Confrontées à une nouvelle journée noire sur les places financières mondiales, les grandes banques centrales ont annoncé mercredi une baisse concertée de leurs taux directeurs, une mesure choc qui n'a toutefois pas suffi à enrayer la spirale baissière des Bourses.
La nouvelle a dopé l'euro qui s'est affiché en nette hausse face au dollar en milieu d'échanges européens, valant 1,3604 dollar, contre 1,3599 dollar mardi soir.
Six banques centrales mondiales dont la BCE et la Fed ont frappé un grand coup en abaissant de manière inattendue leurs taux directeurs, alors que la crise financière enfle et menace de plus en plus la croissance.
La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed), et leurs homologues suédoise, britannique, canadienne et suisse ont toutes baissé leurs taux respectif d'un demi-point. Et au même moment la Chine a elle aussi annoncé une baisse des taux des prêts à un an.
En zone euro, le taux de refinancement passe désormais à 3,75%, aux Etats-Unis à 1,5%.
La thérapie de choc des banques centrales a été immédiatement saluée par le président français Nicolas Sarkozy, qui y voit une "décision très importante". La chancelière allemande Angela Merkel a jugé que cette action pouvait "aider à restaurer la confiance.".
Le Fonds monétaire international (FMI) a toutefois douché les espoirs d'une prochaine sortie de crise en estimant dans son rapport semestriel que "beaucoup de pays européens entrent ou s'approchent de la récession".
L'organisme a encore abaissé sa prévision de croissance pour la zone euro à 1,3% cette année contre 1,4% auparavant, et table sur seulement 0,2% de croissance l'an prochain.
La zone euro devrait faire moins bien que les Etats-Unis cette année, pour lesquels le Fonds table sur 1,6%, et guère mieux l'an prochain, puisque le rapport prévoit 0,1% de croissance outre-Atlantique.
Ces prévisions ont pesé sur les Bourses européennes, qui sont repassées dans le rouge.
A Paris, après une baisse supérieure à 2% à l'ouverture, puis une dégringolade à -8,18% dans la matinée, le CAC 40 revenait à l'équilibre à 12H00 GMT, avant de rechuter nettement pour abandonner 4,80% à 13H15 GMT.
L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort s'enfonçait à nouveau mercredi en milieu de séance, perdant 4,68%, après avoir plongé de 6,82% dans la matinée.
La Bourse de Londres était en nette baisse mercredi vers 13h15 GMT malgré l'adoption d'un plan de sauvetage des banques, le Footsie-100 cédant 4,50%.
Les principales bourses européennes avaient ouvert en forte baisse dans le sillage d'une chute historique à Tokyo, sans considération pour l'annonce à Londres en tout début de matinée d'un plan massif de soutien au secteur bancaire britannique.
Londres a annoncé un plan de sauvetage qui comprend une nationalisation partielle des premières banques du pays, via des prises de participation pouvant aller jusqu'à 50 milliards de livres (65 milliards d'euros).
Le gouvernement britannique compte proposer une réforme de la régulation du système financier, vendredi lors d'une réunion à Washington des ministres des Finances et banquiers centraux des pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).
A Rome, le gouvernement italien a prévu l'adoption mercredi soir de "mesures urgentes pour garantir la stabilité des banques et de l'épargne", tandis qu'à Madrid, l'exécutif espagnol avait annoncé mardi la création d'un fonds de soutien au système financier de 30 milliards d'euros.
La France a annoncé la mise en place d'une "structure juridique" qui permettra à l'Etat d'"intervenir financièrement" en faveur des banques.
Mais les initiatives gouvernementales qui se sont multipliées depuis l'adoption du Plan Paulson, doté de 700 milliards de dollars, vendredi aux Etats-Unis, n'ont pas suffi à enrayer la spirale baissière sur les marchés.
A Moscou, les deux Bourses RTS et Micex ont interrompu les échanges 35 minutes après l'ouverture après avoir enregistré des baisses de 11,25% et 14,35%. Bucarest a suspendu ses transactions jusqu'à jeudi.
A Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé mercredi sur une chute de 9,38%, la pire depuis le "lundi noir" de 1987.
La déconfiture a gagné toute l'Asie: en clôture, Hong Kong a perdu 8,2%, Bangkok 6,88%, Singapour 6,61%, Séoul 5,81%, Sydney 5% et Shanghai 3,04%. A Jakarta, la séance a été suspendue après une chute de plus de 10%.
Mardi, Wall Street était tombé à son plus bas niveau depuis cinq ans après une chute de 5,11% du Dow Jones et de 5,80% du Nasdaq. Mercredi, le Dow Jones a ouvert en baisse de 2,12% et le Nasdaq de 2,52%.
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Le Libor est une série de taux de référence du marché monétaire de différentes devises.
Son nom a été formé par la contraction des mots anglais London interbank offered rate (en français, « taux interbancaire offert à Londres »). Historiquement, c'est le premier des nombreux taux IBOR
IBOR est le sigle générique d'Interbank Offered Rate, ou taux interbancaire offert, c'est-à-dire le taux auquel une banque de première catégorie, à un moment donné et pour une échéance donnée, prête à une autre banque de première catégorie en blanc (en anglais : unsecured lending), c'est-à-dire sans que le prêt soit gagé par quelque actif que ce soit, comme des titres de créances négociables ou des valeurs mobilières.
Commentaires
Ah, on rigole bien avec cette crise : je viens de voir, à la télé, en direct, un député UMP, nommé, me semble-t-il, Mariton, en train de rire à gorge déployée. L’heureux homme !
Il ne faut pas focaliser sur les chutes des places boursières. Il ne faut pas projeter trop de noircissisme sur l'avenir, merci les journalistes et les gauchistes qui ne rêvent que de la fin du capitalisme. Les gens vendent car la peur est entretenue. C'est irrationnel. Certaines capitalisations comme TOTAL et CARREFOUR sont en dessous de la valeur de leur "matériel de production et immobilisation". Les rendements des actions, dividendes perçus par les actionnaires, sont très bons. Cela veut dire que les fondamentaux sont bons. Le problème actuel est la CONFIANCE. Comme le développe jpchevallier.com, les marchés baissent fortement depuis l'annonce de W. BUSH d'attaquer l'IRAN vers le 18 août. C'est pour cela que cela baisse fortement. Comme après le 11/09. Après l'intervention, ça repartira comme en 14, si l'on puis dire.
Les volumes de transaction ne sont pas énormes. Il y a donc des petites ventes qui font grandement baisser les cours, comme l'explique CHEVALLIER, pour le cas de VW, ce mercredi.
A qui profite le crime, comme toujours? C'est une grande mutation du capital-libéralisme, qui va se renforcer par la suite. Ils vont licencier, la bonne excuse, pour augmenter les bénéfices, et racheter à prix cassé, les très bonnes entreprises dont les cours actuels sont bradés. Ensuite, aux crises mondiales se verront proposer des solutions mondiales, par devinez qui? Un gouvernement mondial verra le jour pour sauver le monde. Mais il faudra serrer les dents et tout accepter pour le mériter. Depuis que N.S et ATTALI vous en parlent!
Pour bien comprendre, lisez ce qui suit
http://cacaou3.blogspot.com/2007/01/apocalypse-1-666-le-chiffre-de-la-bte.html
Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus!
on y vient, mais on est toujours à la remorque des évènements plutôt que de les précéder.
Une telle mesure prise il y a une semaine aurait peut-être désamorcé la bombe
@Arauris: je partage ton avis. Merci pour ton commentaire. Les déclarations de DSK (FMI) ont été désastreuses, pour noircir encore le tableau et créer l'affolement!
Cette crise a quelque chose d'anormal... Elle prépare la guerre et le chaos dans les esprits.
Il s'agit maintenant d'un psychose, d'une sorte de hantise à l'échelle mondiale!