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Un premier pas... la police va pouvoir pirater les ordinateurs des voyous

Les voyous bientôt piégés par leurs ordinateurs ? La loi d'orientation pour la sécurité, dite Lospi 2, présentée par Michèle Alliot-Marie en Conseil des ministres mercredi prochain, va donner à la police le droit de pirater, le plus légalement du monde, les données informatiques pour lutter contre le crime organisé.

L'article sur «la captation de données informatiques» autorise en effet les OPJ «commis sur commission rogatoire à mettre en place un dispositif technique ayant pour objet, sans le consentement des intéressés, d'accéder, en tous lieux, à des données informatiques, de les enregistrer, les conserver et les transmettre, telles qu'elles s'affichent sur un écran pour l'utilisateur». Le tout «sous le contrôle du juge d'instruction».

Concrètement, la police judiciaire pénétrera chez le suspect aidée d'un serrurier, de jour comme de nuit. Elle posera sur sa machine une clé de connexion, sorte de clé USB qui s'enfiche à l'arrière ou, mieux, à l'intérieur, sur l'un des ports disponibles. Et le mouchard renverra les données vers les ordinateurs des autorités. Rien n'empêchera désormais la police d'installer à distance des logiciels pirates, sortes de chevaux de Troie, qui la renseigneront en temps réel sur tout ce qui entre et sort d'un PC ou d'un Mac.

Ce superpouvoir, que s'arrogent les services secret, sera bien sûr accordé à la PJ uniquement dans les affaires les plus graves (terrorisme, pédophilie, meurtre, torture, trafic d'armes et de stupéfiants, enlèvement, séquestration, proxénétisme, extorsion, fausse monnaie, blanchiment et aide à l'entrée et séjour d'un étranger), dès lors que les faits sont commis en bande.

Car aussi surprenant que cela puisse paraître, la justice, qui peut placer des caméras et des micros partout, n'avait aucun droit d'accès aux ordinateurs, sanctuarisés par un vide juridique. Certes, elle pouvait exiger des informations auprès des fournisseurs d'accès à Internet. Mais le résultat était parfois aléatoire. Surtout, elle ne pouvait pas capter les conversations des trafiquants qui communiquent désormais via leur ordinateur grâce au protocole du logiciel Skype, entièrement crypté.

La Lopsi de MAM fixe les nouvelles règles du jeu. Le service enquêteur doit préciser l'infraction qui justifie le recours à cette technique et le lieu ou elle va intervenir. L'espionnage pourra durer quatre mois, renouvelables une fois. Le mouchard pourra être posé dans un lieu privé, un véhicule, un bureau. A l'exception des cabinets d'avocats, de notaires, d'huissiers, de médecins et des entreprises de presse. Même interdiction concernant le domicile des magistrats, avocats et parlementaires.

Le juge des libertés et de la détention veillera au respect des procédures de pose et de récupération du matériel. Car il faudra revenir le chercher aussi discrètement qu'il fut posé.

Parmi la trentaine d'articles de la Lopsi 2, que Le Figaro s'est procurée (le reste concernant des adaptions à l'Outre-mer), figure une autre petite révolution : la gendarmerie va pouvoir faire tourner ses ordinateurs pour débusquer des suspects par rapprochement de fichiers concernant «toute infraction punie d'au moins cinq ans d'emprisonnement». Ces «fichiers d'analyse sérielle» doivent faire grimper le taux d'élucidation. Il suffira qu'un individu se soit trouvé à chaque fois ou presque là où une infraction a été commise, piégé par son mobile, sa carte bleue, un témoignage recueilli en procédure. Et son compte sera bon. Les délinquants multicartes suractifs sont dans le collimateur.

Le Figaro - 24 mai 2009

Commentaires

  • Et comme de bien entendu le figaro ne trouve rien à dire et même semble se réjouir. C'est vrai que la presse et les journalistes sont hors du coup. Le citoyen lambda n'a plus qu'à la fermer ou, comble de mauvais caractère piéger son ordinateur et boum...Le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie le révisionnisme sont compris dans la liste des infractions donnant droit à cette surveillance ? Si oui, j'en connais qui vont se réjouir.

  • Non, bien entendu Jewdocha, vous aurez mal lu. Mais une fois que le principe, assez légitime il faut l'avouer, en aura été accepté par l'électeur moyen, on en étendra le champ d'application et on se débarassera de l'encombrante et peu discrète clé de connexion.
    Toujours le principe de la grenouille qu'on cuit dans l'eau insensiblement portée à ébullition.
    Je ris amèrement en lisant ces journalistes faussement ingénus qui font semblant de s'étonner de ce que rien n'ait été prévu du point de vue des piratages de données. Les services secrets et autres officines de renseignement doivent se priver, depuis le temps.
    Si ce n'est pas le cas, où passent nos impôts ?
    Mais arrêtez votre hypocrisie messieurs-dames qui prétendaient nous informer.
    Heureusement qu'il y a internet et les romans policiers tout de même...

  • Le Figaro fait semblant de croire que ces lois liberticides sont faites pour traquer les voyous, alors qu’il s’agit bel et bien de museler la liberté d’expression et d’opinion. Et il nous refont le coup « du vide juridique » ! Comme s’il y avait besoin de nouvelles lois pour poursuivre les malfaiteurs : il faudrait commencer par appliquer celles qui existent ! Mais lospi2 vient compléter hadopi pour traquer ceux qui ne pensent pas conformément au politiquement correct. Et ce sont ces speudos journalistes qui osent parler des dénonciations quand la France était occupée ! Aujourd’hui nous ne sommes pas occupés (officiellement) mais avec ces lois, sur internet les atteintes aux libertés individuelles, c’est bien pire !
    Et malheureusement internet était encore le seul lieu de liberté, vu que les merdiats sont totalement aux mains des lobbies qui nous gouvernent.

  • Les "voyous" ont bon dos! - Ce sont d'autres que l'ON veu espionner! - Dictature quasi soviétique... Ca me rappelle le début de l'Archipel du Goulag avec les écoutes téléphoniques et la "reconnnaissance" des voix...

    ON traque les gens ouvertement! Au mépris de leurs droits fondamentaux!

    Hadopi, Lospi2 (et le 1?)... même chose, bien sûr!

  • Cher voyageur, le principe ne me semble pas du tout légitime! Et si on ouvrait le courrier à la Poste? Et le téléphone, fixe ou mobile? Cela devient effrayant!

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