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Ahmadinejad met en garde les Occidentaux

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Le président Ahmadinejad lors d'une conférence de presse mardi à Téhéran
(Cliquez sur la photo)

Alors que Paris, Washington et Moscou dénoncent «une escalade iranienne», Téhéran a fermement réagi, mardi, aux menaces de nouvelles sanctions et aux accusations américaines selon lesquelles l'Iran «s'oriente vers une dictature militaire». «Si quiconque cherche à créer des problèmes à l'Iran, notre réponse ne sera pas comme celles données par le passé. Cette réponse comportera quelque chose qui leur fera regretter» l'adoption de sanctions, a indiqué le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, lors d'une conférence de presse.

L'Iran, qui reste le troisième producteur de pétrole au monde, pourrait, selon certains experts, être tenté de fermer le robinet pétrolier en réaction à de nouvelles mesures de rétorsion économiques. Si la Chine, partenaire économique de Téhéran, finit par se ranger du côté occidental, l'Iran ne manque pas d'options pour déstabiliser ses adversaires, comme le recours éventuel à certains «leviers» régionaux, du Hezbollah au Hamas en passant par les factions chiites d'Irak. D'autant plus que ces derniers ne sont pas insensibles à la théorie iranienne de la «citadelle assiégée», que l'héritage laissé par l'Administration de l'ex-président américain George W. Bush n'a fait que renforcer.

 

«Prêt à échanger l'uranium» 

 

Accusée par Washington d'être tentée par une «militarisation», la République islamique s'est empressée, mardi, de renvoyer la balle dans le camp opposé, en dressant un bilan peu élogieux de la politique américaine régionale depuis le 11 septembre 2001. «Ils sont eux-mêmes impliqués dans une espèce de dictature militaire et ignorent pratiquement les réalités de la région», a déclaré Manou­chehr Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères, en réaction aux propos tenus, la veille, par Hillary Clinton, la secrétaire d'État américaine, lors d'une visite au Qatar. «Qu'est-ce qu'une dictature militaire : tuer un million d'Irakiens, parmi lesquels une majorité d'innocents, ou établir des échanges avec le peuple irakien en accueillant des dizaines de milliers d'immigrés et en aidant le gouvernement irakien à sécuriser son pays et à garantir sa souveraineté ?», s'est-il, ensuite, interrogé, avant de poursuivre : «Une attaque sanglante contre une fête de mariage en Afghanistan n'est-elle pas le signe d'une dictature militaire, plus que le refuge offert (par l'Iran, NDLR) à trois millions d'Afghans ?  »

Dans le même temps, Téhéran continue à souffler le chaud et le froid en matière nucléaire. «Nous sommes en train d'installer et de tester une nouvelle génération de centrifugeuses. Leur capacité est cinq fois supérieure aux centrifugeuses que nous avions jusqu'à présent et nous les utiliserons bientôt pour notre programme nucléaire», a prévenu, mardi, Mahmoud Ahmadinejad, tout en précisant que la République islamique est toujours disposée à un échange d'uranium, y compris avec les États-Unis. «Le dossier d'un échange de combustible n'est pas encore clos. Nous avons dit que nous procéderions à un échange dans un cadre équitable», a-t-il précisé. Selon lui, «les États-Unis peuvent venir nous donner leur combustible enrichi à 20 % et nous les paierons s'ils le veulent, ou nous leur donnerons notre combustible enrichi à 3,5 %».

Le Figaro - 18.02.10

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