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La certification Voltaire - "De la tenue et de l'orthographe!" comme disait Octave Mirbeau

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Les dames meilleures que les messieurs, des aînés qui surclassent la jeunesse, les Caennais nettement plus forts que les Parisiens, des confusions massives entre « à l’attention de » et « à l’intention de », ou « quelque » et « quel que »… Voici quelques-uns des premiers enseignements à tirer de la certification Voltaire, un test d’orthographe né il y a un mois jour pour jour.

Celui-ci fonctionne sur le même principe que le TOEFL (ce test évalue les aptitudes des candidats non anglophones à parler et à comprendre l’anglais, tel qu’il est pratiqué dans l’enseignement secondaire et supérieur ). Moyennant la somme de 59,90 €, étudiants, jeunes diplômés, chômeurs ou cadres sup sont invités à plancher sur une série de 300 questions portant sur des règles grammaticales, lexicales ou syntaxiques, afin d’évaluer leurs compétences. Si leur performance est honnête, ils peuvent en faire un argument de poids sur un CV, à l’heure où les recruteurs se plaignent de voir passer des lettres de motivation truffées de fautes.

Les femmes à l’honneur. Trois cents candidats (dont 70 % de femmes, parmi lesquelles une… retraitée !) ont pris part à cet examen qui se déroule, pour l’instant, dans 29 centres, le plus souvent dans des IUT ou des chambres de commerce*. Mille autres sont déjà inscrits pour faire certifier leur niveau d’ici juin. Moyenne d’âge : 30 ans. Le résultat au test est compris entre 0 et 1 000 points. A partir de 300 sur 1 000, le postulant a des « aptitudes pour rédiger sans faute des textes simples ». A 500, il peut s’attaquer à des « textes élaborés et nuancés ». A 700, il devient un « référent » au travail, ayant des « aptitudes pour relire et corriger les textes de ses collaborateurs ». A 900, c’est un « expert ». A ce jour, le score moyen s’élève à 430. « C’est l’équivalent d’un 12 ou 13/20, ce n’est pas mal du tout », juge Pascal Hostachy, patron de la société Woonoz, conceptrice du nouveau label. La gent féminine (avec une moyenne de 435 sur 1 000) devance d’une courte la gent masculine (420).

La jeunesse à la traîne. Les plus de 40 ans (en moyenne 480 sur 1 000) donnent une correction aux moins de 25 ans (390). « C’est une confirmation. La maîtrise de l’orthographe est une question de génération, qui a malheureusement perdu de sa superbe chez les jeunes », regrette Bruno Dewaele, agrégé de lettres modernes et champion du monde d’orthographe en 1992. C’est au centre de Caen (551) qu’on a le mieux dompté les pièges de notre langue. A côté, (450) et (390) font pâle figure. Le score à battre culmine à 921. Il est l’oeuvre d’une formatrice en français dans un centre de formation d’apprentis.

« S’accaparer de » et « je concluerai » au panthéon des erreurs. Parmi les difficultés ayant donné du fil à retordre aux candidats, on trouve le participe passé suivi d’un infinitif, comme « je l’ai fait parlé » au lieu de « je l’ai fait parler ». Ou bien « accaparer » (qui existe), maltraité en « s’accaparer de » (qui n’existe pas), « je conclurai » (du verbe conclure au futur) transformé en « je concluerai » (non valable), ou bien « parti » (comme dans tirer parti) confondu avec « partie » (de prendre à partie). Autre grand classique, la subtile distinction entre « ci-joint » (invariable en début de phrase ou quand il est situé juste devant le mot qu’il détermine, comme dans « je vous envoie ci-joint copie de la lettre ») et ci-jointe (« je vous envoie ci-jointe la copie »). Les candidats sont aussi nombreux à s’être plantés sur les nuances entre « va-t-en » (… guerre) et « va-t’en » (… tu m’énerves). Il ressort que les moins de 25 ans sont particulièrement fâchés avec « vingt » et « vingts » ou « fond » et « fonds ». Les hommes, eux, ont plutôt trébuché sur « acompte » (qui existe) et « accompte » (qui est faux), ainsi que sur le « je vous serais gré » qui… n’a pas lieu d’être ! « On dit Je vous saurais gré, du verbe savoir », rectifie le crack Bruno Dewaele.
*www.certification-voltaire.fr.
Le Parisien - 01.03.10

Commentaires

  • La preuve par neuf de l'échec total de la rééducation dite nationale !

  • "rééducation nationale" dites-vous? Je préfèrerais "deséducation antinationale", voulue, revendiquée par certains!

  • Faites un contrôle de vos enfants, par des dictées de qualité, choisies par vos soins. Répétez, rabâchez sans vous lasser, mais rendez leur cet immense service, que la grammaire leur soit expliquée simplement, comme en s'amusant.
    L'école- maison a fait ses preuves de bienfaisance.

  • Le nabot de l’Elysée et les ministres sont les premiers à donner le pire des exemples : ils parlent mal, font des fautes de français, des solécismes, des barbarismes et des contre-sens. De plus ils ne connaissent pas l’histoire de France et la réécrivent à leur manière, c’est à dire mensongèrement. Par contre ils savent parfaitement utiliser les insultes, les grossièretés et les mots vides de sens.

  • @turigol: l'école-maison est sans doute la meilleure!

    Je ne sais plus de qui est cette phrase, je m'en remets à votre érudition: "C'est sur les genoux de leurs mères que les petits enfants apprennent à devenir de grands hommes".

  • @zazie: il est certain et même évident qu'il y a, comme vous dites, "déséducation antinationale"!

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