Ilyes avait 3 ans, Thibault en avait 5.
Le premier, hospitalisé pour une angine, est mort mercredi dernier dans les bras de son père, à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Paris (XIVème), victime de l’injection d’une forte quantité de chlorure de magnésium au lieu des vitamines qui auraient dû parachever sa guérison.
Le deuxième, opéré d’une malformation cardiaque à l’institut Jacques-Cartier de Massy (Essonne), a succombé le 13 décembre 2005 à l’administration d’une ampoule de chlorure de potassium au lieu du bicarbonate de sodium initialement prescrit.
Dans les deux cas, les infirmières fautives ont immédiatement reconnu leurs erreurs. Celle d’Ilyes, Sylvie F., pourtant forte de onze années d’expérience, a été mise en examen pour « homicide involontaire » et placée sous contrôle judiciaire. Effondrée, elle est partie « se mettre au vert » en province, chez ses parents.
Quand ils ont appris le décès d’Ilyes, les parents de Thibault ont fait un bond. « On n’aurait jamais cru, trois ans après la mort de notre fils, lui aussi mort à l’hôpital à cause d’une erreur de produit, que le même genre de drame puisse se reproduire », explique Bertrand Delpierre, le papa. « C’est révoltant », renchérit Isabelle, la maman.
Au lendemain du décès de Thibault, la mère d’Isabelle avait écrit plusieurs lettres pour alerter les pouvoirs publics. Le ministre de la Santé de l’époque, Xavier Bertrand, lui avait promis qu’il prendrait des dispositions. « En fait, rien n’a changé », soupire Isabelle. Comme dans le cas d’Ilyes, l’hôpital où se trouvait Thibault se défend de tout dysfonctionnement. « L’infirmière ne présentait ni déséquilibre ni surmenage, et le service n’était pas en sous-effectif », énumère Bertrand Delpierre en s’appuyant sur les résultats d’une expertise
Les parents de Thibault n’ont jamais vu l’infirmière Shirley C. La justice, dans leur cas, n’a pas été saisie. Quelque temps après le drame, c’est sur le terrain civil que les deux parents avaient engagé des poursuites. Aujourd’hui, ils envisagent de porter plainte. « La faute de cette infirmière doit être reconnue, réclame Isabelle. Cela me révolte de savoir qu’elle continue d’exercer son métier après une pareille erreur. »
L’un comme l’autre se disent très méfiants, désormais, à l’égard de l’institution hospitalière. Avant toute chose, ils souhaitent que des réformes concrètes permettent d’éviter, à l’avenir, pareilles confusions. « Modifier les produits, les process, l’étiquetage, la formation... je ne sais, dit Bertrand. Il y a sûrement quelque chose à faire pour que cela n’arrive plus. »
Confiée à la juge Bertella-Geffroy, l’enquête sur la mort d’Ilyes s’attache notamment à retracer le parcours du flacon qui lui a été fatal. Les différents acteurs de cette chaîne devraient prochainement être entendus. Les intervenants hospitaliers présents le soir du drame pourraient, eux aussi, être auditionnés par la juge. Les parents d’Ilyes, effondrés, devraient se constituer partie civile dans les tout prochains jours. Le petit Thibault, quant à lui, repose au cimetière de Béthune. « J’essaie d’aller le voir le plus souvent possible », confie son père. « Sans lui, le bonheur n’aura jamais plus le même goût », conclut sa mère.
Commentaires
Les naïfs croient que dans notre devise, le mot 'égalité' a encore un sens : ils n’ont toujours pas compris ce que sont le métissage et la préférence étrangère, malgré toutes les explications du nain !
En tout cas si vous devez aller à l'hôpital faites la réflexion à l'infirmière : vous êtes certaine de me donner le bon produit ?
Vous pouvez le dire sans agressivité. Mais elle regardera tout de même.
Pour le petit Thibault il n'y a pas eu la discrimination positive si chère au nain et tant vantée par les intellos du petit peuple qui n'existe pas.
Chère mélanie, des infirmières prennent mal ces questions... mais il faut les poser...
Moi, j'avais fermement refusé une piqûre à l'hôpital d'Albi (j'étais jeune, en voyage, et je suivais un traitement contre la sinusite qui prescrivait des piqûres à intervalles réguliers), en voyant traîner la seringue et l'aiguille n'importe où... On ne parlait pas encore du sida, mais je pensais à un furoncle, à une saleté quelconque. La jeune infirmière était désagréable, mais j'ai tenu bon! L'infirmière en chef est arrivée, elle m'a donnée raison, et elle est allée chercher une seringue et une aiguille dans l'autoclave.
Quand mon père est décédé d'un arrêt cardiaque dans une clinique privée de Marseille, cependant fort réputée, il n'y avait AUCUN MEDECIN sur place à 15 heures! Deux infirmières se sont évertuées, mais elles étaient seules et affolées. Ces messieurs sont arrivés à 16 heures passées. Ma mère et moi voulions porter plainte, mais on nous a parlé d'autopsie et nous avons renoncé. C'était trop pénible, en plus du chagrin.
Cette infirmière n'a pas les moyens juridiques et financiers de se défendre comme un professeur qui vous a envoyé Ad-Patrem pour une opération bégnine.
Ni coupable,ni responsable,cette formule a sauvé des ministres de la prison,elle doit en bénificier.