Nicolas Sarközy a pris mardi 1er juillet les rênes de l'Union européenne dans un climat de crise alourdi par le refus du président polonais de ratifier le traité de Lisbonne.
"Je ne peux pas imaginer que le président, qui a lui-même signé en bas du document, à Bruxelles d'abord, à Lisbonne ensuite, puisse remettre en cause sa propre signature", a déclaré M. Sarközy en fin d'après-midi après un entretien avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
"C'est une question morale, c'est une question d'honnêteté", a-t-il dit, indiquant qu'il prendrait "contact" avec son homologue polonais.
M. Sarközy s'est également efforcé de minimiser ses "désaccords" avec le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, qu'il avait accusé la veille de vouloir sacrifier l'agriculture européenne.
Un peu plus tôt, le commissaire européen avait jugé "fausses" et "injustifiées" ces attaques, qui, selon lui, nuisent à l'unité européenne dans les négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
M. Mandelson a néanmoins fait le voyage de Paris avec les autres membres de la Commission. Il a participé à un déjeuner suivi d'une réunion de travail de trois heures avec le Premier ministre François Fillon et le gouvernement, mais s'est fait excuser pour le dîner prévu à l'Elysée.
La présidence française aura fort à faire, une quinzaine de jours après le rejet irlandais d'un texte censé sortir l'UE de la crise institutionnelle provoquée par les non néerlandais et français à la Constitution de 2005.
D'autant que le refus du président polonais s'ajoute au problème tchèque, où la ratification est loin d'être acquise. Le président tchèque a d'ailleurs apporté son soutien à M. Kaczynski.
Or, M. Sarközy entendait "circonscrire le problème" à l'Irlande, tablant sur une poursuite de la ratification dans les autres pays. Il se rendra à Dublin le 21 juillet, et non le 11 comme prévu, pour cause d'"emploi du temps surchargé".
"Nous abordons cette présidence avec gravité parce que la situation est difficile et que les défis s'accumulent", a déclaré François Fillon.
Pour donner de l'éclat à sa présidence, la France compte surtout sur le lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM), le 13 juillet. Ont été conviés les dirigeants des pays riverains de la Méditerranée mais aussi, à la demande pressante de Berlin, l'UE dans son ensemble.
Si ce rendez-vous européen est un test politique et diplomatique majeur de son quinquennat, M. Sarkozy n'entend pas paraître délaisser des Français qui, à en croire les sondages, le boudent obstinément.
"En m'occupant d'Europe", a-t-il assuré, "je m'occuperai d'eux".
Commentaires
Réjouissons-nous, chère Gaëlle : le traité de Lisbonne n’existe plus. Ca c’est une bonne nouvelle. Et le mari de la première Dame pipi se retrouve le bec dans l’eau avec sa présidence de six mois!
en regardant la photo , je me rends compte qu'il ne regarde jamais ses interlocuteurs en face , j'avais déjà remarqué son manque de franchise
la Pologne dit NON , c'est une bonne nouvelle
Le gnôme fait la leçon sur la tenue des engagements et des responsabilités. Bien lui en prend. Il est maître en la demeure du mensonge et des reniements.
Une vérité double se fait jour lentement mais sûrement; cette europe là est rejetée toutes les fois qu'un Peuple est consulté; ceux qui gouvernent et guident leurs intérêts dans cette Europe sont de plus en plus coupés des peuples.
Ceci ne fait pas une situation de crise suffisante pour changer les choses, mais c'est un bon début, bien réel.
Continue le gnôme, tu es sur la bonne voie, celle de ton éviction.
Je m'apprêtais à le faire remarquer, VLAAMS, cet air de grande franchise de notre kobold national.
Toutes ses phrases prêtent à rire par leur ton moralisateur hypocrite, à double-sens (quel gros malin, on est un peu bête, on ne comprend pas) et leur caractère dictatorial déguisé (mal) sous les oripeaux de la "fermeté" et de "l'énergie".
Ah ces sondages qui le boudent obstinément ! Il va vraiment falloir faire quelque chose contre eux.
J'adore le visage poupin et angélique du président polonais. Je l'ai vu lui et son frère dans leur production cinématographique de jeunesse. Ils ont bien tenu leurs promesses, ces "sacripants officiels" de l'époque.
Quand ils voient nos sacripants actuels à nous, on imagine sans peine ce qu'ils doivent penser.
Bóg, Honor, Ojczyzna !
(merci moteur de recherche qui me donne l'air cultivé ;) )
@abad:
je ne me réjouirais pas trop vite car le nain démoniaque peut s'avérer très persuasif (surtout face aux 26 mollusques européens qui l'entourent).
Le refus du Président polonais de signer le texte de loi approuvant le traité de lisbonne risque d'être temporaire
et il va probablement s'exécuter sous peu.
Cela dit,cet acte de "résistance " fait plaisir.
à Voyageur: moi aussi,j'aime ve sisage "poupin et angélique", derrière lequel on sent une vive et profonde intelligence! Sarközy ne le trompe pas, ne l'impressionne nullement!
Tout ce que touche SarKözy s'effondre: comme on dit, "il fait tourner le lait"! - profondément déplaisant, on a envie de lui dire Non alors même qu'on penserait Oui!
Le Non de l'Irlande a fait réfléchir les autres peuples! Ce ne sera plus jamais comme avant... on ne met pas l'Irlande entre parenthèses!
Et même en Israël, il déplaît! Il est trop marchand de tapis... Il n'est pas à sa place en tant que président de la France.