Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

USA: le mouvement populiste et patriote des "Tea party" lance un défi à Obama

Tea party USA.jpg
Des participants à un Tea party chantent l'hymne national américain, en septembre dernier à Springfield en Ohio
Sarah Palin.jpg
Sarah Palin séduit l'Amérique profonde
(Cliquez sur les photos)

Réuni en convention à Nashville, ce nouveau courant conservateur et populiste renvoie dos à dos démocrates et républicains.

Plantés en file indienne au milieu de quelque trois cents autres participants pour récupérer leur accréditation, Ruth Weiss et son mari David font patiemment la queue dans l'immense hall de l'hôtel Opryland de Nashville, dans le Tennessee. C'est dans ce centre touristique d'un gigantisme un peu surréaliste, avec ses 4 000  chambres, ses palmiers et ses cascades kitsch, que se tient pour trois jours la convention de la «nation des Tea party», une nébuleuse conservatrice anti-establishment en plein essor, qui donne des maux de tête à l'Administration Obama et sème l'inquiétude dans les rangs républicains.

David, 61 ans, a une longue barbe grise et un tee-shirt aux couleurs du drapeau américain. Ruth, 60  ans, a les cheveux blonds teints et un chemisier léopard sur lequel est accroché un badge qui dit : «Je suis fière d'être une “Tea Bagger”». Partis dimanche dernier en voiture de San Diego, en Californie, ils sont venus pour «se former», car ils ne veulent plus laisser la politique aux «soi-disant politiciens professionnels» qui «sont en train de ruiner le pays».

Le terme «Tea party», qui fait allusion au coup d'envoi de la révolution américaine en 1773 à Boston, sous-entend un retour résolu à la pratique politique des Pères fondateurs et à la Constitution. Né au printemps pour protester contre le plan de relance d'Obama, le mouvement, version américaine du poujadisme français, a capitalisé au cours de l'été sur son opposition active à la réforme du système de santé, pour finalement se transformer en porte-voix d'une Amérique profonde exaspérée par «Washington» et «ses pratiques non transparentes». «Obama veut changer notre pays. Nous ne sommes pas d'accord», martèle Ruth, une ancienne enseignante. «Il donne de l'argent sans compter aux banques, aux compagnies automobiles et aux individus qui ne peuvent plus payer leur maison, les poussant à être irresponsables. Pourquoi ceux qui travaillent dur devraient-ils payer ?»

Jusqu'ici sans affiliation et sans grande culture politique, Ruth et David ont sauté le pas le 12 septembre, en participant à la grande manifestation des Tea party à Washington DC. Inspirés par les «centaines de milliers de gens côtoyés», ils ont créé un groupe grâce au site Internet Meet up.com. De la même manière, Lori Christensen, quinquagénaire débonnaire originaire de la bourgade d'Evergreen, dans le Colorado, a décidé «de réagir» après avoir participé en avril à une réunion des Tea party sur la question du «trop d'État et des déficits abyssaux». De retour chez eux, elle et son mari ont commencé par convoquer des réunions modestes de 4 à 5 voisins, pour finalement recruter quelque 100 adhérents. «Tout cela est très spontané, les gens arrivent et arrivent, par le bouche à oreille. Ils sont très inquiets», dit Lori, enthousiaste, qui fera aujourd'hui un discours pour raconter son expérience.  

Dissensions violentes

 

L'élément le plus frappant, chez Lori comme chez les autres congressistes, est que tout en se disant «conservateurs», ils renvoient dos à dos démocrates et républicains, soupçonnés de collusion. En observant la salle, Chris Bundgaard, un journaliste local de la chaîne WKRN, note qu'il s'agit aussi d'un mouvement «remarquablement blanc», mais dit ne pas avoir noté de haine particulière contre le président Obama. De fait, celle-ci affleure peu dans les témoignages, sauf lors de la soirée d'ouverture, quand l'ancien représentant républicain Tom Tancredo prend la parole pour dénoncer la politique de «Barack Hussein Obama» et mettre en garde contre «le multiculturalisme» qui menace le modèle «occidental et judéo-chrétien.» «Notre culture est la meilleure», lance ce politique connu pour son discours anti-immigration, appelant la nation à «reprendre possession du pays». Un tonnerre d'applaudissements répond à ses paroles.

La question est de savoir si ce mouvement hétéroclite et spontané en pleine affirmation parviendra à s'imposer comme une force autonome entre démocrates et républicains. Des dissensions violentes sont apparues avant la convention, accusée de faire payer trop cher le droit de participation, menant à de nombreux boycotts. Déstabilisés par le côté brouillon et peu transparent de l'organisation, plusieurs républicains en vue ont ajourné leur participation, laissant la vedette à Sarah Palin, idole du mouvement, qui sera ce soir à Nashville. Les médias ont dû attendre la dernière minute pour être accrédités.

Mais il n'empêche qu'un vent puissant porte pour l'instant les «patriotes», bien plus populaires dans l'opinion que les partis discrédités. Des millions de personnes auraient rejoint le mouvement, même si les chiffres restent flous. C'est surtout grâce à la mobilisation des activistes du Tea party que le républicain Scott Brown a raflé le siège de sénateur de feu Ted Kennedy dans le Massachusetts. Ces derniers espèrent maintenant promouvoir leurs propres candidats pour les primaires des élections de mi-mandat. «Nous voulons qu'on nous rende notre pays, lance Kimberley, activiste dans l'Ohio. Washington n'a qu'à bien se tenir.»

Le Figaro - 08.02.10

Commentaires

  • Espérons que le petit poisson deviendra grand sans tomber dans des filets habiles et malveillants (pléonasme).

  • oui espérons pour eux , que cela ne soit pas un feu de paille, car aux USA ,comme ailleurs le Système est bien vérrouillé! les démocrates et les conservateurs sont les pile et face de la mème pièce de monnaie!de toute façon ,ils défendent leurs intérets, et nous avons aussi les notres à défendre.salutations.

  • Voilà une mouvement bien sympathique. Va-t-il réussir à briser l’alliance occulte Républicains-démocrates, l’équivalent de l’UMPS chez nous ? Attendons de voir comment va évoluer Sarah Pallin !

  • @abad: oui, c'est bien sympathique! Voilà ce qu'on aimerait en France!
    Sarah Palin remonte au créneau avec une belle énergie!

  • Ne vous fiez pas à son sourire agricole et commercial.
    Cette femme est un loup déguisé en nonne, l'exemple parfait de la MILF américaine.
    MILF est un acronyme qui en anglais signifie « Mother I'd Like to Fuck » (Mère que j'aimerais baiser). Il sert à désigner une mère sexuellement attirante.

    Les valeurs qu'elle défend sont toutes droites tirées de celles propagées par les sectes évangélistes sévissant aux USA. Elle développe des théories liberticides et veut introduire son Dieu dans toutes les affaires de l'Etat.

    A mon humble avis une personne dangereuse mais qui sera neutralisée le moment venu par les caciques du parti républicain pour qui seul comptent les dollars et le pétrole.

  • juste une petite info du net !

    http://www.voxnr.com/cc/dep_international/EkyVyAyuuuAUlovMPe.shtml

  • @justnaïf: mercipour cette info, qui ne m'étonne pas, car je savais qu'elle était sioniste comme presque la totalité des Américains "judéo-chrétiens"!
    L'ex-président Carter n'est pas sioniste, mais parle-t-on de lui sinon pour le ridiculiser? John Kennedy n'était pas sioniste, il a écrit une lettre "fatale" à ce sujet, très peu de temps avant d'être abattu...
    Obama est sioniste, lui aussi, et franc-maçon.

    L'histoire des E.U. explique ce sionisme, très banal, cet amour pour Israël. Les Palestiniens sont les "Indiens", l'Amérique est une terre que Dieu a donnée aux premiers colons du Mayflower... etc... Bref les Américains s'identifient au peuple hébreu. La Bible est dans toutes les chambres d'hôtel... Omniprésente dans la vie de l'Américain blanc depuis son enfance!

    Les E.U. vont en se métissant, qu'on le veuille ou non. Les Blancs se sentent menacés, et l'élection d'Obama le mondialiste a exacerbé ce sentiment de peur.

    Sarah Palin n'est ni pire ni meilleure que les autres en place.

    Mais vu du côté de la France (c'est le seul point de vue qui m'intéresse), elle contribue sans doute à réveiller le sentiment national dans son pays, l'anti-métissage, le refus de l'avortement, etc..
    Aux E.U. les citoyens américains ont le droit d'être armés, de défendre leurs familles.
    Ce n'est pas le cas chez nous!

    Ceci dit, je ne suis pas une admiratrice inconditionnelle des E.U., loin de là! Assez de notes et d'articles dans les archives du blog peuvent en témoigner! j'étais contre la guerre en Irak, je suis contre la guerre en Afghanistan, bref à fond CONTRE l'impérialisme américain! Cela doit être clair.

    Je comprends très bien votre réaction. Mais je préfère encore une Sarah Palin à une Martine Aubry, à une Ségolène Royal, ou à Carla Bruni! Elle me semble plus saine pour le peuple américain blanc.

  • @justnaif : Merci aussi pour votre lien.
    @Gaëlle : En effet Sarah Palin n'aurait jamais pu seconder le candidat républicain sans être adoubée par le lobby. Le mouvement des "Tea Party" est encore libre et certains dont Palin veulent le récupérer. D'autres personnalités s'expriment et rencontrent beaucoup de succès dans ce mouvement populaire qui sont eux ouvertement contre l'emprise du lobby sur l'économie et la politique étrangère - il y a un réel mécontentement du peuple américain et comme vous le faites si bien remarquer, eux ils peuvent avoir des armes à la maison !

  • De rien ...

    Voici aussi un autre lien donnant des infos sur Sarah !
    (hélas un site très souvent en anglais)

    http://pascasher.blogspot.com/2010/02/sarah-palin-nouvelle-leader-du.html

    Si un anglophone pouvait nous en faire un résumé, ce serait un plaisir.

    Vous trouverez aussi, sur ce site, une autre version sur l'assasinat de John Kennedy... car il s'opposait au champignon nucléaire israélien...

  • @justnaïf: ce n'est pas une autre version pour J.F.Kennedy: c'est exactement ce à quoi je faisais allusion: son antisionisme, son opposition à la bombe nucléaire israélienne, et aux lobbies sionistes. Il en est mort.

    Dans les archives du blog, il y a des notes précises à ce sujet.

Les commentaires sont fermés.