Charleville-Mézières (Ardennes)
Ils sont deux. « Michel le blanc et Michel le noir. » Deux individus claquemurés derrière cette carapace impassible qui s'efforce de paraître un monstre depuis le début de son procès devant la cour d'assises des Ardennes.
« Une personne normale - mon frère - et un assassin », résume André Fourniret, 78 ans, tiraillé entre ces « deux extrêmes » : il n'a « pas envie de défendre un tueur d'enfants », mais « pas le droit » non plus « d'attaquer trop fort un consanguin ». Aussi parle-t-il longuement de « quelqu'un d'assez sympathique », dont il n'aurait qu'à « se féliciter » s'il n'était accusé des viols et des meurtres de sept jeunes filles.
André avait 12 ans quand Michel a vu le jour. « Il ne devait pas survivre. C'est notre mère qui l'a sauvé », explique-t-il à la barre. Lui, comme tous ici, cherche à comprendre comment cet « intello raté », certes « mégalomane, colérique et autoritaire, qui veut dominer le monde », est devenu ce qu'il est. Il n'a pas d'explication, si ce n'est cette double personnalité, « l'homme panthère, le loup-garou, Docteur Jekyll et Mister Hyde ».
« Par une sorte de transfert sur lui-même, Michel numéro un, le fréquentable, s'arrange pour devenir la victime de l'autre, Michel numéro deux, analyse André Fourniret. Il est coincé. Quand Michel blanc, s'il existe encore, découvrira ce que Michel noir a fait, il ne survivra pas, se suicidera ou deviendra fou. Son mutisme, c'est une forme d'autoprotection qu'il faut respecter. Une manière pour le blanc de ne pas reconnaître les crimes du noir. C'est le blanc que vous avez là, qui se prend pour un martyr. » L'aîné avance une autre explication à la dérive criminelle de son cadet : « Sa rencontre avec Monique. » « Il y a le jerrican et l'allumette. Elle n'a rien fait en soi, mais sa présence a permis de déclencher ses pulsions criminelles, assure-t-il. Sans elle, il est possible qu'il n'aurait pas tué. »
L'intelligence et le coeur de cet homme donnent, pour la première fois, humanité à celui qui reste de marbre dans le box. « Je voudrais qu'il sache qu'il reste toujours mon frère, malgré tout », tient à préciser André. Il est « difficile » d'être le « frère de... ». Il a dû changer de nom « par politesse pour mes connaissances et mes interlocuteurs ». « Mais, à côté de la douleur des familles des victimes, je ne me sentirai pas le droit de me plaindre. » Il se tourne vers elles pour leur dire, « dans les yeux », « toute l'affection » qu'il leur porte : « Je compatis beaucoup ».
Avant qu'il reparte, la maman d'Elisabeth Brichet, l'une des victimes de Fourniret, ose une dernière question : « Votre frère aurait-il parlé s'il avait obtenu le huis clos ? » « Oui, mais il n'aurait rien dit. »
(Le Parisien - 7 mai )
Commentaires
Oui, chère Gaëlle, c’est indécent et écoeurant ; on comprend cependant qu’un frère défende ou soutienne son frère qui est dans le box des accusés. Mais le journaliste qui prend au sérieux ces arguties, est lamentable.
Cher abad, si c'était mon frère, je le renierais immédiatement et publiquement. 7 -et plus sans doute- jeunes femmes et fillettes sont mortes dans un martyre atroce. Le monstre ne mérite aucune pitié. Les "liens du sang" ont des limites.
là j'ai franchement envie de dégueuler.. Si j'étais un père de victime je me jetterai sur cette vieille merde de 78 ans pour la rouer de coups...
Quelle famille pourrie!
@L'abbé tymon: j'ai pensé immédiatement, en lisant l'article: quelle famille pourrie! comme toi!
C'est son frère, et et alors? Par hasard biologique! - Tout cela est assez ignoble...
Et ces "droits" des homos? Mais quels droits? Ils les ont tous, comme tous les citoyens français. Un des leurs est le maire de Paris? De quoi se plaignent-ils? Droit au respect? Je respecte qui je veux!