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Le Serpent Jaune

Chine Grande muraille - passage de la flamme.jpg

A la veille de l'ouverture à Pékin des XXIXèmes Jeux Olympiques d'été, le coup d'envoi du trajet de la torche sur le monument le plus connu de la Chine a été effectué en présence de centaines de volontaires habillés de jaune. Ils ont fait une haie d'honneur à la flamme, brandie dans un épais brouillard recouvrant le mur.

"Cette portion de Muraille est très escarpée, mais tous les gens nous ont encouragés, ils sont enthousiastes, nous sommes tous très excités et donc nous n'avons pas ressenti de fatigue", a déclaré Yi Na, une porteuse de torche, étudiante en littérature à l'université. "Je suis très fière d'avoir participé à cet événement, je suis très heureuse, j'espère que ces Jeux seront un grand succès pour Pékin, allez les Jeux, allez la Chine!", a lancé Zhao Hongfei, une des volontaires.

Un total de 268 relayeurs devaient se succéder durant trois heures sur une distance de 14,6 kilomètres, selon l'agence officielle Chine Nouvelle. Avant d'être transportée sur la Muraille aux environs de Pékin, la torche a été acclamée mercredi dans la capitale chinoise par des dizaines de milliers de personnes. La Grande muraille de Chine, dont la construction a commencé il y a plus de 2.000 ans, est longue de plus de 7.000 km.

 

La flamme olympique a été acclamée mercredi à Pékin lors d'un relais sous haute surveillance qui n'a pas empêché un groupe d'étrangers d'appeler au "Tibet libre" devant le stade national à deux jours des JO. Pour le retour de la torche dans la capitale chinoise, après un périple mondial mouvementé, les autorités avaient convoqué un imposant déploiement de forces de l'ordre ainsi que des vedettes comme le premier astronaute Yang Liwei et le basketteur Yao Ming.

De l'Inde à l'Europe occidentale en passant par la Chine même, les actes de protestation se multipliaient jeud pour dénoncer la répression des droits de l'Homme en Chine.

A l'initiative notamment d'associations soutenant les Tibétains et les Ouïghours et du mouvement spirituel Falung Gong, pétitions, veillées, manifestations, initiatives diverses se déroulaient en Europe. Mais la mobilisation était encore modeste en attendant le jour J de l'ouverture vendredi, qui devrait voir la protestation s'intensifier, avec des rassemblements prévus dans plusieurs grandes capitales européennes.

Paris, échaudé par les débordements ayant émaillé le 7 avril le passage de la flamme olympique, a d'ailleurs interdit toute manifestation jeudi et vendredi aux abords de l'ambassade de Chine, s'attirant les critiques d'ONG.

Les jeux Olympiques les plus controversés et les plus politisés depuis des décennies s'ouvrent vendredi à Pékin pour l'immense fierté de la nation la plus peuplée de la planète.

A 20H08 (12H08 GMT), le coup d'envoi de ces XXIXe Olympiades sera donné au "Nid d'oiseau", stade futuriste et symbole de cette Chine montante, qui inspire admiration et inquiétude dans le monde entier. Le choix de la date et de l'heure n'est pas anodin. Le 8 est un chiffre porte-bonheur. En cette année 2008, le chiffre auspicieux n'a pourtant guère porté chance aux Chinois: en mai, la terre tremblait dans le sud-ouest, faisant quelque 90.000 victimes, dans le pire séisme que la Chine ait connu en 30 ans.

Raison de plus pour les Chinois, au nationalisme à fleur de peau, de s'unir autour des Jeux et de les réussir de manière spectaculaire pour concrétiser le rêve commencé en 2001 lors de l'attribution des JO.

"Nous avons surmonté tant de difficultés cette année, nous sommes vraiment confiants que nous réussirons ces Jeux", déclarait jeudi à l'AFP Sun Weide, porte-parole du Comité d'organisation. "Nous espérons que ces jeux seront fantastiques, et même les meilleurs de tous les temps", martèle-t-il.

Dans Pékin modernisée et fleurie, aux couleurs du slogan "Un monde, un rêve", la fièvre olympique semble canalisée par les autorités, la population n'est pas toujours associée à la fête mais à quelques heures des premiers Jeux de l'histoire de la Chine, la fierté l'emporte.

Une chose est sûre, les records sont déjà là: 10.624 athlètes, 22.000 journalistes, quatre milliards de téléspectateurs prévus dont le quart en Chine.

Sous la baguette du metteur en scène Zhang Yimou, la cérémonie d'ouverture au stade olympique s'annonce grandiose, et la tribune des personnalités rassemblera le gotha mondial de la politique.

Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, de ministres, sont attendus: les présidents des Etats-Unis et de l'Union européenne, George W. Bush et Nicolas Sarkozy, le premier ministre japonais Yasuo Fukuda, le chef du gouvernement russe, Vladimir Poutine, ou encore le président brésilien Lula.

Tous seront reçus par le président Hu Jintao ou le Premier ministre Wen Jiabao lors d'un grand banquet vendredi midi, la plupart auront des audiences privées. Victoire politique et de prestige pour le régime chinois qui a tant répété qu'il ne fallait pas politiser les jeux.

Mais en continuant de contrôler strictement l'opinion, d'emprisonner les dissidents avant les jeux Olympiques, le Parti communiste chinois au pouvoir n'a pas montré l'exemple, assènent les défenseurs des libertés. AFP. 07.8.08

 

Commentaires

  • Il est vrai qu'entre le bilan en morts du maître de cérémonie des jeux de 1936 et celui des communistes simplement chinois de 2008, il n'y a pas de comparaison possible.
    J'ai toujours souri aux manifestations "spontanées" des populations des dictatures ouvertes et autres confidences devant les journalistes de la jeunesse obligatoirement enthousiaste. Ce régime est tellement habitué à l'autoritarisme non dissimulé qu'il doit sincèrement penser que les Occidentaux avalent tout au premier degré. Nos dirigeants à nous sont un peu plus finauds tout de même.
    Par respect pour nos ancêtres grecs et le baro nde Coubertin (et aussi parce que j'ai autre chose à faire), je vais me faire une plaisir de boycotter ces jeux tout seul dans mon coin avec mes proches. Ca ne nous est pas difficile, la télévision ne nous sert que pour avoir une carte claire de la météo.

    Mais je ne suis pas ennemi de l'écran et me permets de conseiller aux lecteurs le beau documentaire de Leni Riefenstahl sur les jeux de 36. Je me souviens d'un passage qui m'avait ému : un Japonais peine à terminer le marathon et un concurrent européen fait demi-tour pour lui prêter main forte.
    Je sais faire la part des gestes encouragés par la présence de la caméra et les autres, mais quand même...
    Autres temps autres moeurs.

  • @ voyageur, en 1936?

  • Quelle "Bravitude"ces chinois !

  • Oui, Gaelle les jeux de Berlin pour lesquels j'ai entendu dire et répéter sans discontinuer depuis le collège que les nazis voulaient saisir l'occasion d'y prouver leur supériorité raciale mais qu'ils s'y étaient ridiculisés et qu'Hitler avait refusé de saluer Jesse Owens parce qu'il était noir.
    Jesse Owens, à qui la question avait été posée, a dit qu'Hitler l'avait était non seulement venu le saluer mais l'avait félicité pour ses performances. Quant au "ridicule" des prétentions raciales nazies, et bien l'Allemagne a remporté 89 médailles, le second étant les Etats-Unis avec 56, loi ndevant les autres.
    Mais tout ça je ne l'ai appris que bien plus tard.
    Quand on connaît l'origine ethnique des Américains de l'époque, on sourit...

  • Je trouve que le meilleur record de ces jeux, c’est le nombre de gens qui ne les regarderont pas : on annonce 4 milliards de spectateurs, donc plus de 2 milliards réussiront à y échapper malgré la gigantesque propagande qui leur est faite. Tant mieux !
    A Gaëlle : je ne comprends pas votre question à voyageur: les jeux de Berlin, c’était bien en 1936.

  • Pardon, cher voyageur, c'est l'intense chaleur (35° à l'ombre) qui doit me troubler! Maintenant je comprends mieux. Hitler n'aurait pas été assez stupide pour ne pas serrer la main de Jesse Owens, de toute manière.

    Amicalement

  • Les chinois sont une très grande civilisation qui ne donne de leçons à personne. Leur patriotisme est grand et j'aime les patriotes : je regarderai donc ces JO.

    "Olympia" est LE film-document à voir sur les JO de Berlin en 1936. C'est un chef d'oeuvre incontesté de la cinéaste allemande Léni Riefenstahl, (biographie sur Wikipédia et nombreux extraits de films sur You Tube).

  • D'accord pour dire que les chinois ont une civilisation très ancienne. Mais ce n'est pas la civilisation chinoise qui est célébrée là. C'est un communisme. c'est une dictature, celle qui a fait le plus grand nombre de morts.
    C'est le système qui aide bien à nous tuer.
    Si le monde dirigeant avait eu une minuscule parcelle d'humanité il n'aurait jamais donné les jeux à la Chine. Car pour ce que Leni va regarder qui va être absolument parfait dans l'absolu ce sera sans doute très beau. Mais la note en morts, prisonniers, ou d'esclaves va se monter à combien ?.

  • Sur l'insistance de mon mari qui trouve qu'il faut regarder l'ennemi en face. J'ai regardé pendant quelques minutes le spectacle.
    J'ai trouvé effrayant ces 2800 clones battant du tambour.
    Mais je ne doutais absolument de ce, dont ils sont capables.
    Que les gogos applaudissent.

  • @Mélanie : rassurez-vous, je ne suis nullement communiste. La Chine est un pays qui, de tout temps, on ne peut le nier, a suscité la fascination des voyageurs et des écrivains : Marco Polo, Pierre Loti (1850-1923), Napoléon, qui en 1816 avait dit "Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera".
    1 milliard 300 millions de personnes : c'est gigantesque, vertigineux. Depuis des millénaires, la Chine est dirigée par des dynasties d'Empereurs; Le dernier, PU YI a vu son destin brisé par le communisme, il a fini sa vie comme jardinier à Pékin, après 10 ans de camp d'internement. (Voir le très beau film de Bernardo Bertolucci : "le Dernier Empereur").
    Cependant, le communisme chinois, ou plus exactement le maoïsme s'est intégré dans l'Histoire de la Chine, il est une expression du nationalisme et le peuple ne se révolte pas contre cela. Pas de "chute du mur" chez eux, mais une adaptation. Le sentiment national et l'exaltation des valeurs de la Patrie sont très forts chez eux et c'est cela qui est remarquable.
    Oui, la Chine est un "Serpent Jaune" comme nous le rappelle si judicieusement Gaëlle. Et c'est vrai, je le reconnais, je suis fascinée.

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