Jusqu’au bout, Jean-Paul Steijns et son épouse Marie-Hélène Martinez se seront renvoyé les responsabilités de la mort par empoisonnement en 2005 de Jason et de Melissa, 8 et 7 ans, les enfants de Marie-Hélène. Les corps avaient été retrouvés un mois plus tard, dans le coffre de la voiture familiale. Le couple connaissait à l’époque de très sérieuses difficultés financières après plusieurs escroqueries au crédit et allait être expulsé de son appartement marseillais.
Hier soir, Jean-Paul Steijns et Marie-Hélène Martinez ont été condamnés respectivement à vingt et dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.
Il demande pardon, elle pleure dans le box
Hier encore, chacun a conclu en maintenant ses positions. Steijns s’est levé dans le box, a demandé pardon au père et aux grands-parents de Jason et de Melissa « pour avoir participé à cette horreur ». Me Michel Pezet, son avocat, avait auparavant longuement développé la thèse du « crime d’amour » de Steijns, qui aurait préparé le cocktail mortel de médicaments, l’aurait mélangé à la viande des cannellonis et l’aurait servi aux enfants comme l’aurait exigé leur mère, qui souhaitait reprendre sa vie à zéro.
« Oui, c’est un petit escroc ; oui, c’est un minable, martelait Me Michel Pezet. Mais on ne peut pas se contenter de la version qui fait de Marie-Hélène Martinez une dinde et de Steijns un Machiavel. Je ne peux pas croire en un acte gratuit qui consisterait à tuer deux enfants. »
En pleurs à la barre, Marie-Hélène Martinez, qui est devenue depuis maman d’une petite fille, aujourd'hui âgée de 2 ans, a encore une fois donné sa version aux jurés, celle d’un homme manipulateur et mythomane dont elle était une victime. « Je veux savoir la vérité, mais c’est un lâche, il ne veut pas la dire », a lancé dans un sanglot Marie-Hélène Martinez. « Il veut encore ma mort, il veut m’achever. Cela fait quatre ans que je subis l’absence de mes enfants. Je me sens coupable d’avoir connu cet homme, mais je peux vous jurer que je suis innocente. Depuis quatre ans, j’essaye de reconstruire quelque chose, j’espère qu’il ne va pas encore le détruire. »
Dans la matinée, l’avocat général, Joachim Fernandez, avait refusé de rentrer dans les successions de versions que les deux accusés avaient données pendant l’instruction.
Il avait réclamé trente ans de réclusion criminelle pour chaque accusé. « Ils ont empoisonné d’un commun accord leurs enfants, vous devez lier leur sort. Pour elle, il faut que vous n’ayez aucune compassion, parce que cette femme est séductrice et manipulatrice. » Après le verdict, l’avocat de la mère, Me Gilbert Collard, a annoncé que celle-ci faisait appel de sa condamnation.
Le parisien - 12 septembre 2009
Commentaires
Elle a un regard de fou de bassan.