Joe Glenton estime que les soldats britanniques, qui ont perdu 22 des leurs au cours du seul mois de juillet, sont utilisés par les États-Unis. Il reflète l'avis d'une part de plus en plus grande de l'opinion.
Accompagné par l'association pacifiste Stop the War, Joe Glenton a remis jeudi au 10 Downing Street une lettre expliquant sa décision de quitter les rangs de l'armée il y a deux ans.
Âgé de 27 ans, le soldat de 1re classe du régiment du Royal Logistic Corp, qui sera traduit en cour martiale lundi pour avoir refusé de retourner servir en Afghanistan, s'adresse directement au premier ministre Gordon Brown. Sa principale inquiétude, écrit-il, est que «le courage et la ténacité de ses camarades soient devenus des instruments de la politique étrangère américaine». Pour Joe Glenton, qui risque deux ans de prison, la cause n'est ni juste, ni bonne : «La guerre en Afghanistan ne réduit pas le risque terroriste et, loin d'améliorer la vie des Afghans, sème la mort et la désolation dans tout le pays. La Grande-Bretagne n'a rien à faire là-bas.» Le premier soldat à critiquer publiquement la guerre termine sa missive en demandant au premier ministre un retrait d'Afghanistan : «Je vous implore, Monsieur, de faire rentrer les soldats à la maison.»
Un souhait proféré par un nombre de plus en plus grand de Britanniques qui pleurent le retour des soldats, dont certains ont tout juste 18 ans, dans des cercueils recouverts de l'Union Jack, le drapeau du Royaume-Uni. Selon de récents sondages, 52 % des Britanniques sont désormais favorables à un retrait immédiat des troupes, et 58 % d'entre eux pensent que la guerre est vouée à l'échec. Pour l'association Stop the War, les chiffres parlent d'eux-mêmes et indiquent que «les militaires britanniques ont sous-estimé la force des adversaires en face d'eux lorsqu'ils ont lancé l'offensive ».
L'opération Griffe de Panthère contre les talibans a été meurtrière dans les rangs britanniques. En juillet, 22 «boys » ont péri, ce qui porte à 191 le nombre de morts depuis le début de la guerre. C'est aussi le mois qui a connu le plus fort taux de blessures, selon les chiffres du ministère de la Défense, le MoD.
Sur les deux seules premières semaines de juillet, 57 soldats ont été blessés, contre 46 en juin et 24 en mai. Un chirurgien de l'armée, le colonel Nigel Tai, a déclaré à la BBC qu'avec l'augmentation du nombre de morts et de blessés, «les temps étaient très durs pour les équipes soignantes militaires. C'est très difficile de voir de jeunes gens en bonne santé devoir subir de multiples amputations ».
La dénonciation par Joe Glenton de l'instrumentalisation des soldats par les États-Unis intervient au lendemain d'une conférence de presse tenue à Washington par le ministre des Affaires étrangères britannique, David Miliband, et la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton. Cette dernière a affirmé que les deux pays «continueraient à se serrer les coudes ».
La Grande-Bretagne et les États-Unis se sont engagés à ne pas relâcher l'effort de guerre en Afghanistan, malgré le scepticisme dans leurs pays respectifs.
Le Figaro - 30 juillet 2009
Commentaires
Bravo à Joe Glenton pour son courage !
Il est scandaleux de voir des pays comme la France ou la Grande-Bretagne envoyer sa jeunesse à la boucherie et massacrer des innocents au nom d’intérêts qui non seulement leur sont étrangers mais leur sont même hostiles. Les responsables politiques qui mènent cette politique sont des traîtres qui devront rendre compte de leur trahison !
@abad: j'admire beaucoup ce jeune Britannique plein de réel courage et à l'intelligence aiguisée!
C'est une boucherie, cette "guerre pour la paix" en Afghanistan! Sale Clinton, sale Gordon Brown! Ils font tuer des garçons blancs de 18 ans, et ils ont reproché à ... ses jeunes soldats, jadis... qui, eux, se battaient pour leur Pays!
un soldat accepte de mourir pour La Patrie, pas pour le capital financier. C'est pour ça que de + en + on utilisera des armées privées de mercenaires.
Qui croiront mourir pour Le Capital, mais mouront pour la jérusalem terrestre.