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L'APOTHEOSE !

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Carla et le prince Philip
La visite d'État de Nicolas et Carla Sarközy s'est accompagnée d'un faste exceptionnel. Le président a appelé à une alliance privilégiée avec la Grande-Bretagne.

Le gravier impeccablement ratissé crisse sous les bottes des Horse Guards de la reine. Les chevaux pénètrent au trot enlevé dans la cour majestueuse du château de Windsor. Les hymnes français et britannique réchauffent l'atmosphère d'une cérémonie réglée par le protocole immuable de la cour d'Angleterre. La cinquième visite d'État d'un président français revêt un faste exceptionnel. Privilège rare, le couple présidentiel passe la nuit dans ce château, dont les premières pierres ont été posées il y a près de mille ans par Guillaume le Conquérant. Pour la reine, âgée de 81 ans, il s'agit de la 96e visite officielle depuis son couronnement en 1952.

12 h 15 (heure de Londres) : Le carrosse de la reine tiré par six chevaux blancs s'immobilise devant le dais royal. Nicolas Sarközy en descend après Élisabeth II, vêtue d'un manteau vieux rose et d'un chapeau de couleur paille rehaussé de plumes noires. Derrière eux, le cortège fait halte. Carla Bruni-Sarkozy et Philippe d'Édimbourg, qui ont pris place dans un second carrosse, rejoignent leurs époux. La première dame, souriante et très à l'aise, porte un sobre manteau redingote gris, gants, ballerines noires et ravissant petit chapeau, qui lui donne une allure de Jackie Kennedy. Ministres, conseillers et invités suivent dans trois landaus : Rachida Dati, coiffée d'un chapeau cloche, Rama Yade, en pantalon et tête nue, Bernard ­Kouchner hilare, l'ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne, le "sherpa" Jean-David Lévitte et Marisa Bruni-Tedeschi, la mamma de "la première dame". La petite troupe regagne aussitôt l'intérieur de la demeure royale. Le prince de Galles et son épouse Camilla, qui sont allés accueillir le couple présidentiel à l'aéroport de Heathrow, s'éclipsent eux aussi. Nicolas et Carla Sarkozy sont très attendus. La presse anglaise spécule et polémique sur le style du président français. Des tabloïds ont même publié hier la photo de la "première dame", nue! «Une photo de Mme Sarkozy que la reine ne verra pas aujourd'hui», a titré le Daily Mail, jamais avare de piques antifrançaises. L'Élysée s'en est agacé, l'épouse du chef de l'État aussi. Avec elle, la reine se montre prévenante, échangeant quelques mots. Lorsque Nicolas Sarkozy et le prince Philippe vont passer les troupes en revue, Élisabeth II la retient par la manche. Carla affiche un sourire, faisant souffler un vent de fraîcheur sur une visite strictement minutée. La "première dame" n'hésite pas à faire une entorse à l'étiquette en prenant la main de son époux pour le prévenir que le duc d'Édimbourg veut lui adresser la parole. À Windsor, Carla accomplit un sans-faute. Engoncé dans son manteau bleu marine, le président semble concentré et plus mal à l'aise, peut-être pour éviter l'impair. Seul couac : Claude Gassian, photographe et invité personnel de Carla Bruni-Sarkozy, se fait rappeler à l'ordre alors qu'il s'approche trop des personnalités.

12 h 30 : La fastueuse cérémonie d'accueil prend fin. La reine et ses invités pénètrent dans l'imposante forteresse par la porte dite «des souverains». Un peu plus tôt, Élisabeth II a traversé le village de Windsor à bord de sa Bentley rutilante pour recevoir ses hôtes.

15 heures : Après le déjeuner, la souveraine entraîne ses invités dans sa galerie personnelle, où sont exposées quelques pièces d'art français, notamment un dessin de Napoléon II acquis par la reine Victoria.

15 h 30 : Le protocole reprend ses droits. Nicolas Sarkozy dépose une gerbe sur la tombe du soldat inconnu à l'abbaye de Westminster. Un soldat anglais tué pendant la Première Guerre mondiale y est enseveli dans de la terre ramenée de France. Un peu plus tard, à Westminster, les parlementaires des deux Chambres (communes et lords) sont réunis dans la galerie royale avec ses murs surchargés de vitraux et son haut plafond à caissons dorés. Un honneur auquel avaient eu droit les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy, de De Gaulle à Chirac.

16 h 10 : Après les images, place au premier discours de ce voyage. Debout derrière un pupitre en bois, le président de la République retrace la glorieuse histoire du Royaume-Uni et ses complexes relations avec la France. «Nos deux nations se sont affrontées pendant des siècles, affirmant chacune sa personnalité en l'opposant à l'autre, se combattant non parce qu'elles étaient trop différentes mais parce qu'elles se rassemblaient trop », déclare-t-il en déclenchant les premiers applaudissements. Quelques minutes plus tard, les parlementaires applaudissent chaleureusement leur hôte quand il adresse un «merci éternel aux jeunes Britanniques pour ce qu'ils ont fait pour la liberté du peuple français» . Dans ce décorum royal, Nicolas Sarkozy redit son admiration pour le modèle anglais qui a accompli, selon lui, «bien des révolutions auxquelles les peuples ne se sont résolus que lorsqu'ils y furent contraints» . Hissant l'Angleterre au rang d'exemple à suivre, le chef de l'État s'est félicité que ce pays ait «montré que, dans l'économie globale, il existait une voie pour atteindre une croissance forte, le plein-emploi, la solidarité». Ensuite, il s'efforce pendant trois quarts d'heure de redéfinir les contours de la « nouvelle entente » franco-britannique qu'il place au même niveau, voire au-dessus du « moteur » franco-allemand. Dans son élan, Nicolas Sarkozy rebaptise l'« entente cordiale » en « entente amicale ». Il se contente en revanche de deux phrases sur le Tibet, pour appeler au dialogue entre le dalaï-lama et le gouvernement de Pékin. Avant de retourner à Windsor, le chef de l'État se rend au palais de Buckingham, où il reçoit pendant quelques minutes le chef de l'opposition conservatrice David Cameron et le libéral-démocrate Nick Clegg.

20 heures : La première journée de la visite d'État s'achève par l'incontournable banquet. Un dîner digne du livre des records : une table en acajou longue de 55 mètres, une liste de 146 convives et, bien sûr, tenues de gala, habits et robes longues. Au menu, filets de barbue Béatrice, noisette d'agneau Bréhan et savarin à la rhubarbe. Le tout arrosé d'un chateau-margaux 1961 et d'un chassagne-montrachet 2000. La reine est assise entre Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner. Son mari, entre Carla Sarkozy et Rachida Dati. Une première journée pleinement réussie pour le président. Avant d'arriver à Londres, le président avait promis un changement de style. «S'il y a un problème de style, j'espère que vous apprécierez l'habit que j'ai fait faire pour la soirée royale…»

(Source: le Figaro - 26 mars 08)

Commentaires

  • . Ministres, conseillers et invités suivent dans trois landaus : Rachida Dati, coiffée d'un chapeau cloche, Rama Yade, en pantalon et tête nue, Bernard ­Kouchner hilare, l'ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne, le "sherpa" Jean-David Lévitte et Marisa Bruni-Tedeschi, la mamma de "la première dame". Le prézydent et la paillasse à levantins que lui a refilé Klarsfeld compris, personne n'est français là dedans.. Franchement on a jamais vu ça!!C'est tellement caricatural!

  • @l'abbé tymon de quimonte: cela m'a frappée moi aussi! Pas de Français! Absolument caricatural, comme tu dis si bien!
    Je n'ai pas pu vérifier, mais quelqu'un m'avait dit qu'il y avait du sang juif dans les veines des "Royals", par la reine Victoria (née Lyons?) et son amant Disreali ? Seul le prince Philip n'en posséderait pas.
    Je n'aime pas cet aplatissement du prézydent devant les Anglais. Qu'il est bas et vulgaire!
    Carla... à quoi pensaient ses hôtes? A ses photos nues et au nombre de ses amants!
    Ancien mannequin, elle a forcément de la grâce, de l'aisance et sait marcher, faire la révérence... C'est une courtisane. (Il y a eu la Païva, etc...)
    Le Figaro en fait ses choux gras! La populace des tricoteuses va s'extasier devant les fastes royaux, l'étiquette de la Cour... Misérables!

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