Une information judiciaire sera ouverte la semaine prochaine sur l'explosion qui a fait deux morts mercredi à l'usine Total de Carling où les syndicats faisaient part jeudi de leur inquiétude pour les quelque 1.200 emplois de la plate-forme pétrochimique.
"Une information judiciaire va être ouverte à Metz pour laquelle un ou plusieurs juges d'instruction vont être désignés", a indiqué Philippe Leonardo, substitut à Sarreguemines (Moselle).
L'enquête technique a été confiée à la police judiciaire de Metz et de Strasbourg "en raison de la complexité du dossier", a précisé le magistrat à l'issue d'une réunion avec les responsables de Total Petrochemicals France (TPF).
D'après lui, "il est impossible de désigner un quelconque responsable" du grave accident qui a également fait six blessés, tous rentrés chez eux jeudi.
Selon des informations données par des syndicats du site et partiellement confirmées par des sources proches du dossier, une poche de gaz serait à l'origine de l'explosion d'un surchauffeur, survenue lors du rédémarrage du vapocraqueur n°1 qui avait été arrêté lundi à la suite d'un orage.
"Les deux victimes, Maximilien Lemaire, un jeune en formation de 20 ans, et Jérôme Grifoul, un opérateur confirmé de 28 ans originaire de Dieuze (Moselle), rallumaient à la main le surchauffeur lorsque la poche de gaz, qui s'était formée on ne sait comment sous cette cuve de 30 tonnes, s'est enflammée, provoquant la déflagration", a déclaré un responsable CGT sous couvert de l'anonymat.
Auparavant à Paris le directeur de la sécurité du groupe Total, Jean-Marc Jaubert, avait exclu qu'un redémarrage trop rapide ait pu être la cause de l'accident.
"Pourquoi le surchauffeur qui a explosé n'était-il pas équipé d'un allumage automatique comme celui du vapocraqueur n°2 que TPF a entrepris de démanteler?", s'est interrogée Aurélie Filippetti, responsable de l'industrie au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale venue recontrer les syndicats à Carling.
Arrivé sur place dans la matinée, le directeur général de Total, Christophe de Margerie, s'est refusé à tout commentaire sur les causes du drame. Mais il a assuré que "l'explosion ne remettait pas en cause l'avenir du site", frappé par quatre plans de restructuration depuis 2006.
"TPF va-t-il reconstruire le vapocraqueur n°1 alors que, juste à côté, le vapocraqueur n°2 est en train d'être démantelé?", s'est en revanche demandé François Pelegrina, délégué CFDT du groupe.
AFP 16.07.09
Commentaires
Espérons que l’on réussira à déterminer les vraies causes de cet accident. On note qu’il y avait des stagiaires, donc sans expérience qui travaillaient sur des machines très dangereuses.