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Triste bilan pour Obama

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L'économie américaine a détruit 663.000 emplois en mars - le nombre total de chômeurs s'élève à 13,2 millions
C'était il y a pratiquement deux mois. Lundi 9 février, alors en pleine manoeuvre pour faire adopter son plan de relance de l'économie américaine, Barack Obama prédisait une " catastrophe " si une enveloppe de 787 milliards de dollars n'était pas débloquée au plus vite. "Je ne veux pas prétendre que ce jour marque la fin de nos problèmes économiques, pas plus qu'il ne représente tout ce que nous allons devoir faire pour remettre notre économie sur les rails, mais ce jour marque le début de la fin de la crise", déclarait alors le nouveau chef d'État américain, mettant soigneusement en scène la signature du décret phare de son programme électoral . Sous les applaudissements nourris de ses partisans, le patron de la Maison-Blanche lançait, sûr de lui : "Nous allons mettre les Américains au travail", tablant sur la sauvegarde ou la création de 3,5 millions d'emplois dans les deux années à venir. Le chômage frappait alors 7,6 % de la population active, son plus haut niveau depuis 25 ans.

Deux mois plus tard, triste bilan pour Barack Obama. La crise économique a détruit 663.000 postes de travail en mars, faisant bondir le chômage à 8,5 %, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés vendredi. C'est son plus haut niveau depuis novembre 1983. "À l'évidence, les États-Unis sont frappés durement", a déclaré vendredi soir Barack Obama depuis Baden-Baden, en Allemagne, lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière Angela Merkel. "Si nous n'agissons pas de manière concertée, nous ferons faillite collectivement", a-t-il ajouté, se disant "fier" des réformes sur le fonctionnement de l'économie mondiale que le sommet du G20 a approuvées jeudi à Londres.

Obama multiplie les plans d'aide et essaie de rassurer

Outre-Atlantique, la série noire remonte à décembre 2007, le mois où les États-Unis sont entrés en récession. Mais la situation s'est considérablement aggravée en décembre 2008. Avec 681.000 postes détruits, ce mois s'est avéré le plus désastreux depuis 1949 sur le front de l'emploi. En janvier, 655.000 autres postes ont disparu. Mêmes dégâts en février. Résultat, la situation est aujourd'hui critique. Depuis décembre 2007, ce sont 5,1 millions d'emplois qui ont été supprimés, dont 3,3 millions au cours des cinq derniers mois.

Le nombre de chômeurs aux États-Unis atteint désormais 13,2 millions, selon le décompte officiel du ministère. À cela s'ajoutent plus de 5,5 millions de personnes disant vouloir trouver un emploi, mais non comptabilisées dans la population active pour diverses raisons. Le nombre de chômeurs de longue durée (27 semaines ou plus) continue d'augmenter pour atteindre désormais 3,2 millions. Près d'un chômeur sur quatre est un chômeur de longue durée, proportion qui n'a plus été constatée depuis mi-1983, écrit le ministère. Et pour couronner le tout, selon le ministère, 9,3 millions de personnes sont contraintes de travailler à temps partiel contre leur gré, du fait de la conjoncture économique, soit plus de 4 millions de plus qu'un an plus tôt.

Dans ses dernières prévisions publiées en février, la Réserve fédérale (Fed) tablait sur un chômage compris entre 8,5 % et 8,8 % en 2009, mais au rythme où vont les choses, plusieurs analystes estiment qu'on ne pourra éviter un chômage à deux chiffres en 2010, voire dès cette année. Depuis sa prise de fonction, le 20 janvier dernier, Barack Obama a enchaîné les mesures de sauvetage de l'économie américaine. En plus du colossal plan de relance de 787 milliards de dollars , adopté en février, l'administration américaine a mis en place à la fin mars un dispositif d'urgence destiné à "épurer" les banques de leurs actifs toxiques , et surtout, lundi, le chef de la Maison-Blanche s'est attaqué à l'industrie automobile américaine , au bord du gouffre. Mais surtout, en attendant que ces mesures produisent leurs effets, la seule arme de Barack Obama semble être sa force de persuasion. Devant les parlementaires , en conférence de presse , ou lors d'un "chat" inédit avec les Américains , le patron de la Maison-Blanche répète inlassablement que les États-Unis "sortiront plus forts de la crise", qu'ils commencent à "voir des signes de progrès", ou mieux encore, que les États-Unis ont "l'économie la plus forte au monde ". C'est dire.
Le Point - 03/04/09

Commentaires

  • "Mais surtout, en attendant que ces mesures produisent leurs effets, la seule arme de Barack Obama semble être sa force de persuasion".
    De la comédie, en d'autres termes.
    De ce point de vue, il fait mieux illusion que notre loustic en fin de course. Mais les ventres affamés ne se contenteront plus de mots et de dents blanches sur teint naturellement bronzé.
    Les maîtres qui en coulisses essaient de pousser au NOM risquent d'être déçus.
    Trop tôt. Trop vite.
    Si les Pères Fondateurs voyaient ça...
    En fait, ils en avaient parfaitement prévu l'éventualité comme on s'en rend compte quand on lit la sage constitution américaine et la déclaration d'indépendance.

  • Cher voyageur, il y en avait un qui avait prévu tout cela: c'est Benjamin Franklin dans sa fameuse lettre devenue introuvable, déclarée comme "faux grossier"! On ne la trouve plus nulle part!
    Quelle lucidité prophétique!

  • Ce ‘triste bilan’ n’a rien d’étonnant et on s’y attendait.

    Une fois de plus on constate qu’il n’est jamais question de rechercher les responsables de cette crise ni de leur faire rendre l’argent qu’ils ont détourné : ils savent qu’ils sont absous de leur malversation. On a inventé l’expression ‘actifs toxiques’ pour gruger l’opinion. Et tant pis pour les contribuables qui non seulement sont volés mais doivent en plus rembourser ce qu’on leur a volé ! C’est parfaitement admis : pas un seul journaliste ne s'en indigne.

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