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Un ignoble couple de pédophiles jugé aux assises

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Dominique Guillouche et son ex-femme Alfréda Deneux

Un fantasme hantait Guillouche. Renfermé sur lui-même et sans vie sociale, il désirait « avoir une petite fille à la maison qui serait un jouet pour compenser les problèmes relationnels et sexuels » avec sa femme. Le 20 novembre 2005, il est passé à l’acte en kidnappant Aurélia, 6 ans, qui jouait avec sa soeur aînée à 100 m du domicile familial à Jallais (-et-).

L’enfant, séquestrée et abusée par son ravisseur et sa femme, Alfréda Deneux, sera relâchée le lendemain. Le procès de ce pédophile au « caractère déviant à tendance fortement perverse » s’ouvre ce matin devant la cour d’assises du Maine-et-Loire, à Angers.
Détenu depuis quatre ans, Dominique Guillouche, 40 ans, est jugé pour « enlèvement, séquestration, viol en réunion et violence ». Ces lourdes charges ne se limitent pas au martyre de la petite Aurélia.
 L’accusé comparaît également pour une longue série d’agressions sexuelles commises, entre 1994 et 2005, sur douze fillettes, dont trois ont été violées. La plus âgée des victimes avait 9 ans, la plus jeune à peine deux. Il s’agissait le plus souvent d’enfants confiés par des proches au couple Guillouche pour une garde temporaire. Enfin, Dominique Guillouche doit répondre de six tentatives d’enlèvement de mineures, dont la soeur d’Aurélia, commises entre 2003 et 2005 en Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire. Egalement détenue, Alfréda Deneux apparaît comme une complice active de son ex-mari. Cette femme de 34 ans, qui souffre d’une importante déficience mentale et ne sait ni lire ni écrire, est jugée pour avoir séquestré et violé Aurélia dans la maison du couple à Villedieu-la-Blouère, près de Cholet. L’accusée est également jugée pour des agressions sexuelles sur quatre fillettes et sa participation à quatre tentatives d’enlèvement.

 

Des heures de repérage au volant de sa voiture

Au total, dix-neuf victimes. Les ex-époux Guillouche, qui n’ont jamais été condamnés, encourent trente ans de réclusion criminelle. Le beau-frère de l’accusé et une amie du couple comparaissent libres pour non-dénonciation de crime.
« M. Guillouche est rongé par le remords, il va se présenter devant la cour dans un esprit de vérité », confie son avocate, M e Elisabeth Gohier, en rappelant que son client a toujours collaboré avec le juge pendant l’instruction. L’avocate rappelle aussi la jeunesse chaotique de Dominique Guillouche, maltraité par sa mère et marqué par le décès de son père. Selon une psychologue, les graves carences affectives et éducatives ont influé sur son rapport au bien et au mal. La cour d’assises se penchera aussi sur le fonctionnement du couple Guillouche-Deneux, isolé socialement et dont les volets de la maison restaient le plus souvent fermés. Sans emploi, tenaillé par son fantasme de disposer d’une petite fille pour lui tout seul, Dominique Guillouche s’est peu à peu transformé en prédateur, effectuant pendant des heures des repérages au volant de sa voiture. En huit mois en 2005, l’accusé a ainsi parcouru plus de 24 000 km à la recherche de fillettes.


Aujourd’hui âgée de 10 ans, Aurélia attend ce procès « avec une appréhension terrible », selon M e Louis-Georges Barret, conseil des parents de l’enfant dont le rapt avait provoqué, pour la première fois en France, le déclenchement du plan Alerte Enlèvement. « Les parents attendent la peine la plus élevée contre ce couple diabolique », ajoute l’avocat. Le procès, prévu sur cinq semaines, devrait se tenir à huis clos partiel, c’est-à-dire sans public mais en présence de la presse.

Le parisien - 09 novembre 2009
 

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