A Bâle
Son fils Hannibal Hadhafii
(Cliquez sur les photos pour les voir en totalité)
Le libyen Mouammar Kadhafi, dont le pays vient de laisser partir un des deux Suisses retenus à Tripoli depuis 19 mois, est la vedette incontestée du carnaval très décalé de Bâle (nord) où lanternes et déguisements caricaturent à loisir le colonel ainsi que le président suisse.
Mouammar Kadhafi triomphant sur un éléphant courant derrière une vache suisse, tandis que dans un coin l'ex-président de la Confédération Hans-Rudolf Merz apparaît prostré à côté d'un drapeau helvétique.
Mouammar Kadhafi triomphant sur un éléphant courant derrière une vache suisse, tandis que dans un coin l'ex-président de la Confédération Hans-Rudolf Merz apparaît prostré à côté d'un drapeau helvétique.
Kadhafi dépeint en chameau victorieux devant un président suisse en chèvre tremblante.
Le numéro un de Tripoli a été choisi par nombre des 12.000 participants du carnaval de Bâle comme thème cette année, car "il est de ceux qui en veulent à la Suisse comme la France et l'Allemagne", explique Hans, un des participants qui a peint un Mouammar Kadhafi en militaire menaçant.
L'épisode le plus choisi de la crise diplomatique entre la Suisse et la Libye, née de l'arrestation à Genève en juillet 2008 d'Hannibal Kadhafi, un des fils du leader, est certainement le voyage surprise à Tripoli de M. Merz en août 2009, ressenti par de nombreux Suisses comme l'une des plus grandes humiliations subies par le pays.
M. Merz avait alors présenté les excuses de la Confédération à Tripoli dans l'espoir de récupérer deux hommes d'affaires suisses retenus en Libye depuis juillet 2008 en mesure de rétorsion. Il était rentré seul, avec les valises des deux hommes.
"La Suisse a un problème avec Kadhafi qui est un dictateur", justifie Philipp dont l'affiche est particulièrement provocante. Le dirigeant libyen "sera peut-être offensé" par ces images, reconnaît-il. Mais "qu'importe, le carnaval est là pour montrer ce que les gens pensent", lance-t-il.
"Le carnaval, c'est une satire, il ne faut pas le prendre personnellement", tempère un membre de la "clique" (groupe) Barbara club qui a également choisi ce thème.
"Cette affaire nous a beaucoup choqués. On est libre de nos jugements", insiste une des organisatrices, Christiane Burhen.
Se réjouissant de l'annonce lundi de la libération d'un des deux otages au terme de discussions marathon sous l'égide de l'Union européenne, Philippe et Pascal, deux touristes venus de Genève, espèrent que ces caricatures "ne compliqueront pas une affaire déjà très délicate".
D'autant que le deuxième Suisse a été mis en prison pour y purger une peine de quatre mois.
Forts de leur bon droit, les participants au carnaval de Bâle n'avaient pas l'intention lundi de gâcher les trois jours de festivités dont la tradition remonte au 14e siècle. Depuis la réforme protestante en 1529, le carnaval se fête cinq jours après le début du carême catholique, comme un pied-de-nez au Vatican.
Selon la tradition, ils ont ouvert la fête lundi à 04H00 du matin (03H00 GMT) par le "Morgenstreich" (coup du matin). Comme chaque année, les lumières de la ville se sont éteintes d'un coup. Et sous un grand "ah!" de la foule, des milliers de lanternes se sont allumées dans la vieille ville, telle une coulée de lave incandescente, au son de centaines de fifres et de tambours.
Le défilé quelque peu débridé des 484 cliques a quelque chose de solennel, au milieu d'une foule de touristes engourdis de sommeil. Mais la fête se déchaîne après le déjeuner avec les chars, des fanfares au complet et les lanternes soigneusement peintes dont les couleurs bigarrées ressortent au grand jour.
Et les pamphlets en dialecte local dénoncent les aberrations du monde.
Le Parisien - 22.02.10
Commentaires
N'oubliez pas de copier les deux portraits du fils du grand chamelier et clown du carnaval de Bâle.
Ce n'est pas demain que vous trouverez pareilles tronches interdites sur US Google & Cie