AFP. Le président israélien Shimon Peres, en visite d'Etat depuis lundi en France, a inauguré jeudi le Salon du livre de Paris, événement culturel dont l'Etat hébreu est l'invité d'honneur, mais qui est boycotté par de nombreux pays arabes et musulmans.
"Ceux qui veulent brûler les livres, boycotter la sagesse, empêcher la réflexion, bloquer la liberté se condamnent eux-mêmes à être aveugles, à perdre la liberté", a déclaré M. Peres, en inaugurant ce Salon.
Le Salon du livre qui se tient aux portes de la capitale françaises jusqu'au 19 mars, ouvrira vendredi. Le choix d'Israël comme invité d'honneur à l'occasion du 60ème anniversaire de l'Etat hébreu, vise à faire connaître "une littérature dynamique, d'une immense richesse, à l'image d'une société multiculturelle", précise-t-on sur le site du Salon du livre, la plus importante manifestation littéraire de France.
Mais cette année, la politique a pris le pas sur la littérature, dans un contexte de fortes tensions au Proche-Orient. Plus de 130 Palestiniens ont été tués depuis le 27 février dans des attaques israéliennes à Gaza en représailles à des tirs de roquettes sur Israël. Plusieurs pays, comme le Liban, l'un des fers de lance de la francophonie dans le monde arabe, l'Arabie saoudite, l'Iran, mais aussi l'Union des écrivains palestiniens, des éditeurs algériens, marocains ou égyptiens ont appelé à boycotter la manifestation, pour protester contre la politique d'Israël envers les palestiniens.
En Italie, le choix d'Israël comme invité de la Foire du livre de Turin, du 8 au 12 mai prochain, a également suscité polémiques et appels au boycott.
Organisateur du salon, le Syndicat National de l'Edition (SNE) a répondu que que c'est "la littérature israélienne" qui est invitée et non l'Etat d'Israël en tant que tel. Les écrivains israéliens invités du Salon ont dénoncé des appels qui visent selon eux, non pas la politique d'Israël, mais l'existence même de l'Etat hébreu.
"Je suis contre les autodafés, je suis contre le boycott des livres. Les livres sont faits pour éveiller la réflexion, pour essayer de faire se rejoindre les idées", a déclaré pour sa part M. Peres. Trente-neuf écrivains, représentant toutes les composantes et les générations de la littérature israélienne, sont invités à Paris.
Parmi les plus attendus, Amos Oz , Avraham B. Yehoshua ou David Grossman, sont des figures de la gauche israélienne, souvent très critiques avec les orientations de leur propre pays. Mais la délégation fait aussi la part belle à des auteurs de la jeune génération, comme Eshkol Nevo ou Ron Leshem.
Le Salon du livre de Paris est l'un trois grands salons du livre francophone, avec Montréal et Beyrouth. Il accueille près de 200.000 personnes.
Commentaires
« "Ceux qui veulent brûler les livres, boycotter la sagesse, empêcher la réflexion, bloquer la liberté se condamnent eux-mêmes à être aveugles, à perdre la liberté", a déclaré M. Peres » excellente déclaration, que nous applaudissons des deux mains et à laquelle nous souscrivons sans hésitation. Mais c’est à la Licra, le MRAP, le CRIF, SOS-racisme, etc., que Pérès devrait l’adresser et par la même occasion aux organisateurs du « salon du livre » (sic !) qui ne se gênent pour tabasser les auteurs et saccager les livres et les stands qui ne leur plaisent pas !