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Le Goncourt du premier roman pour "HHhH"

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Reinhard HEYDRICH  (1904-1942)
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Laurent Binet
Le prix Goncourt du premier roman 2010 a été attribué à Laurent Binet pour "HHhH", consacré au "boucher de Prague", le nazi Reinhard Heydrich, qui est aussi une réflexion sur les rapports entre réalité et fiction après plusieurs polémiques sur la liberté des romanciers face à l'Histoire.

Laurent Binet, 37 ans, est agrégé de lettres, professeur de français en Seine-Saint-Denis depuis dix ans et chargé de cours à l'université.

Son énigmatique "HHhH" se réfère à l'un des surnoms donnés par les SS à Heydrich, "Himmlers Hirn heisst Heydrich" (Le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich), réputé l'homme le plus dangereux du IIIème Reich, bien plus que son chef Heinrich Himmler.

Le roman était en lice avec "Fourrure" d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Stock), "Un sentiment" de Natascha Cucheval (Fayard), "La peine du menuisier" de Marie Le Gall (Phébus) et "Les veilleurs" de Vincent Message (Seuil).

Patron de la Gestapo, créateur des services secrets et de sécurité (SD), Heydrich avait droit aussi aux surnoms de "Boucher de Prague", une ville où il sema la terreur à partir de 1941, de "bourreau" ou encore de "L'homme au coeur de fer", petit nom donné par Hitler lui-même, qui appréciait le physique aryen d'Heydrich, sa férocité et sa traque impitoyable des Juifs.

"HHhH" raconte l'histoire de ce Nazi et d'une mission, "Anthropoïde", lancée pour l'éliminer. C'est aussi un corps à corps entre l'écriture et la réalité, l'auteur entrecoupant son récit d'interrogations sur les mots qu'il emploie pour restituer le passé.

Il renvoie aux interrogations sur l'histoire et la fiction et les limites de leur confrontation dans la création littéraire, notamment autour du Nazisme.

Après le livre de Jonathan Littell "Les Bienveillantes", prix Goncourt 2006 qui relate les confessions d'un ancien SS, le roman de Yannick Haenel sur le résistant polonais Jean Karski, "Jan Karski" (Gallimard), Prix Interallié 2009, a encore récemment fait l'objet de vives critiques. Le cinéaste Claude Lanzmann a notamment accusé l'auteur d'avoir falsifié l'histoire.

Laurent Binet a effectué son service militaire en Slovaquie où il a commencé à s'intéresser au personnage d'Heydrich et à la tentative d'assassinat menée contre lui depuis Londres par le gouvernement tchécoslovaque en exil.

Le Point - 02.03.10

Commentaires

  • Des auteurs non conformistes disent que les Tchécoslovaques, sous Heydrich, bénéficièrent des avantages sociaux allemands. Heydrich sortait sans escorte, si le danger avait été aussi grand qu'on le raconte, jamais il n'aurait pris un risque pareil.
    D'autre part, il avait fait savoir à Hitler qu'il fallait absolument dégarnir l'Ouest pour renforcer le front Est, et pour cela proposa de cesser l'occupation en France, réarmer complètement l'armée Française, sous réserve d'un traité de neutralité vis à vis de l'Allemagne.
    Le Maréchal Pétain "aurait eu vent " de cette idée, essentielle pour lui (France Libre), mais les Anglais sentant le risque préférèrent abattre Heydrich, que la France retrouve sa liberté et en plus un armement complet n'était pas à leur goût (perfide Albion), surtout pour atteindre l'Allemagne.
    La mort de Heydrich stoppa Hitler dans cette idée.

  • reinhard H. était un personnage trés intelligent! d,autres auteurs ont aussi laisser présumer qu,il était à demi-juif! mais ou est la vérité? bien camouflé surement!salutations.

  • Le Binet a trouvé un sujet lui permettant de faire du pognon en faisant plaisir au lobby.

  • Je me disais que cela faisait bien dix minutes que je n’entendais pas parler des SS ou des Nazis ! Aussitôt les goncourt se sont mis à la tâche : grâce à eux on va bien en parler deux heures, en attendant, non pas Godot, mais le prochain Nazi !
    PS: la photo de Heydrich est remarquable (pas celle qui est en dessous).

  • Ah, cher abad, merci pour les photos que j'ai mises pour illustrer au mieux ce merveileux roman HHhH !!!

  • @abad: il y a un net contraste!

  • @ parvus: non il n'était pas juif, une enquête de la SS l'a prouvé. Il n'y a aucun doute à avoir sur ce sujet.

    Ils ne veulent tout de même pas s'appropier "la bête blonde", ce monstre! - il faudrait savoir!

  • @ Philippe Maréchal: ce prof de gauche, enseignant en Seine-Saint-Denis, a trouvé là le bon fillon, déjà archi-exploité ( qu'est-ce qu'ils écriraient si le Nazisme n'avait pas existe? On se le demande parfois...) qui va lui rapporter des sous!

    Tous ces nouveaux auteurs semblent vraiment FASCINES par les Nazis! Et le sujet semble inépuisable!

  • @ turigol: merci pour ces renseignements précieux.

  • Rappelons aussi que ce Barbare était un grand violoniste, çà va de pair

  • Aujourd’hui, je ne suis peu-être pas bien réveillé, mais, à la radio, je n’ai entendu cet après-midi qu’une dizaine de fois les mots ‘Nazis, Hitler, SS,…’, soit une fois toutes les demi-heures ! Ils sont fatigués ou quoi ?
    Au fond, c’est une façon de rendre un splendide hommage à ces hommes qui, depuis plus 70 ans, fascinent la Planète entière.

  • @turigol: j'ai lu que son père, Bruno Heydrich, était un musicien célèbre en Allemagne.

  • Et ben zut alors : les Goncourt ne portaient pas, mais pas du tout, les juifs dans leurs coeurs à lire le journal des sus dits et c'est le mokns que l'on puisse dire...

  • Un personnage fascinant que Reynard Heydrich .
    Au fait , cette fameuse (fumeuse?) réunion au Wannsee a-t-elle jamais existé (réunion au cours de laquelle divers moyens de passer les Juifs et autres à la trappe auraient eté envisagés)?
    Le choix se portant (celui d' Adolf) sur le gazage par CO .

    Après Heydrich , ce cas Binet pourrait écrire sur Mengele /
    Himmler / Bormann/ Amon Goeth / Muler / Barbie / Eichmann
    Hoess , etc...

  • @marcel: il a encore de quoi écrire de nombreux romans! Ce filon semble inépuisable!

    Je ne peux pas vous renseigner sur cette infâme Conférence!

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