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Quand le dauphin d'Hitler résidait près d'Angers

Le grand amiral Dönitz avait basé le commandement de la flotte allemande à Saint-Barthélemy-d'Anjou. Le lieutenant-colonel, historien et écrivain Guy Suquet, passionné par cette période, raconte.


C'est un bunker qui a décidé de sa passion. Un blockhaus comme on n'en voit guère que sur les côtes normandes ; mais qui paraît plus insolite à Mûrs-Erigné.

C'est de là que la marine allemande commandait toute sa flotte de surface dans l'Atlantique, l'Arctique et l'Océan indien. Le commandement général de toute la flotte était installé à Saint-Barthélémy, au château de Pignerolles.

« On ignore le rôle primordial qu'a joué l'agglomération angevine pendant la Seconde guerre mondiale », dit Guy Suquet. Ce lieutenant-colonel a fouillé l'histoire. Le grand amiral Dönitz, dauphin désigné d'Hitler, a commandé sous-marins, torpilleurs et autres forces navales, depuis la région angevine entre 1942 et 1945.

Mais comment était-il arrivé là ? « Au début, raconte Guy Suquet, la flotte allemande était positionnée dans les fjords norvégiens. Elle avait pour mission de détruire les navires américains qui allaient fournir les bases soviétiques. »

Oui, mais la Norvège n'était pas la panacée. De trop longues journées sans nuit, l'été ; un froid trop intense, l'hiver. La marine allemande s'est donc déplacée vers les ports français de Lorient et de Saint-Nazaire. Et Dönitz la dirigeait depuis Lorient.

Repli vers Angers

Mais les alliés ont commencé à pilonner les ports. Quand ils ont fait exploser un bateau bourré de dynamite en plein Saint-Nazaire, le grand amiral a senti passer d'un peu trop près le boulet. Il a donc décidé de se retirer près d'Angers.

Son bunker, à Saint-Barthélemy-d'Anjou, ne peut pas être visité. Il a été transformé en abri antiatomique pour le général De Gaulle et, à ce titre, est toujours classé secret défense. Donitz en avait fait construire la réplique exacte à Berlin. Et partageait sa vie entre la France et l'Allemagne.

Les alliés, bien renseignés par la Résistance, n'ont jamais pilonné ces installations. Ils ont préféré décoder, avec l'aide de Polonais, les messages envoyés depuis le commandement vers les sous-marins et torpilleurs.

Quand Hitler se suicide, Dönitz lui succède à la tête du IIIe Reich. Il goûtera au pouvoir trois semaines, avant d'être capturé par les Alliés. Jugé à Nuremberg, il passera dix ans en prison. Il est décédé en 1980.

Toute cette histoire, Guy Suquet va la raconter dans un livre, 1940-1945, d'Angers le danger, à paraître au printemps. Il est déjà l'auteur de Mûrs-Érigné et la Deuxième guerre mondiale. Quand il sort des salles d'archives, c'est pour aller fouiller les vieux bunkers, d'où il remonte encore d'anciennes cartouches de mitraillettes.

Marianne DEUMIÉ.

Ouest-France -16 novembre 2009

Commentaires

  • On en apprend de belles : un des premiers immigrés à s’être installé à Angers (cf. la note précédente : «Angers submergée par des vagues de migrants») n’était autre que le dauphin de Hitler ! Mais que fait Hortefeux ?

  • Cher abad, il y a migrants et migrants... Certains migrants sont déjà repartis.

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