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Après la souffrance, la joie à Tskhinvali!

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à Tskhinvali, le 21 août 2008
Jeudi 21 août, la politique et la musique ont fait leur retour à Tskhinvali. Deux semaines exactement après l'offensive des forces géorgiennes contre la capitale d'Ossétie du Sud, qui a entraîné une guerre éclair, les autorités locales et celles de Moscou ont célébré l'irrésistible détachement de la région séparatiste, que Tbilissi prétend ramener dans son giron. L'électricité manque toujours, mais la victoire sur les Géorgiens se déguste collectivement; elle permet de se compter, de se retrouver et de se rassurer.
Dans l'après-midi, place du Théâtre, un meeting a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Le "président" de l'Ossétie du Sud, Edouard Kokoïty, a réclamé une minute de silence pour "les héros, nos frères et nos sœurs, qui ont été tués sur notre terre par les agresseurs sanguinaires". Le responsable sud-ossète a estimé que "la responsabilité du génocide" pesait sur les Etats-Unis, l'Ukraine et la Géorgie.

Puis Edouard Kokoïty a annoncé, sous les applaudissements, qu'il avait demandé une nouvelle fois à la Russie et à la communauté internationale de reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud, auto proclamée, en 1992, après le référendum. "Ce n'est pas un caprice de notre peuple", a-t-il dit, en rendant hommage aux victimes de Tskhinvali, le "Stalingrad du Caucase".

Interrogé par Le Monde sur une éventuelle réunification des deux Osséties, (nord et sud) M.Kokoïty a précisé qu'"il s'agit de la deuxième étape de notre combat. Mais c'est à la Russie de décider". A l'entrée de Tskhinvali, un panneau semble avoir tranché : "Ossétie indivisible!" Pendant que les orateurs se succèdent à la tribune du meeting pour faire vibrer la victoire sur tous les tons, une camionnette bleue de la poste distribue la presse russe. Après lecture, les gens se confectionnent des chapeaux avec les pages pour se protéger du soleil accablant. Les autres se tiennent debout dans l'ombre des arbres qui bordent la place.

Des drapeaux russes sont hissés. "Nous voulons que la Russie reconnaisse notre indépendance. Il y a eu tellement de sang versé, de biens perdus, soupire Alla Tedeeva, 56ans, fonctionnaire au ministère de l'éducation. Mon fils aîné avait été blessé pendant la guerre, en 1992. Cette fois, c'est le second, à la jambe, alors qu'il défendait la ville." La soirée de jeudi a été consacrée à la musique classique, dans le cadre d'une mise en scène soignée. Le célèbre chef d'orchestre Valeri Gerguiev, ossète d'origine, a offert un concert retransmis en direct à la télévision. "Ceux qui pensaient que leurs actions resteraient inaperçues ou impunies se sont lourdement trompés", a-t-il dit en préambule, entouré d'enfants sur scène, en dénonçant l'acte d'agession de la Géorgie.

Devant des centaines de personnes enthousiastes portant des rubans aux couleurs de l'Ossétie du Sud et de la Russie, le chef d'orchestre, ému, a ajouté: "Nous voulons que le monde entier connaisse la vérité sur ce qui s'est passé à Tskhinvali."

Commentaires

  • Merci, Gaëlle, pour cette réconfortante information. Et bravo au grand chef Valeri Gerguiev qui nous donne l’exemple d’un beau courage : il ne sera plus jamais invité à diriger en occident ! J’ignorais qu’il était Ossète.

  • Cher abad, je vais essayer de trouver une vidéo musicale de ce grand chef ignoré en Europe! Voilà un artiste engagé qui fait honneur à son pays et à ses racines! Nous n'avons plus de tels hommes chez nous et nous savons pourquoi...

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