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L'émouvante récupération d'une humble valise...

Camp prisonniers de guerre.jpg
Tri du courrier et salle commune (photo Roger Viollet)

Soixante-trois ans après, le fils d'un prisonnier de guerre français a récupéré la valise de son père détenu de 1940 à 1945 dans un stalag du côté de Dortmund, grâce à la perspicacité d'une jeune étudiante allemande.

"Une surprise énorme, un moment intense d'émotion", a déclaré à l'AFP, Alain Eymard, 70 ans, qui n'a pas hésité à se mettre au volant de sa voiture pour parcourir les 800 km qui sépare son village de Ciel, en Saône-et-Loire, de celui de Meschede, près de Dortmund, en Allemagne.

Deux jours auparavant, le septuagénaire avait eu la "surprise" de recevoir un courriel "d'un cousin éloigné", habitant Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), lui apprenant la nouvelle de la découverte de la valise de son père Georges.

"C'est une jeune étudiante allemande de 18 ans, Kristin Schlinker, qui, pour un exposé de français, s'est mise à la recherche de documents dans le grenier de la maison familiale de Meschede et a découvert une valise qui dormait là depuis 1945", a raconté Alain Eymard.

"Les documents qu'elle contenait lui ont permis d'avoir une bonne note, ce qui l'a encouragée à retrouver son propriétaire! ", a-t-il poursuivi.

"Quand j'ai ouvert la valise, c'est une vraie bouffée de tendresse qui en est sortie", a affirmé M. Eymard, des sanglots dans la voix.

"Mon père avait gardé toute les lettres de ma mère Marie-Lou avec les photos où je me suis retrouvé bambin", a-t-il ajouté.

Y figuraient aussi des affiches de spectacles de théâtre que le prisonnier de guerre organisait "pour amuser les copains", certaines avec les noms de tous ces comédiens amateurs.

Un tableau "peint par un copain du stalag et dédicacé à mon père" et des "cartes de menus gastronomiques de Noël fantaisistes" élaborés "par jeu et humour" par les prisonniers, se trouvaient aussi dans le bagage. Tout comme "la photocopie d'un ausweiss (permis) au nom de ma mère avec l'adresse", ce qui devait faciliter les recherches. Tout était dans un très bon état de conservation, a précisé Alain Eymard.

"Mon père - décédé en 2004 - ne nous avait jamais parlé de cette valise. En fait il ne s'épanchait pas sur cette période de sa vie", a-t-il regretté.

Détenu au stalag près de Dortmund, après avoir été capturé sur les plages normandes en 1940, Georges Eymard travaillait dans une scierie et "mangeait le midi dans une famille".

Alain et son épouse ont pris la route pour l'Allemagne le 15 novembre dernier pour récupérer la valise. "Nous avons été superbement accueillis, toute la famille nous attendait sur le perron de la maison et, a encore raconté Alain, nous avons pu échanger quelques mots de français avec Kristin et une grande tante qui avait connu mon père et qui était toute émue de serrer dans ses bras le fils de Georges".

AFP. 27.11.08

Commentaires

  • Très belle histoire qui mériterait d’être lue dans toutes les écoles de France !
    A part ça, on pourrait la commenter de diverses façons et la comparer aux nombreuses histoires dont on nous rebat les oreilles à longueur d’années : mais c’est impossible, les lois Gayssot, etc… s’y opposent et la HALDE, la Licra, le CRIF…. veillent et sont vigilants. Il vaut mieux s’abstenir.

  • @Abad

    Ils n'ont pas le bon pofil , ça ne rapporte pas de monnaie sonnante et trébuchante et ça rappelle que "certains" n'ont pas été les seuls victimes.

    Bref Georges Eymard n'est qu'un détail.

  • Chezr abad, cela m'a semblé imlmédiatement une très belle histoire, en effet bien émouvante: elle a aussi le mérite d'être vraie, vérifiable: cette valise existe, "très bien conservée". Les deux photos de ce stalag montrent que les Allemands n'humiliaient nullement les prisonniers de guerre. Dans mon enfance, j'ai entendu des récits de personnes proches ou amis de mon père qui avaient été prisonniers de guerre: ils travaillaient soit en usine, soit dans des fermes, tous disaient avoir été bien nourris, soignés, jamais insultés... Ils n'osaient évidemment dire qu'ils regrettaient quelque peu certaines jeunes filles qui leur étaient devenues chères... On était étonné, on s'attendaient à des horreurs, des maltraitances, eh bien non... Ils étaient revenus en pleine forme physique.

  • Oui, chère Gaëlle, cette émouvante histoire est vraie et vérifiable ; pas comme certaines autres histoires de journal soi disant écrit par on ne sait quelle gamine ; enfin on ne peut pas en dire plus !

    Ce que vous dites des prisonniers qui ont eu la chance de revenir de ces camps s’est produit très souvent et certains ont même ramené leur épouse. Tout le monde sait qu’Olivier Messiaen a créé une de ses plus belles œuvres en captivité avec un orchestre de prisonniers comme lui. Les exemples de ce type sont nombreux. Je ne crois pas qu’on puisse en dire autant des goulags, des camps Viets, ou d’autres camps de prisonniers actuellement en fonction.

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