", espérant que son successeur continuerait sa politique.
Finalement, le taux de participation tourne autour de 64%, un taux dans la norme.
(LCI.fr - 2 mars 08)
Commentaires
Voilà un résultat fort réjouissant.
Evidemment les communistes et les mondialistes (pardonnez cette redondance) crient à la fraude : c’est qu’ils en connaissent un rayon en matière de fraude ! Bravo quand même à eux : ils ont empêcher une tentative de bourrage d’urnes ! En France, il n’y a pas de bourrage d’urnes : le bourrage de crâne suffit. Enfin, ils pourront toujours se consoler en jouant aux échecs avec Kasparov.
abad@ Oui, vous avez raison, c'est bien d'une partie d'échec dont il s'agit.
Toutefois, ils ont voté.
Est-ce pire qu'un Peuple qui vote non à un référendum et qui se fait "arnaquer" un peu plus tard, tout à fait "légalement", par un nain, pour les intérêts de la même nation mais vue d'un autre point de vue ?
Je trouve irritant cette propension qu'on les journalistes occidentaux à délivrer les bons points et les mauvais points en faisant fi des réalités.
Quand, ces mêmes journalistes disent que le monde bouge, ils oublient seulement de "penser" que les autres bougent et pensent eux aussi et beaucoup plus vite que l'on ne le pense.
Les "élites" françaises ont toujours cette arrogance et cette morgue qui fit l'Empire. Ils n'ont pas digéré la décolonisation, ceux-là !
J'ai une question existentielle, chère Gaëlle, Medvedev est-il plus grand que Poutine, donc que le nain ? C'est pour la prochaine photo du G8 !
Une boutade ne fait pas de mal le matin de bonne heure !!
Amicalement