Le Parlement iranien a apporté jeudi un fort soutien au gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad, en approuvant 18 de ses 21 ministres proposés, et en votant la confiance à une femme, la première à faire son entrée au cabinet depuis la révolution islamique de 1979.
La plupart des ministres ont obtenu plus de 150 voix (sur un total de 286 votants) à l'exception du ministre du Pétrole qui a obtenu 147 voix.
Parmi les trois femmes proposées pour entrer au gouvernement, seule Marzieh Vahid Dastjerdi a obtenu la confiance des députés, avec 175 voix sur 286 votants, et sera ministre de la Santé.
Fatemeh Ajorlou (Sécurité Sociale) et Soussan Keshavarz (Education) n'ont pas passé le cap des 144 voix nécessaires pour être nommées.
Le nouveau ministre de la Défense, Ahmad Vahidi, contre lequel Interpol a diffusé un avis de recherche pour son éventuelle implication dans un attentat antijuif en Argentine, a en revanche obtenu 227 voix.
M. Vahidi a considéré la décision du Parlement de le nommer comme "une gifle à Israël".
"C'est une gifle décisive à Israël", a indiqué le général Vahidi à l'AFP qui l'interrogeait sur sa nomination.
Dans une déclaration avant le début du vote, M. Ahmadinejad avait appelé les députés à accorder la confiance à ses 21 ministres pour donner une "réponse ferme aux puissances oppressives".
"Un vote unanime pour les 21 membres du gouvernement va faire plaisir au guide suprême (Ali Khamenei) et sera une gifle pour les puissances oppressives", avait-il ajouté se félicitant du "débat libre et ouvert" au Parlement, qui a démontré que l'Iran est une vraie démocratie.
Intervenant devant les députés, M. Mir Kazemi a déclaré que l'Iran avait besoin de "140 milliards de dollars pour développer ses projets pétroliers en amont et de 50 milliards de dollars pour le développement des projets en aval" et estimé que la production devait être augmentée de "4,3 millions de barils par jour (mbj) à 5,1 mbj".
Le ministère du Pétrole est particulièrement sensible, l'Iran, membre de l'Opep, étant le quatrième producteur de pétrole au monde, et possédant les plus grandes réserves de gaz au monde après la Russie. Les revenus pétroliers représentent 80% des revenus extérieurs du pays.
Mercredi, des députés avaient également critiqué le choix du ministre sortant de la Défense, Mostapha Mohammad Najar, à l'Intérieur.
M. Najar a servi au sein des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime. La milice des bassidjis, qui dépend des Gardiens de la révolution, a joué un rôle de premier plan contre les manifestations de protestation après la présidentielle qui ont plongé le pays dans sa plus grave crise depuis 1979.
AFP. 03.09.09
Commentaires
Comparons : l’Iran qui a plus de 70 millions d’habitants a 286 députés qui votent pour le choix de chaque ministre ; la France qui a moins de 60 millions de nationaux en a le double et qui ne votent pas pour le choix du gouvernement. Quelle belle leçon de démocratie, d’économie et de rigueur nous donne l’Iran !
Char abad, je suis comme vous, je pense que l'Iran nous donne une belle et vraie leçon de démocratie.
C'est le Parlement qui choisit les ministres proposés par le président. Je l'ignorais. Je trouve que c'est une chose excellente, qui serait bien nécessaire en France.
Et ON ose parler de "dictature" en Perse...