Au lendemain d'une confrontation entre Jérôme Kerviel et un de ses supérieurs hiérarchiques devant les juges chargés de l'affaire de fraude à la Société générale, la révélation d'un SMS, envoyé au trader par un médecin de la banque avant que l'affaire n'éclate, lui conseillant de se "protéger" et de "se mettre au vert", a provoqué une vive passe d'armes entre les avocats de deux parties.
"POURQUOI LA BANQUE L'A-T-ELLE LAISSÉ DANS LA NATURE ?"
L'existence du SMS a provoqué l'indignation de l'équipe de défense de M. Kerviel. Son conseiller en communication, Christophe Reille, s'interroge notamment sur l'attitude de la banque après la révélation de l'affaire. "Si Jérôme Kerviel était un terroriste comme on l'a dit à la Société générale, alors pourquoi la banque l'a-t-elle laissé dans la nature pendant trois jours ?", demande-t-il dans les colonnes du Parisien. Son avocate note quant à elle qu'un psychiatre ayant aussi examiné le trader contredit les conclusions du médecin de travail.
Les avocats de la Société générale ne veulent pas entendre parler d'une quelconque conspiration visant à cacher M. Kerviel, ou à le faire apparaître comme étant en fuite. "L'auteur du SMS pensait que la pression médiatique serait telle que ce n'était pas la meilleure chose d'être à Paris ou à Neuilly à ce moment-là, explique Me Jean Veil, je note d'ailleurs que Kerviel a suivi ce conseil. Il a été hébergé chez un expert informatique en province."
Le contenu de ce SMS est entre les mains des juges Van Ruymbeke et Desset, qui devraient prochainement entendre le médecin du travail dans le cadre de cette affaire. M. Kerviel, mis en examen pour "faux et usage de faux, introduction dans des systèmes de données informatiques et abus de confiance", est en détention provisoire depuis le 8 février en qualité de témoin. Sa demande de remise en liberté doit être examinée le 14 mars?
(Le Monde 7 mars 08)
Commentaires
Heureusement qu’on a inventé le téléphone mobile et les SMS, sinon il n’y aurait plus d’affaire en France.
On ne comprend rien à cette histoire du médecin très soucieux de la santé de ce ‘trader’, mais on ne pourra pas dire que la Société Générale ne soigne pas ses employés.