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Bruno Gollnisch: "Le Pen ne se remplace pas"

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Bruno Gollnisch vice-président du FN

INTERVIEW - Alors que le Front national organisait ce week-end son université d'été à Evian, le vice-président du FN Bruno Gollnisch réagit pour Lefigaro.fr au retrait annoncé de son président en 2010 et affirme ne «pas être en guerre» avec sa fille Marine.

LE FIGARO.FR - Jean-Marie Le Pen l'annonce dans Valeurs actuelles : il faudrait «des circonstances exceptionnelles» pour qu'il soit à nouveau candidat à l'élection présidentielle de 2012, laissant entendre qu'il se retirera lors du prochain congrès en 2010. Quelles conséquences directes pour le Front national ?

Bruno GOLLNISCH - Le Front national peut assumer la succession de son fondateur, qui est en même temps une personne dont l'autorité, le charisme, le vécu, sont tout à fait exceptionnelles. Réussir ce passage constituera une preuve de pérennité et de maturité pour notre parti. Mais on ne remplace pas Jean-Marie Le Pen. Après lui, ce sera autre chose. Non pas dans les idées, mais dans le style.

Il évoque des «circonstances exceptionnelles». Lesquelles ?

Par exemple si l'avion qui emmène Marine, moi-même et l'ensemble du bureau politique, se crashe et qu'heureusement il en réchappe, la veille de l'élection ! (rires) Plus sérieusement, c'est à lui qu'il faut poser la question !

Regrettez-vous que Jean-Marie Le Pen, qui vous a toujours présenté comme son successeur légitime, plaide désormais en faveur de sa fille ?

Il a parfaitement le droit de changer d'avis. Je n'ai absolument pas la prétention de l'empêcher de donner son opinion et encore moins de le museler, à supposer que j'en ai la possibilité, ce qui n'est pas le cas ! Je ne lui dénie pas du tout le droit d'intervenir dans la course à la succession et de soutenir une autre candidature que la mienne. Toutefois, je préférerais qu'il se prononce en ma faveur. Mais peut-être que finalement, Jean-Marie Le Pen choisira d'être un arbitre neutre au-dessus de la mêlée.

Marine Le Pen a-t-elle les qualités pour assumer la présidence du Front national ?

J'ai été le premier à dire que sa candidature était naturelle et légitime. J'arrive certes à chaque fois en tête des votes au comité central du FN, mais je ne tire pas de cette constatation une sorte de droit acquis faisant de moi le candidat unique à la succession de Jean-Marie Le Pen. Rien n'est joué. Je ne suis pas en guerre contre Marine. Je le dis très clairement : à l'heure actuelle, j'envisage toujours d'être candidat à la succession de Jean-Marie Le Pen.

Comment relancer la dynamique au Front national, attirer des adhérents, séduire de nouveaux électeurs ?

Beaucoup d'électeurs sont déçus de Nicolas Sarközy. Ils comprennent maintenant que surfer sur nos thèmes n'entraîne pas la mise en œuvre de nos solutions. Nous avons un travail de remobilisation à faire vis-à-vis de gens découragés, démobilisés, écœurés de surcroit par le fait qu'ils sont marginalisés, traités comme des parias dans leur propre pays. Ils ne sont même pas représentés dans les assemblées !

Serez-vous tête de liste dans la grande région Est pour les prochaines élections européennes, en juin 2009 ?

Je ne peux pas confirmer tant qu'il n'y a pas de décision officielle, mais il serait logique de défendre sa circonscription. Même si nous récusons cet éclatement de la France en «euro-landers» sur le modèle allemand, sous le prétexte qu'avait trouvé Brice Hortefeux à l'époque de rapprocher élus et électeurs. Un élu a déjà du mal a arpenter sa circonscription législative qui fait 108 000 habitants, alors des circonscriptions qui en font 10 millions… C'est tout à fait ridicule ! Ça été fait dans le but de minorer la représentation du Front national.

Que pensez-vous du projet de fichier Edvige, qui recense les personnes «ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif», donc potentiellement vous-mêmes ?

Je crois qu'il y a beaucoup d'hypocrisie dans la réaction des socialistes, quand on voit que François Mitterrand avait fait mettre illégalement sur écoute plus de 3 000 personnes ! Ces gens-là ont le culot phénoménal de venir nous donner des leçons. Ce qui soulève mon indignation, ce sont les atteintes à la liberté d'expression qui se multiplient en France. Mais regardez : la police tsariste (au début du XXe siècle en Russie, NDLR) avait à l'époque le système de documentation le plus élaboré au monde et ça n'a pas empêché la révolution d'arriver !

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