La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a condamné dimanche «avec la plus grande fermeté les violences antisémites perpétrées samedi à l'encontre de trois jeunes qui se rendaient à une synagogue».
Dans un communiqué, Mme Alliot-Marie a exprimé toute «sa solidarité aux familles concernées et à l'ensemble de la communauté juive une nouvelle fois éprouvée».
Trois jeunes juifs, dont certains portaient la kippa, ont déposé plainte vendredi soir. Ils disent avoir été victimes d'une agression «à caractère antisémite», dans le XIXe arrondissement de Paris. La police a confirmé que trois jeunes juifs avaient «été légèrement blessés» et précisé que l'affaire avait commencé par des jets de pierre sans se prononcer sur le caractère antisémite de ces violences.
«Le parquet a saisi la 2e division de la police judiciaire avant le dépôt de la plainte» a ajouté la porte-parole de la préfecture de police de Paris, Marie Lajus.
Selon Sammy Ghozlan, président du bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, les victimes âgées de 17 et 18 ans, ont été agressées par 6 ou 7 personnes qui les ont frappé au visage à "coups de poings américains, ce qui implique forcément une préméditation". Le plus jeune a de nombreux bleus au visage. Les deux autres ont le nez cassé. Un d'entre-eux a une ITT (Incapacité temporaire totale) de 3 jours. Ils ont reçu des soins à l'hôpital avant de déposer plainte au commissariat du Xe arrondissement et de rentrer chez eux. "Mais ce n'est rien, comparé à ce qui risque d'arriver. Pour l'instant ce ne sont que des nez cassés.Un jour ce sera un meurtre", redoute Jean-Jacques Giannesini, conseiller UMP du XIX ème arrondissement .
Samy Ghozlan, s'inquiète d'autant plus que le mois d'octobre sera ponctué par plusieurs fêtes juives, dont Yom Kippour, le nouvel an et Soukkot, la fête des cabanes et qu'il appréhende des confrontations et autres agressions. Jeudi 4 septembre, une réunion de quartier s'était tenue pour parler du sentiment d'antisémitisme grandissant dans l'arrondissement. Les habitants de confession juive souhaitent la mise en place d'un système de vidéo surveillance pour dissuader les éventuels agresseurs.
«Pour le moment, le caractère antisémite de cette agression n'a pas été établi, car selon les témoignages unanimes des trois garçons, aucune injure ni propos antisémites n'ont été prononcés», a précisé la police judiciaire.
"Nous devons dénoncer l'antiséminisme sournois qui se développe dans certains courants de notre société", a indiqué le cardinal archevêque Monseigneur André XXIII interrogé ce matin, lors du grand entretien Europe1/Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Leparisien.fr avec AFP -07.09.08
Commentaires
question essentielle : quel moyen de transport utilisaient-ils ?
Les experts se sont t ils déplacés ?
C’est très bien que Monseigneur Vingt-trois dénonce l’anti-sémitisme. Mais il serait beaucoup plus crédible s’il dénonçait aussi l’anti-christianisme et l’anti-catholicisme de la même façon !
@calimero: les Juifs ne doivent emprunter aucun moyen de transport lorsqu'ils se rendent à la synagogue pour le shabbat: ils y vont à pied ! Je l'ai appris par des relations juives. Dans mon quartier je peux voir des loubavitchs marcher par petits groupes, en famille, pour rejoindre la synagogue. Parfois la distance est longue, mais ils la font, même les enfants.
La religion juive est très mal connue.
@Gaëlle
La religion juive est faite, comme la musulmane d'indications et de contre-indications, pour gérer le quotidien. L'auteur de "l'islam des interdits", ???, nous dit, notamment, qu'il y a inégalité entre l'homme et la femme, entre le croyant et le non-croyant, et entre le musulman et le non-musulman. Mais qui de l'œuf ou de la poule...
ce qui est intéressant c'est que ce fait divers illustre parfaitement le fait qu'alors qu'un crime ou une infraction est généralement étudié du point de vue subjectif, par exemple, homicide involontaire ou homicide volontaire ne se distinguent que par la volonté du sujet, le résultat étant complétement le même pour l'objet à savoir le cécès d'une personne.
Eh bien en matière d'antisémitisme, l'acte est jugé en fonction de l'objet.
cassez la gu... à monsieur Dupont parce que c'est un malotru vous risquez une peine somme toute minime, mais si c'est à monsieur Cohen pour les mêmes raisons, vous risquez gros ! éventuellement la Une de la presse nationale
@Paul-Emic: ta réflexion est extrêmement juste!
Si on tue M. Martin, on ne tue qu'un individu qui s'appelle Martin et l'on s'interroge: homicide volontaire ou involontaire? - mais la religion ou l'ethnie de M. Martin n'a aucune importance pour la Justice.
Mais si on tue M. Cohen, on s'interroge aussitôt sur la connotation antisémite que peut avoir le meurtre. Il y a suspicion immédiate d'antisémitisme alors même que le meurtre peut être simplement crapuleux ou passionnel. Ou accidentel, involontaire...
Tu poses là une question très "sensible".
On ne croira jamais que vous avez tué m. Cohen pour une autre raison que votre anti-sémitisme. Même si vous ignoriez sa religion.
Si vous avez envie de commettre un meurtre faites attention ! Un racinien de préférence.
Heureusement que nous avons le salon de Gaelle pour un peu d'humour !