Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a annoncé qu'il allait boycotter l'ouverture de son procès lundi devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, affirmant ne pas être prêt.
"Je vous informe par la présente que ma défense n'est pas prête pour mon procès qui doit commencer le 26 octobre et que par conséquent je ne me présenterai pas devant vous à cette date", écrit Radovan Karadzic au TPI dans un document communiqué jeudi à l'AFP par son avocat, Peter Robinson.
"Le procès le plus gros, le plus complexe et le plus important du Tribunal est sur le point de commencer sans préparation correcte", affirme M. Karadzic, 64 ans, qui se défend seul.
Accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre durant la guerre de Bosnie (1992-1995), il devait commencer à comparaître lundi matin à La Haye.
Dans un premier temps la porte-parole du TPI Nerma Jelacic avait déclaré que "pour le moment il n'y a aucune indication selon laquelle la procédure ne va pas se dérouler comme prévu".
Les juges devraient décider lors de cette audience les suites à donner à la procédure. Interrogée par l'AFP, Olga Kavran, la porte-parole du procureur, a indiqué que "l'accusation agira en accord avec la décision des juges" lundi.
Radovan Karadzic, qui plaide non coupable, avait demandé début septembre dix mois supplémentaires pour préparer son procès en raison du volume du dossier de l'accusation de près d'un million de pages.
Les juges avaient refusé et il avait alors fait appel, obtenant un report d'une semaine.
"Ce procès, le plus gigantesque, aurait dû recevoir au moins le temps de préparation moyen (alloué par le TPI), qui est de presque deux ans", assure M. Karadzic dans ses conclusions parvenues mercredi soir au TPI.
L'accusé a choisi de se défendre seul devant le TPI, comme notamment l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, mort en 2006 durant son procès à La Haye. Il est toutefois assisté en coulisses par une vingtaine d'avocats et juristes internationaux.
"Les faits sont si compliqués qu'ils ne peuvent être compris et présentés que par quelqu'un qui y a effectivement participé du premier au dernier jour", explique-t-il pour justifier le fait qu'il se défende seul.
Arrêté en juillet 2008 à Belgrade après 13 ans de clandestinité, Radovan Karadzic est accusé notamment d'être responsable du siège de Sarajevo, au cours duquel 10.000 personnes ont été tuées, et du massacre de Srebrenica (est de la Bosnie) en juillet 1995, au cours duquel plus de 7.000 garçons et hommes musulmans ont été exécutés.
Plusieurs autres accusés du TPI ont boycotté par le passé l'ouverture de leur procès, mais sans l'annoncer au préalable, comme le leader ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, qui se défend seul également.
Il avait refusé de quitter sa cellule pour l'ouverture de son procès en novembre 2006. Les juges avaient alors ordonné à un avocat commis d'office de le remplacer mais la procédure avait ensuite été annulée et un nouveau procès s'était ouvert près d'un an plus tard.
L'ancien chef du renseignement serbe Jovica Stanisic avait également refusé de comparaître à l'ouverture de son procès le 17 mars 2008 en raison de problèmes de santé. Le procès était ensuite allé de report en report et n'a repris qu'en juin.
AFP. 22.10.09
Commentaires
Karadzic n’a fait que défendre son pays et son peuple. C’est un héros ! C’est le TPI et ses sbires qu’il faudrait juger !
Cher abad: c'est un HEROS! Il faudrait le donner en exemple comme défenseur de son ppeuple et de son pays, au lieu de le juger si bassement! - il semble avoir une bonne résistance! ON n'en viendra pas à bout si facilement! - Quel homme!