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Les Pays-Bas, très bas...

Achat de canabis dans un coffe-shop hollandais.jpg
Vente de cannabis dans un coffee-shop d'Amsterdam

La politique de tolérance des Pays-Bas envers le cannabis est au coeur d'un vif débat entre les tenants d'une fermeture des coffee shops, où sa vente est tolérée, et ceux qui veulent que l'Etat réglemente la culture du chanvre.

Excédées par les 1,3 million de touristes de la drogue belges et français qui affluent chaque année, les villes frontalières de Roosendaal et Bergen-op-Zoom (sud des Pays-Bas) ont ordonné la fermeture d'ici deux ans de leurs huit coffee shops.

Le maire de Roosendaal Michel Marijnen blâme "les différences dans les approches" en matière de drogues douces entre les Pays-Bas, la Belgique et la France.

"Les gens viennent ici parce qu'ils croient que c'est légal, mais ce n'est pas vrai. En soi, la politique de tolérance, si elle n'était destinée qu'aux Néerlandais eux-mêmes, ne donnerait pas lieu à de telles nuisances et à une telle criminalité", explique-t-il dans un entretien à l'AFP.

Le ministre de la Justice Ernst Hirsch Ballin, dont le parti chrétien-démocrate CDA est partisan d'une approche plus restrictive, voire de la fermeture des coffee shops, a salué la décision "courageuse" des deux villes.

Pour le criminologue Tim Boekhout van Solinge, "l'interdiction est plus dangereuse pour la société que l'herbe elle-même", car les consommateurs vont se tourner vers les circuits illégaux et la criminalité va exploser.

"Si on réglemente, la criminalité diminue, on peut lever des impôts sur la vente et contrôler la qualité du chanvre", a-t-il estimé dans les médias néerlandais.

Les Pays-Bas ont décriminalisé en 1976 la consommation et la possession de moins de cinq grammes de cannabis, dont la vente est autorisée dans des coffee shops. La culture et la vente en gros, qui servent à approvisionner les 700 coffee shops du pays, sont en revanche interdits.

Vendredi, trente-trois maires néerlandais ont appelé le gouvernement à réglementer la culture de cannabis, une activité aujourd'hui contrôlée par des organisations criminelles qui rapporterait deux milliards d'euros par an.

Le maire d'Eindhoven (sud) Rob de Gijzel a annoncé qu'il mettrait en place un projet pilote de production de chanvre pour alimenter les coffee shops de sa commune.

Selon plusieurs enquêtes, une majorité de maires néerlandais des 106 communes où sont installés des coffee shops sont favorables à une légalisation de la chaîne de production et de vente du cannabis.

Les Néerlandais restent attachés à l'approche unique de leur pays, selon un sondage publié vendredi. Si 57% des personnes interrogées n'ont encore jamais fumé de cannabis, 54% veulent garder les coffee shops, 59% sont pour la légalisation de la consommation de drogues douces et 64% soutiennent la légalisation de la culture du chanvre.

Le sujet divise la coalition au pouvoir, qui réunit le parti travailliste PvdA, chrétien ChristenUnie et le CDA. Après les élections de novembre 2006, ils s'étaient mis d'accord sur la fermeture des coffee shops à proximité des écoles secondaires...

Sous la pression du parlement, le gouvernement a commandé pour mi-2009 une évaluation complète des effets de trente ans de politique de tolérance, sur la santé publique comme sur la criminalité organisée.

"Sur la base de cette évaluation, le gouvernement prendra une position, à savoir si la politique en matière de drogues doit être changée et de quelle manière", a indiqué à l'AFP Wim van der Wegen, un porte-parole du ministère de la Justice.

AFP.22.11.08

 

 
 

Commentaires

  • on devrait autoriser le meurtre pour mieux le contrôler, c'est d'ailleurs ce qu'a réussi à faire Momone dans les maternités !

  • Le Tim machin chose n'envisage même pas la lutte contre la consommation et le trafic de stupéfiants; il approuve la consommation de substances toxiques, avec profit au bénéfice de l'Etat (taxe); sans parler des victimes de la drogue, son calcul économique est périlleux car combien coûte au système de santé néerlandais les cures de désintoxication et les pathologies diverses engendrées par la consommation de stupéfiants?

    Et puis dans cet ordre d'idées, on pourrait aussi organiser la pédophilie.
    Ce sale type mériterait un emprisonnement immédiat dans un pays qui marcherait sur la tête.

    Les néerlandais sont pour la légalisation des drogues "douces"; pour oublier qui est le maire de Rotterdam?

    Je n'ai jamais compris ce peuple, qui a choisi dès 1976, le suicide collectif.

  • Ils font semblant de parler de drogues douces, mais il suffit de se promener une demi-heure dans le centre ville d’Amsterdam pour que quelqu’un vienne spontanément vous proposer de la cocaïne. Et ça, ils le savent bien, ces hypocrites, comme ils savent qu’après les drogues dites ‘douces’ on passe aux drogues ‘dures’ !

  • Cher abad, après les drogues dites douces, on passe irrémédiablement aux drogues dures... il n'ya guère d'exception. Vous avez entièrement raison. Moi non plus, je ne comprends pas ce pays, comme Catherine. Mais n'oublions que sa population actuelle n'est pas homogène, que la Hollande n'est plus la charmante image d'Epinal que l'on en garde à tort dans l'esprit... Tulipes, moulins, jeunes filles blondes à vélo! - Il y a l'envers du décor, ce goût du suicide, de l'autodestruction typiquement nordique, de ces peuples tristes, très anciens, hantés par la religion puritaine... Ils vont d'un excès à l'autre. Les Hollandais sont aussi gens de mer, qui ont perdu leur Empire colonial. Décadence...

    Que dirait Guillaume d'Orange s'il voyait ça!

  • c'est un mal commun à toute l'Europe, chez eux c'est amplifié, mais ne nous voilons pas la face : quand on relâche ceux qui détiennent de la drogue pour leur consommation personnelle, que les "petits" trafiquants sont condamnés à des peines symboliques, qu'il est plus grave qu'un homme politique exprime son point de vue que de crier sa haine envers son pays d'accueil, que l'on assiste à une totale confusion dans les peines, que le code pénal devient essentiellement le moyen de faire passer une politique au forceps, devons nous penser que nous sommes à l'écart de la décadence batave ?

  • Ces pays nordiques appliquent juste à tort une politique dépassée qui convenait à peu près à leur peuple, et à leur peuple seulement jusque dans les années 70. "On" s'est débrouillé pour que tout cela change... et ça a changé à une vitesse effrayante. Nul hasard là-dedans.
    Si les coupables étaient punis à la juste proportion de leurs crimes et l'échelle des peines rétablie, tout cela ne serait pas, vous avez parfaitement raison Paul-Emic.
    Sans ce retour au bon sens, cela empirera par quelque bout qu'on prenne ce problème fort simple mais dont on réussit à faire croire aux moutons qu'il est "complexe", tout simplement en ayant effacé de leur volonté les solutions efficaces.

    Préparons nous.

  • Cher paul-Emic, nous ne sommes pas du tout à l'abri de la décadence batave, et d'ailleurs peut-être est-elle plus superficielle que profonde. Nous, nous sommes vraiment en pleine déchéance, à tous les points de vue, toutes les digues ont sauté, et nous n'avons point à nous sentir "supérieurs" à ces vieux pays d'Europe du Nord, autrefois si riches et puissants, qui subissent de plein fouet la mondialisation et qui se débattent comme ils peuvent...

    Que dirait le Roi Soleil s'il voyait son royaume dans cet état?

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