L'auteur présumé de courriers de menaces, contenant parfois des balles, adressés à des hommes politiques dont Nicolas Sarkozy, a été interpellé dimanche après-midi à Hérépian (Hérault), a-t-on appris de sources concordantes.
Cet homme, handicapé, avait été entendu la semaine dernière comme témoin, une audition au cours de laquelle son ADN avait été prélevé, a précisé à l'AFP une source judiciaire.
Placé en garde à vue, le "corbeau" présumé devrait être rapidement transféré dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) à Paris.
Cette affaire était devenue une priorité de l'Elysée. Le chef de l'Etat avait reçu début septembre les plus hauts responsables des forces de l'ordre et les avait sommés de faire avancer cette enquête.
Lors de la perquisition menée à Hérépian, qui se poursuivait peu après 22H00, les nombreux enquêteurs auraient trouvé de la documentation laissant supposer que le suspect fait bien partie de la "cellule 34" ainsi que des enveloppes similaires à celles reçues par des destinataires de ces courriers menaçants.
Le parquet de Béziers a confirmé à l'AFP une interpellation à Hérépian, village viticole et maraîcher d'environ 1.500 habitants à 30 km au nord de Béziers mais n'avait pas d'éléments sur la teneur ni le déroulement des investigations.
Le maire d'Hérépian (Hérault), Pierre Bernard, joint au téléphone par l'AFP, a précisé que le suspect vivait "depuis quinze ans dans un logement social avec son épouse". "C'est un homme fragile qui ne travaille pas et récrimine souvent. C'est vrai que le premier courrier était parti à Lamalou mais nous sommes quand même très surpris", a ajouté M. Bernard.
Selon des voisins interrogés par l'AFP, Thierry J. est "quelqu'un de très discret", et dont la santé nécessitait d'être "dialysé". Il loue, avec son épouse et sa fille, une maison dans un lotissement résidentiel de ce village.
La "cellule 34" a adressé depuis fin 2008 plus d'une trentaine de lettres de menaces, parfois accompagnées d'une balle et postées dans le Midi, à des ministres ou personnalités de droite, dont Nicolas Sarkozy.
Ces missives avaient été postées de plusieurs villes de l'Hérault: quelques envois sporadiques, inconnus à l'époque, fin 2008, suivis de plusieurs autres à partir de début février 2009 d'un même endroit, à proximité de Béziers.
Parfois accompagnées d'une balle de 9 mm, de type 38, les lettres ont été adressées au sénateur-maire UMP de Béziers, Raymond Couderc, à Michèle Alliot-Marie, Rachida Dati et Christine Albanel, ainsi qu'au maire UMP de Bordeaux Alain Juppé.
Le député UMP du Nord, Christian Vanneste, et le sénateur UMP de Lozère, Jacques Blanc, en ont également reçu. Un courrier similaire a été envoyé aux dirigeants de France Télévisions et TF1 ainsi qu'à l'AFP en mars.
AFP. 20.09.09