Plus d'un million de catholiques espagnols soutenus par l'Eglise et la droite, ont manifesté samedi à Madrid contre le projet de libéralisation de l'avortement du gouvernement socialiste aux cris de "l'avortement non! la vie oui", selon diverses estimations.
Les organisateurs ont avancé plusieurs estimations de participation à cette marche avant de la fixer définitivement à deux millions de personnes, tandis que la région de Madrid gouvernée par les conservateurs, a avancé le chiffre d'1,2 million de participants.
Le projet de loi socialiste, réformant une loi de 1985 qui n'avait dépénalisé l'avortement que sous certaines conditions, prévoit notamment une liberté totale d'avorter dans un délai de 14 semaines.
Personnes âgées, familles avec enfants et poussettes, groupes d'adolescents dont certains portaient des tee-shirts et des drapeaux rouges sur lesquels était écrit "Droit à la vie", religieuses et curés : une marée humaine a envahi le centre de la capitale espagnole.
La manifestation a débuté à 17H00 (15H00 GMT) derrière une grande pancarte proclamant : "Chaque vie compte" et s'est achevée deux heures plus tard.
La ministre socialiste de l'Egualité, Bibiana Aido, à l'origine du projet de loi controversé, a exprimé son "respect total" pour les manifestants tout en soulignant que "personne n'a le monopole de la morale". "Aucune femme ne peut être pénalisée pour prendre une décision aussi difficile de celle d'avorter", a-t-elle déclaré.
La manifestation avait été convoquée par le Forum de la famille, une plateforme d'organisations catholiques conservatrices, qui avait fait descendre des centaines de milliers de manifestants dans la rue en 2005 contre la loi autorisant le mariage homosexuel.
L'ancien chef du gouvernement conservateur José Maria Aznar (1996-2004) et plusieurs élus de la droite, dont la présidente de la région de Madrid, Esperanza Aguirre et la secrétaire générale du Parti populaire (PP) Maria Dolores de Cospedal, ont participé à cette marche.
Le projet de loi approuvé le 26 septembre par le gouvernement et qui sera débattu à partir de novembre au Parlement, s'inspire de la législation en vigueur dans la plupart des pays de l'Union européenne.
S'il est adopté en l'état, les femmes vivant en Espagne pourront avorter librement dans un délai de 14 semaines, et de manière exceptionnelle, jusqu'à 22 semaines de grossesse en cas de "risque pour la vie et la santé" de la mère ou "de graves anomalies du foetus".
Il ne pourra enfin être pratiqué sans limite de temps qu'en cas de "maladie extrêmement grave et incurable du foetus".
Actuellement, l'avortement n'est autorisé qu'en cas de viol (jusqu'à 12 semaines de grossesse), de malformations du foetus (22 semaines) ou de "danger pour la santé physique ou psychique de la mère" (sans limitation de temps).
Mais dans la pratique, le risque pour la santé psychique de la mère est le motif invoqué par plus de 90% des femmes, ce qui a donné lieu à des avortements très tardifs et controversés.
Le projet contient une disposition très controversée, y compris dans l'électorat de gauche: les mineures de 16 et 17 ans pourront avorter librement sans consentement ni information préalable de leurs parents.
Les Espagnols sont majoritairement opposés à cette disposition, alors qu'ils se divisent en camps à peu près égaux entre partisans et opposants à la réforme dans son ensemble, selon les sondages.
Commentaires
Qu'importe le nombre de personnes contre lorsque l'on veut faire passer des lois de mort.
j'ai l'habitude lorsque l'on me dit : c'est terrible on a pas encore trouver de traitement pour cette maladie orpheline ou pour telle maladie de répondre invariablement :
- c'est normal
-pourquoi vous dites ça ?
-la mère de celui qui pouvait trouver le traitement a préféré avorter !
J'avais trouvé cette réponse à leur faire lorsqu'ils criaient dans la rue que c'était affreux que la mère de Le Pen n'ai pas avorté
Bravo aux Espagnols pour avoir réussi une telle mobilisation. Mais n’ayons pas d’illusions : les forces anti-nationales, les tenants de la culture de mort sont très puissants en Espagne, comme en France : les mondialistes et son lobby veillent !
PS : En fait, j’avais mis ce commentaire hier soir et ce matin je ne vois plus ! Je l’ai donc remis aujourd’hui.
Cher abad, je l'avais bien lu hier nuit, mais il y a eu ensuite des perturbations qui ont pu le faire sauter. Moi aussi, il y a certains de mes commentaires qui se perdent. Vous avez bien fait de le remettre.