« Dans les circonstances actuelles, il est recommandé de surseoir à tout voyage non essentiel en Iran. Cette recommandation s’applique aussi bien aux voyages d’affaires qu’aux voyages touristiques. Les services de sécurité sont en effet très suspicieux à l’égard des contacts avec la population, notamment avec les milieux universitaires et étudiants, qu’ils observent avec attention, et à l’égard des prises de photographies. »
Ministère français des Affaires étrangères et européennes.
Conseils aux voyageurs, juillet 2009.
Quand j’ai annoncé à mes proches, il y a quelque temps, que j’avais l’intention de me rendre, début août, pour une grosse dizaine de jours en Iran, les réactions ont été de deux types.
Mes amis politisés n’ont pas caché qu’ils m’enviaient et qu’ils auraient aimé être à ma place. Les autres, par contre, n’ont eu de cesse de me mettre en garde contre le danger inutile que je prenais, vu les circonstances, en me jetant volontairement dans ce qu’ils considéraient comme la gueule du grand méchant loup…
Pour ma part, j’étais perplexe. J’avais, naturellement, un a priori favorable, je savais ce que la Propaganda Staffel occidentale peut générer comme désinformation, mais je ne m’attendais pas à ce que la réalité soit à ce point différente de l’image que les médias du Grand Occident nous délivrent. Il est vrai qu’ils peuvent mentir sans risques, bien rares étant les Occidentaux qui se rendent en Iran et qui donc pourraient les contredire. Ainsi, durant mon séjour, si j’ai rencontré un certain nombre de touristes, ceux-ci venaient d’Irak ou des pays du Golfe, et moins d’une quinzaine d’entre eux étaient originaires de pays européens.
Je ne ferai pas ici le détail de mon voyage – réalisé en voiture de location et sans aucun contrôle des autorités du pays - me limitant à relever ce qui m’a le plus étonné.
Étant donné les troubles liés à l’élection présidentielle contestée, je m’attendais à une présence policière forte. Or, je n’ai nulle part vu plus de police que ce qui est normal et coutumier dans tout pays civilisé. En ce qui concerne la fameuse milice des basijis, je n’en ai vu nulle trace. Pire, en me rendant à son Quartier général de Téhéran, j’ai pu constater qu’il était fermé (week end musulman oblige) et … non gardé.
Si j’ai bien eu l’occasion d’assister à deux manifestations, ce qui m’a surtout surpris a été le faible nombre des participants: 100 à 150 à Téhéran dont l’agglomération compte 14 millions d’habitants, quelques dizaines à Ispahan (1.6 millions d’habitants)… Si des policiers anti-émeutes étaient bien sur les lieux, ils n’étaient guère nombreux et leur présence n’avait rien à voir avec ce à quoi m’a habituée ma participation aux cortèges protestataires en France.
Quant au tchador, dont tout le monde nous rebat les oreilles, Delphine Minoui évoquait dans une de ses récentes chroniques du Figaro le fait que Mahmoud Ahmadinejad pourrait, pour se rabibocher avec la population, lâcher du lest en supprimant l’action de la police chargée de veiller au respect de son port correct ainsi qu’à ce que les jeunes iraniens des deux sexes n’aient pas de rapports trop étroits. Correspondante de presse à Téhéran, Delphine Minoui ne doit pas rester, je présume, cloîtrée dans son appartement… Alors pourquoi écrire cela ? Tout le monde sait en Iran que depuis plusieurs années cette police n’est plus active. D’ailleurs cela se voit dans les rues et la tenue, adoptée par un nombre non négligeable de femmes, si elle est fort élégante est aussi bien peu conforme au dress-code islamique.
Ministère français des Affaires étrangères et européennes.
Conseils aux voyageurs, juillet 2009.
Quand j’ai annoncé à mes proches, il y a quelque temps, que j’avais l’intention de me rendre, début août, pour une grosse dizaine de jours en Iran, les réactions ont été de deux types.
Mes amis politisés n’ont pas caché qu’ils m’enviaient et qu’ils auraient aimé être à ma place. Les autres, par contre, n’ont eu de cesse de me mettre en garde contre le danger inutile que je prenais, vu les circonstances, en me jetant volontairement dans ce qu’ils considéraient comme la gueule du grand méchant loup…
Pour ma part, j’étais perplexe. J’avais, naturellement, un a priori favorable, je savais ce que la Propaganda Staffel occidentale peut générer comme désinformation, mais je ne m’attendais pas à ce que la réalité soit à ce point différente de l’image que les médias du Grand Occident nous délivrent. Il est vrai qu’ils peuvent mentir sans risques, bien rares étant les Occidentaux qui se rendent en Iran et qui donc pourraient les contredire. Ainsi, durant mon séjour, si j’ai rencontré un certain nombre de touristes, ceux-ci venaient d’Irak ou des pays du Golfe, et moins d’une quinzaine d’entre eux étaient originaires de pays européens.
Je ne ferai pas ici le détail de mon voyage – réalisé en voiture de location et sans aucun contrôle des autorités du pays - me limitant à relever ce qui m’a le plus étonné.
Étant donné les troubles liés à l’élection présidentielle contestée, je m’attendais à une présence policière forte. Or, je n’ai nulle part vu plus de police que ce qui est normal et coutumier dans tout pays civilisé. En ce qui concerne la fameuse milice des basijis, je n’en ai vu nulle trace. Pire, en me rendant à son Quartier général de Téhéran, j’ai pu constater qu’il était fermé (week end musulman oblige) et … non gardé.
Si j’ai bien eu l’occasion d’assister à deux manifestations, ce qui m’a surtout surpris a été le faible nombre des participants: 100 à 150 à Téhéran dont l’agglomération compte 14 millions d’habitants, quelques dizaines à Ispahan (1.6 millions d’habitants)… Si des policiers anti-émeutes étaient bien sur les lieux, ils n’étaient guère nombreux et leur présence n’avait rien à voir avec ce à quoi m’a habituée ma participation aux cortèges protestataires en France.
Quant au tchador, dont tout le monde nous rebat les oreilles, Delphine Minoui évoquait dans une de ses récentes chroniques du Figaro le fait que Mahmoud Ahmadinejad pourrait, pour se rabibocher avec la population, lâcher du lest en supprimant l’action de la police chargée de veiller au respect de son port correct ainsi qu’à ce que les jeunes iraniens des deux sexes n’aient pas de rapports trop étroits. Correspondante de presse à Téhéran, Delphine Minoui ne doit pas rester, je présume, cloîtrée dans son appartement… Alors pourquoi écrire cela ? Tout le monde sait en Iran que depuis plusieurs années cette police n’est plus active. D’ailleurs cela se voit dans les rues et la tenue, adoptée par un nombre non négligeable de femmes, si elle est fort élégante est aussi bien peu conforme au dress-code islamique.
Quand à la drague, il suffit de se rendre sur les contreforts des monts Alborz, à Darband par exemple, pour se rendre compte que tout, le long de ruisseaux romantiques à souhait, y est organisé pour…
Pour résumer mon séjour, j’écrirai que j’ai visité un pays moderne, aux infrastructures développées et au parc automobile important, où rien ne m’a laissé supposer que la démocratie soit moins bien respectée qu’en France et que le peuple soit plus opprimé.
Pour résumer mon séjour, j’écrirai que j’ai visité un pays moderne, aux infrastructures développées et au parc automobile important, où rien ne m’a laissé supposer que la démocratie soit moins bien respectée qu’en France et que le peuple soit plus opprimé.
Editorial de Christian Bouchet
VOXNR.com - 13.08.09
Commentaires
Merci, chère Gaëlle, de nous faire connaître cet article. Il nous conforte, s’il en était besoin, dans notre point de vue sur les évènements politiques du Proche-Orient et de notre propre pays, puisque nos dirigeants sont alignés sur la politique des mondialistes.
Cher abad, j'ai lu cet article, et je l'ai trouvé très intéressant. ON nous ment! Il faudrait pouvoir, comme lui, aller sur place!
On peut lire l'intégralité de son récit de voyage en août 2009 dans "Flash"qui paraît, je crois, tous les 15 jours.
Il épingle bien la journaliste aux ordres du Figaro! La menteuse!
Pour la définition "Grande au cinéma", je pensais au mot "Fin"?
Cher abad, toujours pour cette définition en trois lettres, je pensais à l'instant à "Rio Grande", le célèbre western de John Ford: Grande est ici en espagnol, mais le "Rio" reste "grande" tout de même quand on écrit le titre du film en français? Et on ne le prononce pas quand on fait les mots croisés...
Je ne pense qu'à cette définition!
Gaëlle, vous avez trouvé, c’est bien Rio Grande !
Cher abad, je suis très contente! J'ai cherché tout l'après-midi! Il fallait que je le trouve! Trois lettres!
Si vous avez d'autres, je suis preneuse! Merci!