Les propositions du haut-commissaire Martin Hirsch pour réinsérer les jeunes ont été jugées intéressantes mais doivent être expertisées.
Martin Hirsch semble être allé un peu vite en besogne dimanche lors du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI» en faisant trois propositions pour venir en aide à une jeunesse «sacrifiée». Primo, de porter à 30 000 le nombre de volontaires pour effectuer un service civique rémunéré 600 euros par mois. Secundo, de conditionner la réduction du taux de TVA dans la restauration à l'embauche massive de jeunes sans qualification. Et tertio, de faire financer par l'État 100 000 embauches de jeunes dans les entreprises pour les deux ans à venir. Avec, en contrepartie pour les employeurs, l'obligation d'assurer la formation des jeunes et, pour les embauchés, de rester trois à cinq ans dans le secteur. Coût estimé par le haut-commissaire à la Jeunesse ? 1,5 milliard d'euros sur 2009-2010. Cette dépense ne serait pas un cadeau aux entreprises, juste «une avance» avec un «retour sur investissement» garanti, grâce à une réduction de 1 % par an pendant cinq ans des allégements de charges.
Prendre l'opinion à témoin
«Rien n'est arbitré, soulignait lundi un proche du haut-commissaire. Martin Hirsch a mis sur la table trois idées pour faire avancer le débat.» Ces propositions doivent être débattues ce soir par les membres de la commission de concertation sur les politiques de la jeunesse qui planchent sur «les jeunes et la crise». L'Élysée cherche lui aussi à faire retomber le feu allumé par le haut-commissaire à la Jeunesse, fidèle à sa technique - éprouvée avec le RSA - de prendre l'opinion à témoin en rendant publiques ses propositions avant que le moindre arbitrage ait été rendu.
«Rien n'est expertisé ni décidé, confirmait ainsi lundi un proche du chef de l'État. Ce sont des pistes Martin Hirsch et non gouvernement ales.» Si on loue à l'Élysée le caractère «imaginatif et inventif» de l'ancien président d'Emmaüs France, on remarque qu'un certain nombre d'hypothèses importantes restent encore à être validées. «Cela suppose que les entreprises vont continuer à embaucher, qu'elles ont une visibilité sur les années à venir - ce qu'elles n'ont pas aujourd'hui - ou que l'on connaît la date de fin de la crise», nuançait-on ainsi lundi rue du Faubourg-Saint-Honoré.
En tout cas, les propositions de Martin Hirsch font parler. Ce qui est le but. «Elles vont dans le bon sens, juge Jacques Vinet, le président du CNCE-GEIQ, un groupement d'employeurs qui forme 4 000 jeunes sans qualification par an. Nous avons du mal en ce moment à convaincre les entreprises de former des jeunes et un coup de pouce financier de l'État serait le bienvenu.» Pour Emmanuelle Pérès, la secrétaire générale du Centre des jeunes dirigeants (CJD) et membre de la commission de concertation sur les politiques de la jeunesse, «Martin Hirsch montre une détermination pour trouver des solutions à l'emploi des jeunes adultes et c'est bien car il y a des mesures d'urgence à prendre».
Reste à savoir si Nicolas Sarközy, qui a indiqué vendredi qu'il fallait faire davantage pour les jeunes et dont on attend peut-être ce soir des annonces, se laissera une nouvelle fois séduire par les idées du haut-commissaire.
Le Figaro - 24 mars 2009
Commentaires
Ils n’ont toujours pas compris (ou font semblant de n’avoir pas compris) que les jeunes auxquels ils pensent, veulent bien l’argent mais surtout pas travailler ! Alors ils peuvent imaginer tout ce qu’ils peuvent cela ne changera rien à la situation.
La jeunesse sacrifiée, c'est la jeunesse européenne; merci qui?
"Jeunes" est devenu une insulte, grâce à la lâcheté des politiques qui n'osent pas, ou ne veulent pas désigner la variété exacte, jetant ainsi une opprobre inconsciente sur la véritable jeunesse dans un pays de soixante-huitards qui n'aiment déjà pas instinctivement ses "jeunes" -pour des raisons diverses. Les journalistes le comprennent, depuis quelque temps. PPDA faisait l'effort de parler de "jeunes gens", mais ce n'était que reculer pour mieux éviter. Pour un peu, on les aurait alors imaginés en complet veston avec la raie partageant les cheveux. Quoique avec des cheveux crêpus ça doive être difficile.
Je connais de jeunes maghrébins qui ont honte qu'on les appelle des jeunes. Pas besoin de longue analyse sociologique, ils savent pertinemment pourquoi.
Bonjour,
Avec mes 68 ans, ça me dépasse largement,mais toujours en activité , opérative et pas spéculative, au vu des jeunes sur le marché du travail, je suis amené à penser qu'il y a un gros problème d'éducation pour inculquer le goût de l'effort , car ce n'est pas naturel.
A la base, il y aurait toute la classification Parodi à revoir, ne serait-ce que pour éviter la lutte des classes générée par ce bon préfet.
A PRETET :oui, il se peut que la classification Parodi soit mal adaptée aux emplois d’aujourd’hui. Mais le problème n’est vraiment pas là. Ceux qu’on appelle pudiquement les ‘jeunes’ (car il est interdit de les désigner réellement) ne veulent surtout pas travailler, mais vivre grassement de toutes les ‘allocs’ qu’on leur verse généreusement pour ‘acheter’ la paix dans leurs quartiers, et aussi de trafics, petits et grands, sur lesquels les autorités ferment les yeux de peur d’être traitées de xénophobes, racistes, d’anti-sémitisme…… Tout le reste n’est que littérature…..