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"Les trente deniers du Vicomte"

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Il y a des départs à la retraite tonitruants, avec pince-fesses et flonflons… et il y en a d’autres plus discrets, les fesses très pincées et étouffée par la lourdeur de la chaleur estivale. L’avis de décès des ambitions nationales du vicomte Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon est de ceux-là.
C’est le quotidien Libération qui l’a poussé à l’aveu, au détour d’un entretien auquel sinon personne n’aurait sans doute guère prêté d’attention. Le Figaro et Le Monde ont relayé “l’affaire”, faute d’événements plus excitants et quelques sites internet d’une droite plus radicale que celle de l’intéressé s’en sont à peine gaussés : « Même pas drôle ! »
En reconnaissant songer à « entrer au comité de liaison de la majorité présidentielle présidé par Jean-Claude Gaudin », Philippe de Villiers rentre donc à son bercail politique, comme un fils retourne dans sa famille après s’être couvert de dettes et aphone d’avoir trop plastronné qu’on allait voir ce qu’on allait voir…
Fredonne-t-on du côté du Puy-du-fou : « Il est tombé dans la peine, c’est la faute à Le Pen ; le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Sarko » ?
La faute à Le Pen ? Il comptait bien prendre sa place, encore aurait-il fallût que le président du FN la lui laissa… et le menhir breton ne semble toujours pas décidé à passer la main, pas même à ses plus proches, alors à lui, à quel titre, vraiment ! Bien fous ceux qui y ont crû !
La faute à Sarko ? Sans doute, si toute son aventure politique n’a jamais eu d’autre sens, comme beaucoup le pensent, que de freiner l’ascension du Front national. L’actuel hôte de l’Élysée a fait le travail à sa place.
Son échec est tel qu’il lui serait sans doute plus grotesque encore de s’acharner que d’abandonner.
Laisser tomber, oui, mais il aurait pu le faire avec panache. En se retirant définitivement de l’arène politique, il gardait la tête haute et l’estime que méritent ceux qui se sont battus sincèrement en mettant leurs convictions au bout de leur engagement.
Philippe de Villiers préfère se défiler par la petite porte de service de la domesticité pour rappeler à ses maîtres quelques gages non perçus – un éventuel maroquin au gouvernement – ou pour conserver coûte que coûte ceux déjà reçus : la présidence du Conseil général de Vendée.
Car tel est désormais la piètre ambition du Président du bien pompeusement nommé Mouvement pour la France (MPF) au sein de ce « comité Théodule » qui réunit à la solde de l’UMP Hervé Morin (Nouveau Centre), Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) et Éric Besson (ancien socialiste), tous riches des trente deniers de Judas !
Philippe de Villiers n’aura trahi que ses troupes, lui ! Encore heureux qu’elles ne furent jamais très importantes…

Philippe Randa - 6 août 2009

Commentaires

  • Le vicomte vient de commencer son chemin de croix politique,pour arriver au calvaire,plutôt en enfer,il va devoir manger toutes les couleuvres.
    Vicomte je t'aimais bien avec tes idées chrétiennes,aujourd'hui,je te laisse tomber,car tu viens d'apostasier,la pire des trahisons.

  • Il n’a servi qu’à empêcher certains candidats FN d’être battus en leur prenant les 1 ou 2 % de voix qui leur manquaient. J’espère qu’il ne pourra même pas conserver la Présidence du conseil général de Vendée.

  • Char abad, je pense que vous avez voulu écrire "élus" au lieu de "battus". Ce n'est pas grave, tout le monde vous a compris!

    Oui, il volait les voix du Front, en se faisant passer pour "plus convenable" chez les naïfs!

    Rappelons ces débats où le Vicomte prononçait avec dégoût, du bout du lèvres, le nom de "Le Pen" ! Même les plus féroces adversaires de Jean-Marie Le Pen prononçait normalement son nom sans faire de mimiques stupides...

  • Oui, chère Gaëlle, vous m’avez compris !
    Et désormais ce vicomte ne pourra plus nuire à la France !

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