Mardi, il est arrivé à l'audience habillé en jean et chemise, sans menotte. Les cheveux en bataille et les lèvres closes, il a fait signe à des membres de sa famille dans la salle puis s'est assis, les mains dans les poches à côté de son avocat, John Kiyonaga.
La juge Deborah Robinson lui a signifié les charges de tentative d'espionnage pesant contre lui et a fixé au jeudi 29 octobre une audience pour déterminer s'il devait rester en détention. D'ici là, le scientifique restera en prison.
Docteur en astronomie, l'homme a travaillé pendant des années pour le gouvernement américain. Il a oeuvré directement à la Maison Blanche (entre 1989 et 1990), au ministère de l'Energie (entre 1990 et 1999) et, via une fondation qu'il a créée, pour le Pentagone et la Nasa.
C'est probablement la rémunération qu'il a perçu entre 1998 et 2008 comme consultant pour une société appartenant au gouvernement israélien - pour laquelle il a répondu à des questionnaires en échange de 225.000 dollars - qui a attiré l'attention de la police fédérale.
Selon le témoignage de l'agent du FBI qui supervisait la surveillance et l'opération sous couverture (dont l'AFP s'est procurée copie mardi), en janvier 2009 alors qu'il partait à l'étranger, son sac a été fouillé à l'aéroport et contenait deux clés USB qui n'y étaient plus à son retour.
Avant ce voyage, il avait, toujours selon le FBI, "informé un collègue que si le gouvernement américain essayait de (le) "mettre en prison" (pour un autre délit, sans lien avec celui-ci, ndlr), il partirait pour Israël ou un autre pays étranger et "leur dirait tout ce qu'il sait".
Un policier fédéral est alors entré en contact avec lui, se faisant passer pour un agent du Mossad, les services secrets israéliens. M. Nozette a accepté et a fourni diverses informations secrètes et top secrètes en échange de 2.000 puis 9.000 dollars.
M. Nozette a contribué pendant sa carrière à la conception d'un radar qui a permis de détecter la présence d'eau au pôle sud de la lune.
AFP. 20.10.09 23h43