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Sarközy rétropédale en vitesse...

MARCHE ARRIÈRE, TOUTE ! Bien décidé à calmer le jeu avec la Russie, Paris a pris hier ses partenaires européens de court en annonçant avec trois jours d’avance que le sommet européen extraordinaire prévu lundi à Bruxelles sur la crise dans le Caucase ne prendrait aucune sanction contre Moscou.

Les Vingt-Sept sont pourtant plus que divisés sur le sujet, entre les tenants d’une ligne dure, dont les anciens satellites de l’Union soviétique (Pologne et pays baltes notamment), et les partisans du dialogue (France, Italie ou Allemagne).

 
  « L’heure de prendre des sanctions n’est certainement pas venue », martèle l’entourage de Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’Union européenne. Un rétropédalage ?

Jeudi, Bernard Kouchner avait pourtant jeté un pavé dans la mare en prononçant le mot qui fâche « sanctions » , provoquant une petite montée de température avec le Kremlin. A Paris, on préfère afficher des ambitions relativement modestes pour le sommet de lundi. Il s’agira surtout, dit-on, d’afficher « l’unité » des Européens sur la crise russo-géorgienne en parlant d’une seule voix. « Déjà, si nous arrivons à cela, ce sera un joli succès », expliquait hier un Kouchner un peu embarrassé.
Concrètement, l’Elysée espère repartir de Bruxelles avec un texte portant la signature des Vingt-Sept qui condamnerait « fermement » la décision « unilatérale » et « inacceptable » de la Russie de reconnaître l’indépendance des républiques séparatistes de Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.

Discussion franche avec le président Medvedev

Lundi, l’UE devrait également rappeler la Russie à ses promesses en réclamant l’application « intégrale » de l’accord de cessez-le-feu du 12 août, négocié par Sarkozy. Un accord que Moscou persiste à interpréter à sa guise, profitant de ses zones d’ombre. Mercredi, Sarkozy a d’ailleurs eu un échange assez vif sur la question avec son homologue russe, Dmitri Medvedev. Une discussion « franche », comme on dit en langage diplomatique. « Nous sommes dans une phase de dialogue, ferme certes, mais de dialogue sur l’application de l’accord », explique Paris. Enfin, les Vingt-Sept devraient annoncer une aide économique et humanitaire à la Géorgie.
 Sur le terrain, les ONG rapportent en effet que des milliers de Géorgiens ont été chassés de la zone tampon sous contrôle russe, autour de l’Ossétie du Sud. Déjà, certains craignent que le sommet extraordinaire de Bruxelles, sans précédent depuis la crise irakienne de 2003, n’accouche d’une souris.
 Mais, à l’Elysée, on veut croire que la stratégie qui consiste à maintenir le fil du dialogue avec Moscou portera ses fruits. Un premier signe ? Hier, dans un geste d’apaisement, le Kremlin a promis qu’il ne couperait pas le robinet de gaz et de pétrole aux Européens.

 

Le Parisien - 30.08.08

Commentaires

  • le problème c'est qu'en cas de sanction on ne sait pas qui sanctionnerait l'autre.
    La France qui priverait la Russie de son formidable apport culturel un peu suranné ou bien la Russie qui plus prosaïque nous couperait le gaz ?

  • Leurs conseillers et partenaires européens ont dû leur préciser le ridicule de l'un et le grotesque hystérique de l'autre, en même temps que l'impuissance affichée des deux amateurs fier-à-bras.
    On voit qui commande.
    Poutine président !

  • C'est en Russie que l'on a dû rire en entendant le coucouche aboyer.

  • Oui, les Russes doivent bien rire maintenant ; mais pas seulement eux !
    Au fait j’aimerais savoir ce qu’en pensent les FARC ! Et la bête en cours ?

  • Le nain et son petit roquet,couchenerfs,tels qu'en eux-mêmes,des aboyeurs et bateleurs de foire sans plus,
    qui reculent terrifiés et s'enfuient quand l'ours grogne .

  • Je pense que le groupe Bouygues pourrait dire adieu à ses contrats de travaux public en Russie, alors le téléphone a dû chauffer entre Sarközy et certains de ses amis.

  • @BOGOMIR: c'est plus que certain! C'est sous l'angle économique et financier qu'il faut comprendre la "diplomatie"!

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